Comment Casper Nielsen a gagné son bras de fer avec l’Union Saint-Gilloise et signé à Bruges
Le Danois a bien géré la pression pour signer à Bruges, là où il voulait aller depuis le début du mercato.
Publié le 27-07-2022 à 07h00
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Casper Nielsen a déjà disputé ses premières minutes officielles avec Bruges, dimanche, contre Genk. Le médian danois avait un large sourire à la fin du match : parce qu’il a gagné, évidemment, mais surtout parce qu’il était là où il a toujours voulu aller, depuis le début de ce mercato.
Pourtant, les choses paraissaient mal embarquées, début juin. On s’en souvient : Bruges avançait une première offre en bonne et due forme au club bruxellois. Un montant de 3,5 millions € qui ne convenait pas à la RUSG. Selon nos informations, le FCB s’entendait dire que l’Union en voulait le double et que Mogi Bayat avait un mandant exclusif sur ce transfert. L’agent n’est pas un nouveau venu dans le club bruxellois, où il avait amené il y a deux ans Felice Mazzù – qui a travaillé avec une autre agence pour son passage à Anderlecht –, mais il n’avait pas encore été utilisé de la sorte comme agent de club, ce qui est légal, pour rappel. En se liant de la sorte à un manager inculpé dans le footgate, l’Union écornait son image de "sympathique petit club" auprès de ses supporters et du grand public.
Mais ce n’est pas tout. Certains de ses joueurs étaient également surpris de voir le club se braquer sur un dossier qui paraissait pourtant évident. Promesse avait été faite à Nielsen de le laisser partir si une offre convenable arrivait sur la table cet été. Le Danois, qui n’a jamais travaillé avec Mogi Bayat, lui, ne comprenait pas pourquoi un agent qu’il ne connaît pas devrait gérer son transfert.

La piste brugeoise semblait donc au point mort. La Gantoise se montrait alors de plus en plus intéressée. Au point de faire visiter ses installations à Nielsen et de voir Hein Vanhaezebrouck discuter avec le joueur. Celui-ci apprécie le coach des Buffalos, mais, en réalité, dans sa tête, les choses sont claires : Gand n’est pas une véritable option, contrairement à Bruges. D’autant que le sélectionneur danois, Kasper Hjulmand avec qui il échange régulièrement, lui fait comprendre que cette destination et la perspective d’y jouer la C1 augmenteraient ses chances d’être repris en sélection pour le Mondial.
La Gantoise remet ensuite une offre de près de cinq millions € à l’Union et une offre salariale nettement supérieure à ce que Nielsen gagnait à Bruxelles, quasiment du niveau de celle de Bruges. Dans l’entourage du joueur, on ironise : "On dirait que signer pour La Gantoise arrangerait beaucoup de monde." Entendez : l’Union, qui aurait montré qu’elle résistait à Bruges ; Gand, qui aurait soufflé un joueur majeur au nez de son concurrent… et Mogi Bayat, agent très introduit chez les Buffalos, qui aurait été le "faiseur de deal".
Mais Nielsen décline l’offre gantoise, faisant comprendre par là même que c’est lui qui décidera d’où il veut signer. Ce que l’Union ne sait pas, c’est que le joueur et son entourage sont restés en contact avec Bruges durant tout ce temps. Si le Club n’échange plus avec l’Union, il n’a pas perdu espoir d’enrôler le meilleur médian du défunt championnat, un profil qui lui conviendrait à merveille, d’autant que Vormer est sur le départ.
D’autres clubs, étrangers ceux-là, marquent un vif intérêt pour le joueur, comme Brentford, la Lazio mais aussi des clubs de D1 espagnole et allemande, mais sans déposer d’offre à l’Union, car le projet sportif proposé plaît moins au Danois.
Bruges reviendra ensuite à la charge, proposant 5,5 millions € plus un bonus avoisinant le million lié à la réalisation de certains objectifs (championnat, Coupe d’Europe).
Le Club ne veut toujours pas passer par l’intermédiaire de Mogi Bayat… et, d’après nos informations, il demande à la direction unioniste de signer un document empêchant un agent autre que celui du joueur – Zouhair Essikal est l’agent de Nielsen depuis son arrivée en Belgique – d’être impliqué dans la transaction. Si l’Union résiste d’abord, elle n’a pas le choix et accepte : le 18 juillet, Nielsen signe à Bruges.
«Non, nous ne l’avons pas poussé vers Gand»
À l’Union, on se "félicite de l’aboutissement de ce transfert", répond Philippe Bormans, le CEO du club. "Bravo à Casper d’avoir toujours gardé la tête froide malgré les circonstances. Certaines choses dites ou écrites à propos de ce transfert, comme le fait que nous l’aurions poussé vers Gand, ne sont pas correctes, mais nous préférons ne pas en dire plus."
Ni répondre à cette question, qui reste sans réponse : l’Union a-t-elle dû payer un pourcentage de cette vente à Mogi Bayat pour un transfert où il n’a été, finalement, d’aucune aide, puisque Bruges avait déjà formulé une offre avant même qu’il n’arrive dans le dossier et ne voulait pas traiter avec lui ? C’est un mystère.