Pro League - Quel intérêt de la mini-trêve ? « Il y aura moins de blessures qu’à l’habitude »
Quelles seront les conséquences de la coupure liée à la Coupe du monde et à la mini-trêve de dix jours ?
Publié le 29-12-2022 à 06h00
C’est à ne plus rien y comprendre. Au lieu de couper totalement jusqu’au 7 janvier, la Pro League a décidé de maintenir la traditionnelle journée du Boxing Day. Résultat : les joueurs seront au repos pendant quelques jours après avoir déjà coupé pendant un mois à la suite de la Coupe du monde qui s’est déroulée de manière inhabituelle au mois de novembre. "C’est de la bêtise. Pour moi, ce n’est pas cohérent de les faire revenir seulement pour une journée de championnat", commente Jean-François Mbuy, préparateur physique individuel notamment de Kalidou Koulibaly. "Soit tu continues dans la foulée, soit tu t’arrêtes complément. Le pire, c’est que climatiquement, on ne sait pas si des matchs seront remis ce qui risque d’engorger totalement le calendrier."
Ce calendrier impacté par le Mondial offre aux clubs un défi inédit. Comment gérer physiquement leur noyau tout en évitant les blessures ? "Sur le fond, j’étais sceptique sur la Coupe du monde en pleine mi-saison mais je pense finalement qu’elle va faire du bien à pas mal de joueurs. Pour les blessés, c’est une opportunité pour eux de ne pas manquer des rencontres. Pour les autres, ce sera l’occasion de disposer d’une fraîcheur mentale nécessaire."
Au sein des clubs, on ne veut rien laisser au hasard. Pour la majorité des équipes, les staffs réalisent des screening et des tests d’effort afin de traiter chaque cas individuellement. Le but est de niveler la condition des joueurs en fonction de ce qu’ils ont connu lors du dernier mois.
A contrario, des éléments qui ont vécu un Mondial réussi ne risquent-ils pas de lâcher mentalement ? "Ce sont des professionnels. Ils parviendront à se reconcentrer sur de nouveaux objectifs."
Il y a eu des craintes sur cette Coupe du monde placée en plein milieu d’une saison mais ne serait-elle pas au final bénéfique pour les organismes ? "En fin de compte, la plupart des joueurs ont pu prendre deux semaines de vacances. Ça leur fera du bien car ça fait deux ans et demi qu’il n’y avait pas eu une vraie trêve avec le Covid. C’est pour cela qu’il y avait eu beaucoup de blessures. La Coupe du monde a notamment été une hécatombe. La coupure sera top pour les organismes. Ils auront soufflé. J’espère ne pas me tromper mais je crois qu’il y aura moins de soucis physiques qu’à l’habitude."
On risque cependant de voir un nouveau championnat qui redémarre. Les dynamiques pourraient être inversées. Surtout, il faudra voir comment les effectifs gèrent un calendrier ultra-dense d’autant plus pour les équipes encore concernées par les échéances européennes. "On aurait tendance à croire que ce serait plus facile sous prétexte que la saison est lancée et qu’elle a été précédée d’une bonne coupure estivale mais ce sera intéressant de vérifier", s’était interrogé Éric Bedouet, ex-entraîneur de Bordeaux notamment, à Ouest France lors du Mondial. "Attention, le ressenti ne correspond parfois pas du tout à la réalité. L’état de santé physiologique ne se transmet pas sur le visage du joueur. Il peut très bien faire un match moyen alors qu’il est en très bonne forme et vice-versa, être excellent mais sur le point de se blesser."
Seuls le temps et les matchs disputés permettront d’apporter une réponse à cette interrogation. La 22e édition aura en tout cas eu pour effet de bouleverser le fonctionnement des clubs. Reste à voir à qui cela profitera.