Vanzeir avant la rencontre de ce mardi face aux Rangers: « Si un club m’aide à passer à un autre niveau, pourquoi pas ? »
L’attaquant belge de l’Union revient sur sa fin de saison compliquée, évoque l’idée d’un transfert et les Diables.
Publié le 02-08-2022 à 06h18
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Dante Vanzeir va enfin découvrir l’Europe, ce mardi soir. La découvrir vraiment. Comme il le dit en boutade lui-même :"Je connais le voyage en avion, c’est tout."Car avec Genk, en 2016, il était resté assis sur le banc en préliminaires de Ligue Europa. Cette fois, c’est la bonne. Toujours en préliminaires, mais de Ligue des champions. Pour cette occasion, l’attaquant belge de 24 ans s’est posé sur un siège du stade Marien pour préfacer ce match contre les Rangers, parler de ses aspirations et revenir sur sa fin de saison et ce fameux penalty raté contre Bruges.
Dante, avez-vous digéré la fin de saison passée ?
Je pense qu’on méritait mieux, mais Bruges a été plus efficace, surtout en play-off, ce qui a fait la différence. Ils ont gagné le championnat sur des détails. Peut-être que c’est la maturité et l’expérience qui nous ont manqué. Mais on reste content de la saison qu’on a faite. Et on a l’occasion de jouer la Ligue des champions.
Vous avez été moins performant en deuxième partie de saison. Surtout après votre exclusion à Charleroi, non ?
Oui, c’est vrai. J’ai raté cinq semaines de compétition vu ma suspension, soit presque une coupure d’entre-saison. Ne pas jouer sur une telle période, ça se ressent, alors que les play-off sont encore plus relevés. C’est sûr que ce n’est pas la fin de saison que j’attendais, mais si je reste réaliste, je dois être content de ma saison.
La confiance vous a lâché à un moment ?
J’avais bien commencé la saison, puis plusieurs éléments se sont additionnés : le mental avec ce carton rouge et le physique car je me suis blessé aux adducteurs avant les play-off. Je n’ai pas pu m’entraîner réellement de tous les play-off, j’ai joué sous infiltration.
Vous demandez-vous où se situe votre vrai niveau entre ces deux moitiés de saison différentes ?
Le foot, c’est tout le temps des hauts et des bas. Et j’ai déjà connu des bas… très bas dans ma carrière, vous savez. Vous pouvez être le héros un week-end et l’antihéros le suivant. Je suis tranquille dans ma tête et motivé pour prouver ce que je vaux.
Que dites-vous à ceux qui pensent que vous étiez en surrégime en première partie de saison et que votre niveau est davantage celui de la seconde ?
Depuis que je suis petit c’est comme ça. Je n’ai jamais été le crack de l’équipe, donc je suis habitué à ce que les gens disent cela. Je connais mes qualités et je sais où je peux progresser. Ceux qui regardent le foot d’un œil ne voient peut-être pas ce que je fais pour le collectif, mes appels pour les autres, les espaces que je crée avec mes courses. Mais ce que disent les gens, ça ne m’empêche pas de dormir.
Revenons un instant sur ce penalty manqué contre Bruges en play-off et qui a coûté cher : le retiriez-vous si c’était à refaire ?
Oui, j’étais bien dans ma tête. L’attaquant, c’est celui qui peut être mauvais pendant nonante minutes, puis marquer sur une seule occasion. C’est ça, la vie d’un attaquant. Je me sentais bien, même si ce n’était pas mon meilleur match. Le seul truc qui fait que j’aurais peut-être dû laisser ma place, c’est cette blessure. Mais sur le coup, vous ne pensez pas comme ça. Un attaquant doit avoir confiance en lui. C’est facile de dire après coup. Mais s’il y a un penalty au prochain match, je le tirerai.
Vous avez goûté aux Diables la saison passée. Être au Mondial, c’est dans un coin de votre tête ou même plus que ça ?
Non, pas plus que dans un coin. Je suis réaliste, il y a une petite chance d’être dans la sélection. Peut-être que la forme du début de saison jouera, mais je sais que si tous mes concurrents sont à leur niveau, je ne serai pas dans la sélection, car je suis juste à l’Union et pour prouver à Martinez que je suis prêt pour la Coupe du monde, il faudrait que je joue plus haut. Ou alors me montrer en Coupe d’Europe. Je dois montrer plus.
Donc, aller jouer dans un championnat plus huppé pour maximiser vos chances d’être au Qatar, c’est ça l’idée ?
Mon sentiment est double. Je suis content d’être ici, on va jouer l’Europe, un nouveau défi. C’est un rêve de gamin de disputer la Ligue des champions et on a encore une chance d’y arriver. Je pense que mon histoire ici n’est pas terminée, mais d’un autre côté, si un nouveau club m’aide à passer à un autre niveau, pourquoi pas ? J’ai toujours dit que je suis ouvert si un challenge intéressant arrive. Je sais qu’il y a de l’intérêt pour moi, mais on verra. La Premier League me fait rêver, mais à ce jour, ce n’est pas réaliste de m’imaginer là. Plutôt d’abord passer par une étape intermédiaire, même si je sais que je progresserai au contact de meilleurs joueurs, comme cela a été le cas chez les Diables, par exemple. C’est plus relevé, mais je n’étais pas largué à l’entraînement.
Vous imagineriez-vous dans un autre club belge ?
Peut-être… mais j’ai l’impression d’avoir montré ma valeur en Belgique la saison passée, donc je ne suis pas sûr. Plutôt confirmer ici ou tenter une autre compétition.
Il sera presque impossible pour l’Union de réussir aussi bien ?
Il n’y avait pas de pression la saison passée et, maintenant, on a mis la barre assez haut, donc certains s’attendent à de très bons résultats de notre part, même si on reste un petit club en Belgique. Ce sera une année plus dure encore. Des joueurs importants sont partis et le coach aussi. Mais c’est aussi ça, le défi : montrer que la base du travail reste là et que ce sont juste des détails à renouveler.
C’est Felice Mazzù qui vous a fait venir. Comment avez-vous réagi à son départ ?
J’étais content pour lui. C’était un rêve pour lui de devenir coach d’un plus grand club belge. Je comprends, d’autant que ce sera plus dur de faire mieux ici et que si ça ne va pas, le premier visé, c’est l’entraîneur. Il a déjà montré à Anderlecht ses qualités, je suis sûr qu’il réussira quelque chose de bien là-bas. Ici, c’était un club plus familial ; Anderlecht est un peu plus ‘business’, ce sera différent, mais je pense qu’ils vont trouver la formule pour s’adapter l’un à l’autre.
Quand on a été vice-champion, finir dans le Top 4, est-ce une obligation ?
Pas du tout. Notre ambition, ce sont les play-off. Le vice-champion ne peut pas terminer 9e, mais dire qu’on vise la 4e place… C’est toujours possible de finir là, mais disons que les play-off 2, c’est réaliste. Je sais que certains attendent le même Union que l’année passée, mais il y a eu du changement.
Être à nouveau vice-champion, cela serait impossible ?
Non. C’est cliché, mais rien n’est impossible. Disons qu’il y a juste une petite chance de finir dans le Top 2.