Quel entraîneur pour Anderlecht? On a scruté le marché
On a regardé le marché des entraîneurs et trouvé quelques pistes intéressantes pour redresser la situation compliquée à Anderlecht après le départ de Felice Mazzù.
Publié le 26-10-2022 à 06h00
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La direction est à la recherche de quelqu’un qui pourra qualifier le Sporting en Coupe d’Europe tout en ramenant du beau jeu. Et idéalement, il ne faudra que l’opération ne coûte pas trop chère. Autant dire que la mission est difficile. "Je n’exclus pas qu’on opte pour un nom inconnu, a prévenu le président Wouter Vandenhaute. Je ne suis pas contre un grand nom non plus mais le club doit être la vraie vedette. Je ne veux pas fixer de date pour faire notre choix."
Le club a déjà reçu de nombreuses candidatures. Parfois étonnante, comme celle de Mario Yepes, ancien joueur de l’AC Milan et du PSG qui était le directeur technique de la fédération colombienne. On a regardé le marché des entraîneurs et sorti quelques noms qui pourraient être intéressants.
Les vieilles connaissances
Trois entraîneurs étrangers qui ont laissé un beau souvenir en Pro League sont libres. Un nom ressort un peu plus: Jess Thorup (52). Parce qu’il avait fait du très bon travail à Gand avant de faire un passage éclair à Genk. Et aussi parce que le probable futur directeur sportif, Jesper Fredberg, est un compatriote. Limogé de Copenhague il y a un mois après avoir remporté le titre, il pourrait être tenté.
Le nom d’Hernan Losada (40) a aussi filtré. Depuis quelques semaines, l’ancien milieu argentin du Sporting est de retour en Belgique. Il aimerait se relancer dans notre championnat après avoir digéré son C4 au DC United en avril. Il avait fait du Beerschot une des équipes les plus spectaculaires du Royaume avant de rentrer dans le rang.
Autre ancien de la maison mauve, Besnik Hasi (50 ans) est libre depuis mars après deux expériences en Arabie Saoudite. Il avait remporté le titre avec Anderlecht en 2014 mais la suite fut plus compliquée avec des passages peu convaincants au Legia Varsovie puis à l’Olympiacos.
On peut encore ajouter deux noms mais qui, eux, sont en poste. D’abord Ivan Leko (44), actuellement quatrième du championnat chinois avec Shanghai. Il a été champion avec le Club Bruges (2018) et a remporté la Coupe avec l’Antwerp (2020). Son contrat sera terminé en décembre mais il gagne très bien sa vie à l’autre bout du monde.
Le second, c’est Alexander Blessin (49) qui avait impressionné à Ostende, au point de recevoir les compliments de Kompany. Mais l’Allemand, débauché chez les Côtiers pour près de deux millions, coûterait sans doute trop cher. D’autant qu’il est en tête de la Serie B avec le Genoa.
Les Belges qui montent
Mazzù, Kompany, Vercauteren : les trois derniers entraîneurs du Sporting sont Belges. La passe de quatre ? Les chances sont faibles parce que le marché n’est pas très fourni. On peut tout de même songer à Jonas De Roeck (42) qui fait un travail remarqué à Westerlo, champion en D1B puis révélation actuelle cette saison. Il a même déjà été T1 par intérim au RSCA. Mais il a très peu d’expérience.
Dans le même ordre d’idée, mais un cran plus bas, on peut aussi penser à Vincent Euvrard (40), qui est surveillé par plusieurs clubs belges de l’élite grâce à son beau boulot à OHL puis au RWDM. C’est l’un des jeunes qui montent mais sans doute pas encore assez pour directement faire le pas vers le club le plus titré du pays.
Enfin, la direction pourrait tenter un coup à la Kompany avec Thomas Vermaelen (36), l’un des adjoints de Martinez. Il n’a encore aucune expérience comme T1 mais il a impressionné tous ses professeurs et possède une énorme expérience du très haut niveau. Serait-il tenté par le défi ? Et le Sporting accepterait-il de ne voir arriver son coach qu’après le Mondial ? Les chances d’un Belge sont réellement faibles.
Les grands noms à relancer
L’Antwerp a tenté le coup avec Mark van Bommel (ex-Wolfsburg). Un succès jusqu’à présent. De quoi inspirer Anderlecht ? Le président n’est pas opposé à la venue d’un grand nom étranger libre mais à certaines conditions, notamment le salaire.
Le marché actuel pourrait en tout cas être tentant. Peter Bosz (58 ans) vient d’être limogé par Lyon après un chapitre compliqué. L’image du coming man brillant de l’Ajax (finaliste de l’Europa League en 2017) s’est un peu brouillée après un passage moyen à Dortmund puis du bon et du moins bon à Leverkusen. Il conserve quand même une belle cote. Le Néerlandais présente aussi l’atout de parler français.
Trois jeunes entraîneurs prometteurs ont été licenciés récemment dans un grand championnat. Le plus beau profil, c’est sans doute celui de Domenico Tedesco. À 37 ans, l’Italo-Allemand a déjà une sacrée expérience et de grosses performances (vice-champion avec Schalke en 2018 puis redressement du Spartak Moscou). Mais son passage à Leipzig fut moyen, malgré une qualification en C1. Outre son salaire, la question est de savoir si un passage en Belgique pourrait le séduire.
Le Portugais Bruno Lage (46), démis de ses fonctions début du mois à Wolverhampton, a aussi un joli profil. Il avait marqué les esprits à Benfica. Pareil pour le Suisse Gerardo Seoane (43) au Young Boys (3 titres consécutifs) puis à Leverkusen (sur le podium la saison dernière) avant de payer de moins bons résultats et d’être limogé il y a peu.
Les inconnus performants
C’est devenu la norme au RSCA : recruter des joueurs inconnus pour les revendre très cher. Cela pourrait aussi s’appliquer à l’entraîneur. Quand on lui a posé la question du futur entraîneur, Vandenhaute a d’ailleurs parlé du cas Sergio Gomez, arrivé discrètement et reparti par la très grande porte. On a repéré quatre entraîneurs qui brillent dans des championnats moins en vue que la Pro League.
Le premier s’appelle Jacob Friis (45 ans), à Viborg. C’est le club actuel du probable nouveau directeur sportif Fredberg. Le lien est vite fait. Il réalise du bon travail depuis son arrivée début 2022 après avoir entraîné les U19 féminines danoises.
Toujours au Danemark, Flemming Pedersen (59 ans) fait des miracles avec la très jeune équipe de Nordsjaelland, actuellement en tête devant… Viborg. Il adore lancer des gamins et possède une belle expérience (adjoint à Mayence, entraîneur des U23 à Brentford).
En Norvège, Kjetil Knutsen (54 ans) impressionne depuis plusieurs années à Bodo/Glimt (deux titres de champion et un 6-1 infligé à la Roma de Mourinho en Conference League). Il est deuxième cette saison et les trois dernières journées de la compétition se disputeront juste avant le Mondial.
Enfin, en Autriche, Christian Ilzer (45 ans) arrive à faire de l’ombre au surpuissant Red Bull Salzbourg avec Sturm Graz (deuxième à seulement 2 points avec un 4/6 contre Salzbourg). Il vient aussi de faire deux fois match nul contre la Lazio en Europa League.