Les Mauves veulent éviter une 6e défaite consécutive contre les Saint-Gillois : “Riemer, ne leur dis pas que l’Union est la bête noire !”
L’Anderlecht de la fin des années '90 a fait pire que la série noire de cinq matchs consécutifs perdus contre les Unionistes.
Publié le 04-01-2023 à 14h40 - Mis à jour le 04-01-2023 à 14h41
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Depuis quelques années, la nouvelle bête noire d’Anderlecht s’appelle l’Union Saint-Gilloise. Les cinq victoires consécutives des voisins bruxellois font penser aux sept défaites d’Anderlecht entre 1996 et 1999 face à Bruges. Comment chasser la bête noire ? On l’a demandé aux protagonistes anderlechtois de cette époque.

Filip De Wilde a participé à quatre des sept revers, vu qu’il a connu une courte aventure au Sporting Lisbonne en 1996 et 1997. “Après quelques défaites, l’aspect mental commence à jouer un rôle, reconnaît l'ancien gardien. Qu’on le veuille ou pas, on pense que l’autre est plus fort. Les médias en parlent et même votre entraîneur le souligne en voulant motiver ses troupes.”
Vu le palmarès glorieux d'Anderlecht, ce n'est pas évident de laisser le rôle de favori à Bruges ou à l'Union.
- Filip De Wilde
Le résultat : un manque de confiance. De Wilde : “Je ne vais pas dire qu’on avait peur de jouer contre Bruges, mais on avait beaucoup de respect. En soi, ce n’est pas plus mal. Même quand on a un palmarès glorieux comme Anderlecht, il faut oser laisser le rôle de favori à l’adversaire quand il est meilleur. Ce n’est pas plus mal de miser sur un 0-0 et d’espérer marquer un petit but. Mais ce n’est pas évident vis-à-vis des supporters, qui sont impatients et qui ne veulent pas voir leur équipe subir le match. Je me souviens que c’était de temps en temps la guerre après des matchs contre Bruges.”
Bruges avait plus de qualité que nous. Nous étions dans une période de transition.
- Walter Baseggio
Walter Baseggio était sur le terrain lors de cinq des sept défaites. “Moi, je n’ai entamé aucun des sept matchs en étant traumatisé, dit-il. Je pensais même que Bruges me porterait chance, parce que j’ai marqué mon premier but en D1 à Bruges. J’avais marqué à la 1ère minute du match. Si on a perdu ces matchs, c’est souvent parce qu’on n’a pas eu de chance – il s’agissait toujours de petites défaites. Et n’oublions pas que Bruges avait plus de qualité dans son équipe que nous et qu’il avait plus de joueurs expérimentés comme Van der Elst, Borkelmans, Staelens et Verlinden. C’était une période de transition pour Anderlecht. Boskamp et Dockx donnaient du temps de jeu aux jeunes. Dans les années suivantes, j’ai su prendre ma revanche sur Bruges, notamment lors d’un 5-1 au Parc Astrid.”

Glen De Boeck ne savait pas qu’Anderlecht avait perdu sept fois de suite contre le Club. “Quand je pense aux matchs contre Bruges, je pense surtout aux duels musclés, sourit l’Anversois. Parfois, les limites du tolérable étaient dépassées, comme lors de ce Bruges – Anderlecht arbitré par De Bleeckere (en 2002, quand De Boeck était un des trois exclus). Mais jamais, je n’ai entamé un match en me disant que Bruges nous avait battus la fois précédente. Ces sept défaites sont en partie le fruit du hasard et en partie le mérite de Bruges, qui était si fort.”
25 ans plus tard…
La situation est légèrement différente avec l’Anderlecht actuel, estime De Wilde. “Il y a 25 ans, nous avions plus ou moins la même équipe chaque année. Mais ces derniers temps, l’équipe d’Anderlecht change chaque tellement, que les nouveaux joueurs sont moins traumatisés par les résultats des années précédentes. Cela peut être un avantage.”
Baseggio craint qu’Anderlecht ne connaisse une nouvelle soirée difficile. “Je les ai vus à Charleroi et ce n’était pas terrible. Ils jouaient avec des longs ballons et ne combinaient pas via les médians, ce qui créait d’énormes espaces entre les lignes. Si je peux donner un conseil à Riemer, c’est de ne pas laisser jouer l’Union et de mettre la pression dès le début du match. On l’a vu lors du dernier match de l’Union contre Ostende : il lui faut peu pour marquer un but. Chapeau à ce que réalise Karel Geraerts.”
Les joueurs d'Anderlecht n'ont pas besoin de négativisme. Riemer ne doit pas parler des cinq défaites.
- Glen De Boeck
De Boeck, qui aurait aimé être l’adjoint du nouvel entraîneur d’Anderlecht, donne un conseil à Brian Riemer. “Ne dis pas à tes joueurs que l’Union est la bête noire d’Anderlecht. Cela ne ferait que créer du négativisme. Riemer n’était d’ailleurs pas à Anderlecht lors des cinq défaites contre l’Union. Il n’est pas concerné par le passé. Et surtout dans l’état actuel des choses, les joueurs ont besoin de messages de confiance. Ils ne doivent pas entamer le match avec la peur au ventre. La saison a déjà été assez compliquée pour eux.”