Pro League: voici pourquoi on joue à Noël et pas au Nouvel An
Après 40 jours de pause, le championnat est revenu pour jouer une seule journée avant une (mini) trêve malgré un calendrier surchargé. Bizarre ? Non, nécessaire.
Publié le 27-12-2022 à 20h46
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Une journée disputée autour de Noël juste après un gros mois de Coupe du monde et voilà la Pro League qui reprend une pause. Seulement un week-end de libre, celui du Nouvel An, avant de revenir, pour de bon, le vendredi 6 janvier. Une mini-trêve hivernale qui peut interroger dans une saison tellement dense que l’ultime match du calendrier est prévu le… 11 juin, soit 329 jours après la Supercoupe. Était-ce bien utile de couper à nouveau la saison pour une trêve si courte qu’elle ne permet quasiment pas de congé ? Oui, trois fois oui.
La police coûte cher et n’est pas très disponible
Quand le foot de Noël est arrivé en Belgique, lors de la saison 2009-2010 en même temps que le format avec playoffs, la police a râlé. Prévoir la sécurité autour de huit stades (neuf cette saison) dans une période où les forces de l’ordre sont fort demandées ailleurs n’était pas simple. La Pro League avait promis de n’organiser aucun match à risque lors du Boxing Day, histoire d’alléger au maximum la présence policière.
Mais les choses ont changé au fil du temps. La Pro League s’est rendu compte que l’absence d’affiche à Noël détournait les supporters des stades. Il y a donc eu Gand – Standard et Charleroi – Anderlecht cette année. Et, par exemple, le derby brugeois la saison dernière. Pas les pires matchs au niveau de la sécurité, mais pas les plus simples non plus. Bref, la police doit quand même prévoir des effectifs en nombre pour le Boxing Day en Belgique.
Tout cela a un coût. Payer les agents pendant un week-end de fête, comme ce sera le cas au Nouvel An, est plus cher que pour une journée traditionnelle de football chez nous. Pour donner une idée, même si c’était en semaine et en Ligue des champions, la venue du Real Madrid à Bruges en 2019 avait coûté, selon un calcul de la Ville, 203 000 € en frais de police, dont 85 % de la somme rien pour les frais du personnel (3 600 heures de travail cumulées).
La production TV a besoin de souffler
Si on n’a pas joué en Pro League du 13 novembre au 23 décembre, les équipes TV d’Eleven n’ont pas chômé pour autant. Le monde du football belge est petit et c’est encore plus vrai à la télé. Beaucoup de personnes qui bossent sur le championnat ont aussi été concernées par la Coupe du monde. Des journalistes, des consultants, mais aussi des réalisateurs, dont certains ont fait valoir leur expertise directement à Doha pendant le tournoi.
Avoir une pause pour le Nouvel An était donc nécessaire, sous peine d’arriver difficilement jusqu’à la mi-juin, avec le barrage entre le quatrième des Champions Playoffs et le vainqueur des Europe Playoffs prévu le 11 juin. Sans oublier que les Diables joueront encore le 17 (contre l’Autriche) puis le 20 juin (en Estonie) en qualification de l’Euro 2024. Après, il n’y aura qu’un mois de trêve avant le retour, déjà, de la Pro League version 2023-2024. Dans cette boucle qui semble sans fin, il faut parvenir à introduire quelques congés.
Les clubs peuvent en profiter à leur manière
L’idée de jouer au Nouvel An a quand même été sur la table quand il a fallu établir le calendrier de cette saison surchargée par le Mondial. C’était une idée parmi d’autres pour caser toutes les dates. Mais la Commission du calendrier a reçu un “non” ferme de la part de tous les clubs. Pas question de jouer les deux week-ends de fête. La pilule aurait été difficile à faire avaler aux joueurs et aux staffs.
Dans les faits, on remarque quand même que beaucoup de clubs n’accordent pas beaucoup de congés à leurs joueurs pendant cette mini-trêve. Souvent, il y aura juste le week-end de libre pour profiter du réveillon sans stress, là où un entraînement était prévu dans plusieurs clubs le dimanche 25 décembre. C’est bien, mais pas assez pour rentrer au pays pour la plupart des footballeurs étrangers.
Cette pause qui semble tomber comme un cheveu dans le velouté peut aussi profiter aux clubs. Chacun à sa manière. Avec la situation tendue autour de l’entraîneur, la direction du Club Brugeois a par exemple envoyé ses joueurs en congé pour toute la semaine. Du côté du Standard, on a pu accepter l’offre sexy de disputer un match amical contre la Juventus le 30 décembre. Pile une semaine avant de recevoir Saint-Trond à Sclessin pour la reprise officielle de la Pro League en 2023.