« Felice Mazzù n’a pas changé »
Jusqu’en juin dernier, le défenseur danois Jonas Bager jouait sous les ordres de Felice Mazzù à l’Union SG. Six mois plus tard, le destin les rassemble… à Charleroi.
Publié le 07-12-2022 à 06h00
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Il y a six mois, après la saison exceptionnelle de l’Union-Saint-Gilloise ponctuée par une improbable deuxième place derrière le Club Bruges, les chemins de Felice Mazzù et Jonas Bager se sont séparés. Pour des raisons et des horizons bien différents.
Désireux de tenter un nouveau défi, l’entraîneur a positivement répondu à l’appel d’Anderlecht, ce qui avait alors provoqué un conflit entre les deux clubs bruxellois à propos de l’indemnité à verser en compensation.
De son côté, le défenseur danois, en fin de contrat après trois saisons au parc Duden, n’a tout simplement pas été prolongé. Deux raisons principales auraient dicté le choix de la direction: son salaire important et le fait qu’il ne soit pas belge, un critère important au moment de coucher les noms sur la feuille de match.
Malgré l’intérêt de Seraing, le Danois a opté cet été pour Charleroi où il a profité des blessures de Stefan Knezevic et Jules Van Cleemput pour déjà disputer onze matchs de championnat (sur 17), dont dix comme titulaire. Depuis une semaine, les deux hommes partagent à nouveau les mêmes couleurs. Celles du Sporting.
Jonas, ce doit être particulier de retrouver son ancien entraîneur dans un autre club sept mois à peine après l’avoir quitté…
Oui, c’est un destin très spécial et très inattendu mais c’est plutôt sympa. Je connais sa philosophie, ses idées, ses valeurs, la manière dont il gère son groupe… Il connaît du monde ici aussi donc cela va probablement l’aider, ainsi que l’équipe, à répandre ses idées. Avec Damien (Marcq) et Sandro (Salamone, analyste vidéo), ça fait pas mal d’anciens Unionistes, hein (sourire) !
D’où l’importance d’essayer de garder des bonnes relations quand on quitte un club…
Évidemment. Le football est un milieu parfois très instable, incertain, donc tu ne sais jamais qui tu pourrais retrouver plus tard, ailleurs. Bien sûr, tu ne sais pas être ami avec tout le monde mais, à partir du moment où tu es honnête et respectueux avec tes équipiers et ton coach, que tu es droit dans tes bottes, alors il ne peut pas y avoir de gros problèmes. C’est l’exemple type d’une situation qui peut se reproduire. Il y a quelques mois, je ne pensais plus jamais travailler avec Felice Mazzù. Et tout d’un coup, nos chemins se croisent à nouveau… Mais pour moi, pour Damien, comme pour le reste de l’équipe, c’est un ‘reset’. On repart à zéro et on doit tous prouver qu’on mérite de jouer.
Quelle relation entreteniez-vous avec Mazzù à l’Union SG ?
Très bonne. J’ai apprécié travailler avec lui là-bas et ce sera encore le cas à Charleroi. On a toujours été très honnête l’un envers l’autre. Je pense qu’il apprécie ma mentalité scandinave : travailleur, ponctuel, bon camarade… J’essaie d’apporter ce que je peux à l’équipe et je crois qu’il le voit, qu’il le sent.
Estimez-vous qu’il a changé en cinq mois à Anderlecht ?
Non, je ne trouve pas. Il a gardé ses principes. Mais j’imagine qu’il a beaucoup appris de cette période qui, vue de l’extérieur, n’était vraiment pas facile.
Étiez-vous surpris qu’il signe là-bas après une si belle aventure à l’Union SG ?
Non, parce qu’on sait bien qu’Anderlecht est un très grand club en Belgique et qu’une telle proposition ne se refuse pas. J’aurais fait la même chose à sa place.
On a le sentiment de plus vous entendre, de vous voir guider les autres sur le terrain durant ce stage. Felice Mazzù vous a-t-il demandé de prendre davantage de responsabilités ?
Non, il ne me l’a pas demandé. Je suis à la moitié de ma première saison ici et, parmi les paramètres que je peux améliorer, celui-là en fait partie. Mais c’est vrai que j’essaie d’être un exemple et un leader à ma façon, en restant moi-même. Ça passe par mon travail, mon engagement. Aussi en étant positif et souriant au quotidien. C’est ma nature.
Il disait qu’avant de penser à prendre des points, l’équipe devait retrouver une unité. D’accord avec lui ?
Il a raison. C’est un problème qu’on n’a pas connu la saison passée à l’Union parce qu’on enchaînait les victoires. Mais quand tu perds plusieurs matchs, la cohésion est justement un facteur qui est difficile à conserver. Créer un collectif solide et soudé, c’est justement dans la philosophie de Felice Mazzù, donc je suis convaincu que, si on retrouve ça, si on tire tous dans le même sens plutôt que de pointer untel ou untel du doigt, cela va se ressentir sur nos performances et donc sur nos résultats.
Vous comptez dix titularisations en dix-sept matchs de championnat mais, à l’image de l’équipe, les critiques ont parfois fusé sur votre niveau de jeu. Avez-vous le sentiment de devoir en faire plus, d’être plus facilement ciblé parce que vous êtes un joueur sobre et discret ?
Non, je ne crois pas. Pour être honnête, je ne lis pas les critiques dans les journaux. Mais la personne la plus exigeante et la plus critique envers moi, c’est sans doute moi-même. C’est aussi compliqué d’être performant dans un collectif qui ne tourne pas. Mon souhait, et je pense que c’est essentiel pour tous les autres joueurs, est de redevenir bon en équipe. Tous ensemble. De retrouver autour de nous des joueurs qui performent et nous rendent meilleurs les uns les autres.