Gholizadeh de retour avec Charleroi après sa Coupe du monde : « J’espère que ce Mondial peut changer ma carrière »
Ali Gholizadeh a vécu un rêve éveillé à la Coupe du monde. Ses prestations avec l’Iran pourraient booster sa carrière.
Publié le 07-12-2022 à 18h09
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Unique joueur du Sporting de Charleroi à avoir disputé la Coupe du monde, Ali Gholizadeh (26 ans) a rejoint ses équipiers carolos en stage en Turquie, une semaine après l’élimination de l’Iran en phase de groupes. La pluie de ce mercredi et la bonne vingtaine de degrés en moins par rapport à Doha ne lui ont pas fait perdre son sourire jusqu’aux oreilles au moment de se replonger avec nous dans son inoubliable expérience au Qatar.
Ali, comment avez-vous vécu cette Coupe du monde ?
C’était vraiment bien. Incroyable (sourire). En 2018, j’étais présent en Russie, mais sans jouer (NDLR : il avait sauté de la sélection au dernier moment). Le sentiment était totalement différent cette fois-ci parce que j’étais sur le terrain. En plus, je pense avoir été bon sur le plan individuel même si, malheureusement, collectivement, on aurait pu faire mieux. On a raté plusieurs occasions lors du dernier match (décisif, contre les États-Unis). Mais globalement, c’était quand même vraiment top.
Avec une jolie passe décisive contre l’Angleterre et presque deux buts face au pays de Galles…
Oui, dommage le premier pour hors-jeu et le poteau ensuite…
C’était tout de même plus que ce que vous espériez, non ?
Non, parce que je voulais vraiment marquer un but. J’aurais pu le faire et j’y ai cru… Mais je suis encore jeune, j’ai du temps devant moi.
Sur votre but annulé, avez-vous senti directement que vous étiez hors-jeu ?
J’avais des doutes. Je ne pensais pas que Sardar Azmoun me remettrait le ballon. C’est un grand attaquant (NDLR : il évolue au Bayer Leverkusen), donc, selon moi, ma passe était un assist. Je pensais qu’il allait finir l’action et je m’attendais à célébrer… mais il m’a rendu le ballon. Je n’étais pas vraiment prêt à le recevoir et j’ai directement eu un doute sur ma position. Un but, ce sera peut-être pour la prochaine Coupe du monde (sourire).
Étiez-vous surpris par l’atmosphère autour de ce tournoi ?
Pour nous, c’était comme si on jouait à domicile tellement on avait des supporters présents au stade. Principalement contre le pays de Galles et les États-Unis. Grosse ambiance. On a prouvé qu’on avait notre place et il n’a manqué qu’un petit point pour passer en huitième de finale… Mehdi Taremi a fait de son mieux comme tout le monde. On voulait rendre notre peuple heureux.
On n’a pas senti l’Iran abattu après la lourde défaite initiale face à l’Angleterre (6-2).
Ils ont eu six occasions et ont marqué six fois, c’était fou ! Le genre de match qui arrive peut-être une fois par an… Si on le rejoue, je promets qu’on ne le perd plus de la sorte. Plus jamais de 6-2. Même si, il ne faut pas se mentir, ils étaient plus forts. Il nous restait deux finales ensuite. Nous avons gagné la première et étions proches de la deuxième…
Tout le monde parlait du contexte géopolitique qui entourait le match Iran – États-Unis. Vous, joueurs, le ressentiez aussi ?
Mais non ! Nous sommes des footballeurs, rien d’autre. On veut jouer, profiter et rendre les gens heureux. Entre joueurs des deux nations, il ne se passe rien. On était tristes après notre élimination et les Américains nous ont dit beaucoup de choses positives. Mais des problèmes entre deux pays dans le monde, on peut en trouver plein si on veut.»
Les Iraniens n’ont pas chanté l’hymne national lors du premier match et puis…
(il coupe) Je ne veux pas parler de ça.
Revenons à l’aspect sportif. Cette Coupe du monde peut-elle changer votre futur, votre carrière ?
Seul Dieu le sait, mais je l’espère de tout cœur. Si quelque chose doit arriver, en janvier, en juillet ou plus tard, cela arrivera, mais je veux avant tout rester concentré sur l’équipe. Rien d’autre. En attendant, je dois donner le meilleur de moi-même pour Charleroi.
Avec un nouveau coach, Felice Mazzù, qui n’est pas un inconnu pour vous…
C’est comme un père. Il a été mon premier entraîneur quand je suis arrivé en Europe, à Charleroi, en 2018. Je l’apprécie en tant qu’homme et comme coach. Je suis heureux de retravailler avec lui et j’espère qu’on va faire quelque chose de bien pour redresser l’équipe. Le club le mérite.
Votre meilleure position est flanc droit. Or, dans le système actuel, instauré précédemment par Edward Still, vous occupez un rôle différent qui convient moins à vos qualités, non ?
Chaque entraîneur veut le meilleur pour son équipe. Moi aussi. S’il me dit de jouer back gauche, ou ailleurs, je le ferai, même si tout le monde sait que ce n’est pas ma meilleure position. Il faut juste respecter les choix.