Balikwisha: "C'est en forgeant qu'on devient forgeron, mais avec un match tous les 6 mois, je ne pouvais mal de le devenir"
William Balikwisha retrace son parcours, chahuté, qui l’a amené à éclore cette saison.
Publié le 05-12-2022 à 20h05
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À 23 ans seulement, il est déjà passé par la cave. Mais cela n’a pas entaché son moral ou encore sa bonne humeur communicative. William Balikwisha, c’est la joie de vivre à l’état pur. Cette saison, le Rouche, qui a prolongé son contrat jusqu’en 2025, éclate au grand jour.
William, comment vous sentez-vous depuis votre arrivée à Marbella ?
Tout le monde se sent parfaitement bien. C’est ressourçant de voir d’autres décors, le soleil. C’est vrai que c’est particulier de se retrouver un stage à cette période de l’année mais il convient de dire que tout le monde est revenu dans une forme physique parfaite ce qui nous aide à bien préparer la reprise et ce match à l’Antwerp.
Vous travaillez plusieurs aspects de votre jeu, surtout celui qui consiste à être plus dangereux. C’est dans cette optique que vous êtes repassés à une défense à quatre.
On se sent plus en sécurité dans ce système qui est encore nouveau. Il nous faut encore du temps pour mieux le maîtriser mais la prestation face à l’Olympiacos a été encourageante. Cela a bien fonctionné et on a été solide. D’ici la fin du stage, on sera totalement prêt à évoluer dans ce système.
Physiquement, vous semblez tous bien affûtés.
On avait un programme individuel à respecter durant le break de 15 jours. Depuis notre arrivée, les entraînements sont assez intensifs et on se sent de mieux en mieux.
Intensifs et surtout axés sur le ballon. En tant que joueurs, vous devez apprécier les méthodes du staff.
C’est un plaisir. Chaque coach a sa façon de travailler. Le coach Deila aime qu’on touche souvent le ballon mais attention, c’est très intensif. On préfère évidemment tous toucher le ballon plutôt que d’aller courir dans les bois ou se retrouver à la salle de gym.
L’ambiance semble également être au beau fixe dans le groupe, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé, notamment lors du défunt championnat.
On vit super-bien ensemble. Vous avez l’impression qu’on est une bande de potes mais c’est plus que ça, on est une vraie famille. Je sais que cela peut être perçu comme un cliché mais c’est vraiment le cas. On se dit les choses quand il le faut et la complicité crée automatiquement des automatismes.
Vous, personnellement, comment vous comportez-vous au sein de ce groupe ?
Je suis de base quelqu’un de très réservé. Mais je sais faire la part des choses et prendre la parole quand le besoin s’en fait ressentir. Mais je suis plus un observateur ce qui ne m’empêche pas de me mélanger au reste du groupe.
Notamment les jeunes Kuavita, Thiago et Ziani. Vous avez été à leur place, quels conseils leur prodiguez-vous ?
De rester eux-mêmes ! Je veux qu’ils se sentent à l’aise et c’est comme ça qu’ils seront performants. J’ai joué avec Thiago et Kuavita, Ziani, je le découvre mais on est déjà proches. On est tout le temps ensemble et je leur parle souvent. Je suis là pour eux, un peu comme un grand frère.
Si je vous dis 23, 2, 4 et 1069, cela vous parle ?
Oula, non pas du tout.
Ce sont vos matchs joués, buts marqués, assists délivrés et minutés disputées pour le Standard depuis 2018. Eu égard à votre talent, c’est évidemment trop peu. Comment le vivez-vous ?
Très bien car finalement, je suis là où j’ai toujours voulu être. Et ce n’est pas fini, je continue à bosser dur pour m’améliorer mais je suis très content de tout ce que je vis et comme je le dis souvent, le passé est derrière moi, même si j’en ai tiré de grosses leçons.
Il y a eu beaucoup de critiques à votre encontre ces dernières années. On a dit de vous que vous étiez difficile à gérer, que vous n’étiez pas assez décisif ou encore que vous ne vous donniez pas toujours à 100 %. Cela a été dur à entendre ?
Pour être franc, je ne prête pas souvent attention à ce qui se dit ou s’écrit à mon sujet. Ce sont plus mes amis et mes proches qui me rapportent cela. Et c’est là que ça me fait mal, quand je vois que ça les touche. Après, que vouliez-vous que je fasse de plus que m’entraîner dur en mordant sur ma chique et en me disant qu’un jour, la chance allait tourner. »
On ne vous a pas assez accordé de la confiance ?
Quand j’entends que je n’ai pas toujours fait ce qu’il fallait, je suis partagé. Mon autocritique, je sais la faire. Mais aujourd’hui, lorsque vous lancez un jeune, qu’il joue un match puis que vous ne l’utilisez plus pendant six mois, comment attendre de lui qu’il progresse de façon linéaire ? C’est un processus. On m’a toujours dit : ‘C’est en forgeant qu’on devient forgeron’. Mais si on te donne un match tous les six mois, jamais tu ne deviendras forgeron.
Quand vous étiez en prêt au Cercle ou encore à Maastricht et que cela ne fonctionnait pas, n’avez-vous jamais eu envie d’abandonner ?
Jamais de la vie. Je n’ai jamais douté. J’ai bossé dur pendant des années. Les gens ne savent pas forcément les sacrifices que j’ai pu faire. Pendant sept à huit ans, je ne partais jamais en vacances et je me préparais avec un préparateur spécifique. N’importe quel joueur qui aurait été dans ma situation au Standard aurait sans doute quitté le club. Mais pas moi. Même les plus grands joueurs ont rencontré des moments difficiles donc pourquoi cela ne m’arriverait pas ? J’ai toujours voulu réussir au Standard qui est et restera mon club.
Quels sont les rêves de William Balikwisha ?
Comme tous les joueurs de foot au monde : jouer la Ligue des champions, la Coupe du monde. Quand je vois Sélim la disputer, je suis envieux.
La jouer avec la Belgique ou la RDC ?
Je n’ai pas encore fait mon choix et je n’y pense pas. Quand on m’en parle, je coupe toujours court à la conversation. Une chose est certaine, je ne me laisserai jamais influencer. Ce sera mon choix.
Qu’attendez-vous de la seconde partie de saison ?
Personnellement, je veux être davantage décisif. Au niveau collectif, je veux être dans le top 4. Je ferai les courses pour y arriver. Le top 4, ce n’est pas tabou dans le vestiaire. On est tous conscients qu’on a les qualités pour y arriver mais il faudra redoubler d’efforts.
La saison du Standard sera réussie si…
Si on termine dans le top 4 !