Le Standard en stage à Marbella : “La réponse doit arriver prochainement pour la prolongation de Raskin”
Le directeur sportif, Fergal Harkin fait le point sur les différents dossiers chauds à Sclessin.
Publié le 08-12-2022 à 06h54 - Mis à jour le 08-12-2022 à 08h21
Arrivé le week-end dernier à Marbella, Fergal Harkin a beaucoup observé les Rouches ces derniers jours tout en multipliant les meetings et les réunions avec le staff technique et les joueurs. À quelques jours de la reprise, le directeur sportif a passé au crible tous les sujets chauds en bord de Meuse dont celui de la prolongation de Nicolas Raskin.
Fergal, ces dernières semaines, avez-vous surtout été occupé par les prolongations de contrat de nombreux joueurs qui arrive à échéance ?
”Tous les jours. Cela fait partie du job, il faut parler aux joueurs, à leur manager, leur entourage. Savoir quel est le bon moment pour prolonger ou pour vendre ces joueurs tout en gardant à l’esprit l’équilibre de l’équipe. On a des meetings chaque semaine. Cela prend du temps.”
Qu’en est-il des situations de Cimirot et Dussenne, comptez vous les prolonger ?
”On a des discussions. Allons-nous prolonger tous les joueurs en fin de contrat ? Je ne sais pas mais encore une fois, il faut garder l’équilibre dans le vestiaire. Ces joueurs ont été très bons durant la première partie de saison. C’est difficile de donner plus d’informations par rapport à ces dossiers. J’ai été joueur, je sais ce que cela peut provoquer d’être à six mois de la fin de son contrat, cela peut rendre anxieux par exemple. Mais on doit être honnête et reconnaître qu’on ne devrait pas se retrouver dans cette situation avec plusieurs joueurs cadres (NdlR : Cimirot, Amallah, Raskin et Dussenne) en fin de contrat.”
En octobre, vous nous précisiez vouloir réduire le groupe.
”On le souhaite toujours. Le noyau est trop important. J’aimerais le réduire de cinq à six joueurs. Car notre volonté est, plus que jamais, d’investir dans nos jeunes joueurs. J’aimerais arriver à un équilibre avec 18 à 19 joueurs confirmés et cinq ou six jeunes talentueux qui pourraient entrer en ligne de compte. C’est vers cela que l’on doit aller. On a vu l’engouement que cela provoque chez nos fans de voir des jeunes produits du cru comme Canak performer avec les pros. Mais si le noyau est trop important, ils n’auront pas la place pour s’exprimer.”
"J'aimerais avoir 18-19 titulaires et cinq à six jeunes prometteurs."
Cela veut dire que le mercato entrant en janvier sera calme ?
”On peut transférer des joueurs mais il faut aussi être juste avec les joueurs qui sont actuellement au club. Ajouter des éléments similaires n’apportera rien de plus.”
On ne peut éluder le dossier Selim Amallah. Comment expliquez-vous que vous en soyez arrivés au point de non-retour ?
” On l’a atteint car on a eu des conversations avec Selim et j’ai senti, tout comme certains membres du staff qui étaient impliqués, qu’on avait un accord pour une prolongation et cela n’a jamais débouché sur une signature. J’avais l’impression qu’on a un peu joué avec l’implication du joueur dans le club et depuis mon premier jour au Standard, j’ai dit que je voulais des joueurs impliqués à 100 %. On a donc pris une décision, basée sur les valeurs du club, le respect dont on a toujours parlé. Je suis ravi de voir ce qu’il réalise à la Coupe du monde, je lui ai d’ailleurs envoyé un message après la qualification du Maroc face à l’Espagne. Tout n’est pas rompu entre lui et nous mais on lui a expliqué qu’on devait prendre cette décision.”
"Je pensais qu'on avait un accord avec Selim mais il n'a jamais signé."
Le Standard n’avait pas les fonds nécessaires pour répondre à ses demandes ?
”Encore une fois, dans mon esprit on avait un accord. Donc si on a un accord, c’est que les deux parties sont sur la même longueur d’onde. Une certaine somme a été réclamée durant les négociations et on l’a mise sur la table. L’offre était honnête mais Selim a décidé de ne pas signer et on en est là aujourd’hui.”

Ce n’est pas courant de voir un joueur relégué en U23 disputer un quart de finale de Coupe du monde. Vous le prenez comme un échec ?
”Je suis très déçu de la tournure des évènements. Pour le club mais aussi pour Selim. Mais il faut aussi dire que je n’étais pas vraiment en position de force en arrivant en août face à un joueur à qui il ne restait que dix mois de contrat. En regardant en arrière, je pense qu’on a fait ce qu’on pouvait. Encore une fois, si on a décidé de mettre des règles en place en début de saison, on doit s’y tenir.”
Est-ce réaliste d’imaginer un club mettre de l’argent sur la table en janvier pour lui ?
”Je l’espère. Ce sera aussi une bonne chose pour lui. Je ne sais pas qui sera capable de mettre des millions, je ne sais pas comment sera le marché en janvier car ce sera la première fois qu’un marché hivernal fait suite à une Coupe du monde. Certains clubs auront peut-être envie d’investir où attendront-ils l’été.”
Venons-en au cas de Nicolas Raskin qui ne semble pas être prêt, pour le moment, à prolonger. C’est également une sacrée épine dans votre pied...
”On est dans un moment sensible. On parle tous les jours. J’ai encore eu une très bonne conversation avec Nico il y a deux jours. On arrive au moment de la décision finale.”
Cette réponse était déjà attendue avant la Coupe du monde…
”Il y a eu certaines circonstances qui expliquent ce retard mais, encore une fois, la décision va tomber et elle est attendue tant par le joueur que par le club. Ce sera clairement avant la reprise le 20 décembre. On doit savoir et le coach doit savoir pour l’équilibre de l’équipe.”

Du point de vue du joueur, le problème ne semble pas financier mais bien d’ordre de conditions liées à un possible départ. Est-ce le cas ?
”Cela fait partie des discussions. Comme tous les autres joueurs, Nico veut jouer dans des grands championnats mais il veut aussi faire ce qui est bon pour le Standard en tentant de gagner quelque chose ici. On essaie de trouver le bon équilibre. Garder des joueurs issus de notre centre de formation et les voir performer au plus haut niveau, rien ne nous rendra plus fiers.”
Soyons également de bon compte, le club souhaite le prolonger afin de réaliser une plus-value. Le voir partir pour rien serait un échec retentissant.
”On ne veut pas le voir partir pour rien et c’est pour ça qu’on travaille dur pour trouver un accord. Et c’est certain qu’il y a la valeur apportée par le joueur sur le terrain mais aussi celle qu’il peut rapporter au club via un transfert.”
Quand les négociations prennent autant de temps, plus d’un an, ce n’est jamais bon signe...
”Je l’ai dit, on ne devrait pas être dans cette situation mais on y est et je le savais en prenant ce poste.”
Selim Amallah a été écarté. Allez-vous en faire de même si Nicolas Raskin ne prolonge pas ?
”Cela pourrait arriver mais ce n’est pas une menace. Il est juste question de faire ce qui est le mieux pour le club sur le long terme. Si Nicolas n’est plus concerné, alors on devra prendre une décision : donnons-nous sa place dans l’équipe à un jeune du centre de formation pour qu’il s’acclimate pendant six mois afin qu’il soit prêt l’été prochain ? C’est à cette question qu’on devra répondre si on en arrive à ce stade.”
"Ecarter Raskin s'il ne prolonge pas? La question devra se poser si on en arrive là."
Contrairement à Amallah, vous n’avez pas le sentiment d’avoir un accord avec Raskin ?
”Je n’ai pas dit que je n’avais pas le sentiment qu’on n’en aura pas un. On arrive dans une partie sensible après tant de discussions durant des semaines mais j’espère toujours.”
Considérez-vous avoir besoin de recruter un attaquant cet hiver ?
”On a différents types d’attaquants qui ont tous eu différentes raisons de ne pas être efficaces cette saison. Stipe a connu des problèmes à son arrivée et Noah et Renaud ont été blessés. Mais prenons Stipe. Il s’est créé des occasions à chaque match. C’est un joueur intelligent, son jeu de position est bon mais il se met tellement de pression sur les épaules... Il doit avoir autant de confiance en lui que ce qu’on en a. Il peut marquer beaucoup de buts, comme Noah et Renaud. Je ne dis pas que si une occasion se présente, on ne l’étudiera pas mais on sait qu’on doit s’améliorer offensivement et marquer plus de buts. Nous avons confiance en nos joueurs.”
Les propriétaires du club ne s’expriment quasiment pas sur les ressources dont le Standard dispose pour transférer. Quand on parle mercato avec le coach, il ironise souvent en disant qu’il faut avant tout trouver de l’argent. Que pouvez-vous dire aux supporters qui s’inquiètent de ne pas voir 777 Partners investir au Standard ?
”Les propriétaires veulent investir mais ils souhaitent également stabiliser les finances du club. Arriver à un point où le club est autosuffisant. Mais l’été dernier, ils ont investi, certes pas comme d’autres clubs. Mais on doit être malin avec notre argent. Si je vais trouver les propriétaires pour leur demander un ou deux millions pour un joueur, ils vont me suivre. Mais je dois également être réaliste et comprendre que, pour le moment, on n’est pas en position de demander six ou sept millions pour un joueur. Quand on jouera bien, qu’on sera capable de mieux monnayer nos joueurs, que l’argent rentrera dans les caisses et que les ressources seront plus importantes, on pourra avoir un autre discours.”
"Les propriétaires veulent stabiliser le club financièrement. On doit devenir autosuffisant."
Parlons des ambitions pour cette seconde partie de saison. Les joueurs et le staff évoquent le top 4. Quelles ambitions le Standard doit-il avoir ?
”On a été 5e très longtemps. Ce qui est incroyable compte tenu du passé du club. Mais il n’y a rien qui nous empêche de croire au top 4. On a battu de grosses écuries mais pour être un prétendant crédible au top 4, il faut être plus régulier et battre les opposants plus faibles. On veut jouer des playoffs cette saison, c’est le but. Et si ce sont les champions playoffs, ce sera formidable.”
Quelles sont les évolutions que vous avez remarquées depuis votre arrivée ?
”J’ai apprécié la façon dont le staff a changé le système pour nous rendre plus solides. Cela a fonctionné car les joueurs ont su s’adapter. Maintenant, on doit trouver une manière d’être plus dangereux. Mais de façon plus générale, ce que je retiens surtout, c’est la demande en mariage de Aron Dönnum sur le terrain après le Clasico. Car cela veut tout dire. On parle d’un joueur qui n’a pas été ménagé par les supporters par le passé, un joueur qui était sifflé et qui se sentait mal au club. Cela n’aurait jamais été possible la saison dernière. C’est là qu’on voit que le Standard a évolué. L’atmosphère dans le groupe est fantastique mais elle l’est à nouveau entre le groupe et les fans. C’est le symbole qui prouve que les joueurs sont en confiance.”
Vous l’avez dit, le Standard doit absolument investir dans ses jeunes. Cela passera par un renforcement de la structure U23 ?
”C’est primordial. Si on veut développer les jeunes, on doit avoir un staff suffisamment étoffé pour les encadrer. On doit renforcer le staff qui a fait un boulot fantastique jusqu’à maintenant.”
"Rien ne nous empêche de croire au top 4."
Cihan Canak a prolongé son contrat en 2021, mais quand on voit son potentiel et le fait qu’il attire déjà des clubs, envisagez-vous de le sécuriser ?
”Bien sûr. On a des discussions avec énormément de jeunes joueurs. Vous avez vu les prolongations de Kuavita, Thiago, Poitoux. On veut s’assurer la présence de nos jeunes. Et c’est une bonne chose qu’il y ait des clubs intéressés par Canak, cela veut dire qu’on fait bien notre boulot! En Pro League, il est le jeune de moins de 18 ans à avoir le plus de minutes.”
Avez-vous craint que Brighton ou l’Olympiacos ne rappellent Alzate et Zinckernagel ?
”Pas pour Philip car il n’y a rien qui le permet dans le deal. Par contre, pour Steven, le club anglais peut le rappeler en janvier car ils veulent toujours inclure cette clause dans leur prêt. Mais j’ai parlé avec leurs dirigeants la semaine dernière et je suis confiant qu’il restera jusqu’au bout de la saison.”