Rudi Cossey, nouveau T2 des Zèbres, veut voir Charleroi proposer "un football offensif mais pas naïf"
Rudi Cossey, nouvel adjoint du staff carolo, raconte ses retrouvailles avec son poulain, sa vision et ses pistes d’amélioration.
- Publié le 15-07-2022 à 07h00
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Il est l’une des nouvelles têtes du staff du Sporting de Charleroi. Non prolongé à l’Antwerp, Rudi Cossey (60 ans) remplace Samba Diawara – parti à Anderlecht – comme adjoint d’un Edward Still qui l’a fait venir pour améliorer des points bien précis. Entretien.
Comment s’est terminée votre aventure à l’Antwerp?
C’était prévisible. Le coach Brian Priske et ses deux adjoints danois sont partis. On s’attendait à ce que cela arrive plus tôt dans la saison mais la direction a attendu la fin du championnat pour trancher. Le nouveau directeur sportif Marc Overmars a observé pendant deux mois puis a mis en place ses connexions et a choisi Mark Van Bommel comme entraîneur. On devait avoir une discussion mais elle n’est jamais arrivée. Il n’y avait visiblement plus de place pour moi et mon contrat, qui s’achevait, n’a pas été renouvelé.
Et Edward Still vous a appelé…
Il savait que j’allais être libre. J’ai toujours apprécié travailler avec lui, au Club Bruges puis six mois à l’Antwerp. Ça s’est toujours bien passé au sein de notre staff avec un coach (Ivan Leko) que l’on soutenait beaucoup. On a appris à se connaître et à se respecter. Quand le départ de Samba a été acté, Edward a pensé à moi. J’étais ouvert et tout s’est vite réglé. Sans ça, j’aurais peut-être arrêté. J’ai passé 60 ans et on est dans un monde où on privilégie de plus en plus de jeunes en espérant qu’ils soient enthousiastes.
Vous avez l’avantage de déjà vous apprécier.
Oui. Edward sait que je suis quelqu’un qui ne sait pas être passif. Il était comme ça aussi lorsqu’il officiait comme analyste vidéo puis adjoint. À l’époque, j’avais d’ailleurs tout de suite ressenti son âme de coach.
Avec tout le respect, vous pourriez être son père. Sentez-vous la différence de génération?
Pas spécialement. Peu importe l’âge, l’adaptabilité est l’une des qualités primordiales pour un adjoint. J’ai évolué, je ne suis pas resté sur mes idées d’il y a 30 ans. Or, il faut évoluer puisque le football a énormément changé et est plus exigeant. J’ai mes principes et je les partagerai toujours avec le coach principal, mais à partir du moment où lui prend une décision, je le suis. Mon job est de l’aider.
Vous a-t-il fait comprendre qu’il comptait sur votre expérience et votre sagesse, ce qui a parfois pu manquer la saison dernière?
Oui, il m’a dit que cela faisait partie des choses qu’il attendait de moi. Et à mes yeux, c’était une évidence. Il sait aussi que je ne peux pas me mettre totalement à l’ombre. J’ai besoin de me sentir utile et accepté. J’aime le terrain, animer les entraînements, échanger pour trouver une solution à un problème constaté…
Justement, quel a été votre premier constat sur le Charleroi de la saison écoulée?
Selon moi, l’équipe avait un problème sur le plan défensif, que ce soit sur phases arrêtées ou les contres.
L’assise défensive est donc l’un des principaux axes de travail de cette préparation?
Il n’y a pas que ça mais je crois que c’est très important. Quand tu veux terminer haut dans le classement, il faut être capable de défendre. Ce n’est pas seulement un problème des trois ou quatre défenseurs, il faut toujours un regard collectif et ça commence par les attaquants. On doit essayer de trouver un juste milieu. C’est bien d’attaquer mais ça doit être réfléchi et cela nécessite surtout une organisation rodée au moment où on perd le ballon.
Aussi pour permettre aux offensifs d’attaquer plus librement…
Oui, et c’est le cas quand tu sais que ta position est prise, sécurisée. Si j’étais encore défenseur aujourd’hui et que je voyais par exemple Zorgane sortir, je rappellerais Morioka ou Gholizadeh. Je pense que ça a manqué la saison passée, notamment parce que ce sont de jeunes joueurs avec un enthousiasme énorme mais qui ne doivent jamais oublier de défendre.
Le projet de jeu mis en place par Edward Still était ou est-il trop ambitieux pour ce noyau?
Non, je ne dirais pas ça. Je porte un autre regard, celui du défenseur que j’étais (NDLR: au RWDM et au Club Bruges). Quand je jouais et que notre équipe attaquait, j’anticipais toujours la perte du ballon pour gérer au mieux cette situation. Une organisation défensive solide doit être basée sur une bonne communication et cela a peut-être manqué un peu à Charleroi la saison dernière. Ça doit être plus précis, plus intransigeant. Or, quand tu encaisses un but, tu dois en marquer au moins deux pour gagner. Je suis pour un football offensif mais pas naïf.