Marco Ilaimaharitra parle en capitaine: «La saison de Charleroi sera réussie avec un ticket européen»
Marco Ilaimaharitra s’est confié sur sa première saison de capitaine et ses ambitions intactes.
- Publié le 14-07-2022 à 07h00
:focal(545x343.5:555x333.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XVBY3AACDNEQ3HSOQYHBDUFQFI.jpg)
Marco Ilaimaharitra va entamer sa sixième saison à Charleroi, la deuxième avec le brassard de capitaine autour du bras. Bilan et perspectives depuis un sofa du lobby de l’hôtel.
Comment avez-vous vécu votre première saison dans le rôle de capitaine?
«Assez bien dans l’ensemble mais j’éprouve quand même un sentiment partagé parce qu’on aurait pu mieux faire collectivement. À titre personnel, je pense que ma bonne période a été plus longue que la saison précédente mais j’ai aussi connu une partie de championnat moins bien.»
Porter le brassard, est-ce plus énergivore?
«Non, je ne dirais pas ça. C’est du 50-50 en fait. Si on «utilise» mal le capitanat, ça peut être énergivore, ça oui. Mais à d’autres moments, ça peut apporter une énergie supplémentaire. Je m’efforce de montrer l’exemple. À l’entraînement, si je suis dans l’équipe qui prend le bouillon, je sais que je ne dois pas réagir comme si je n’étais pas capitaine. Je suis pourtant un très mauvais perdant donc je dois encore travailler un peu cet aspect-là (sourire). Cela fait partie de l’apprentissage, je me considère encore comme un jeune capitaine.»
Au sein d’un effectif qui a été considérablement rajeuni l’été dernier…
«Oui, et le fait d’avoir un groupe plus jeune me facilite le job. Les jeunes ici sont à l’écoute et, grâce à mes nombreuses années au Sporting, j’ai un peu plus de légitimité que si j’avais été capitaine dans un groupe plus expérimenté. Je suis quelqu’un qui est très à l’écoute aussi, donc j’aime qu’on me secoue si c’est nécessaire (sourire). Je dis toujours aux gars qu’il n’y a pas d’âge sur le terrain. Si Martin (NdlR: Wasinski, 18 ans) doit me crier dessus pour me replacer ou que je fasse tel déplacement, je l’écouterai.»
Votre relation avec les supporters, parfois teintée d’incompréhension, s’est-elle améliorée depuis que vous êtes capitaine?
«Je l’espère parce que je pense avoir encore montré la saison dernière que j’étais investi dans le projet du club. Si ça ne les a pas convaincus, c’est leur avis, chacun est libre de penser ce qu’il veut. J’ai toujours envie de bien faire et de satisfaire tout le monde mais j’ai aussi compris, avec le temps, que c’était de toute façon impossible. Il faut juste travailler et avancer.»
Le négativisme ambiant qui émane du public est-il usant?
«Je peux comprendre leur frustration. Ils espèrent depuis des années qu’on gagne un titre. Il faut rester ambitieux, ça ne changera pas, mais tout en sachant qu’on reste Charleroi et qu’on n’a pas le budget d’un club comme Bruges. Les fans sont là tout le temps, ils ne font pas le même métier que nous et paient de leur poche pour venir au stade et essayer de prendre du plaisir. On sait qu’on peut être très soutenu dans les bons moments mais qu’on peut aussi être sifflé dans les moins bons. C’est la partie frustrante du football, il faut l’accepter. Si le public n’est pas content, c’est peut-être à nous d’en faire plus mais, par moments, il faut aussi qu’il comprenne qu’on a besoin de soutien et que nous siffler ne va pas nous aider. C’est leur moyen d’expression mais être hué par nos propres fans à la maison, c’est un peu dérangeant.»
Selon vous, que sera une saison réussie pour Charleroi?
«Je l’ai toujours dit, j’ai envie de jouer l’Europe avec Charleroi. Donc, pour moi, la saison sera réussie si on obtient un ticket européen, en terminant idéalement dans le top 4. Le fait que le noyau et le staff aient très peu changé (NdlR: contrairement à une majorité de clubs de D1A), c’est un gain de temps sur le travail à accomplir et les améliorations à apporter.»