Felice Mazzù choisit de faire le grand saut bruxellois
à Anderlecht. Et Karel Geraerts va lui succéder à l’Union.
- Publié le 28-05-2022 à 19h54
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La signature n’est pas encore couchée sur le papier, mais cela ne fait plus de doutes: Felice Mazzù va accepter la proposition anderlechtoise et succéder à Vincent Kompany. Le Carolo de 56 ans devrait signer d’ici lundi au plus tard un contrat à durée indéterminée qui fera de lui le nouvel entraîneur du Sporting. Presque tout est réglé et il ne reste que peu d’éléments de discussion, notamment celui des indemnités que devra verser le RSCA à son voisin unioniste, où Mazzù était sous CDI.
Après l’ex-capitaine des Diables, c’est un T1 au tout autre profil qui va débarquer à Neerpede pour la reprise des entraînements, le 20 juin. Moins "process", avec une approche plus réaliste, sans renier le jeu non plus. C’est l’entraîneur de la meilleure défense de D1A qu’a recruté le Sporting, mais aussi celui d’une équipe qui a séduit toute la Belgique, d’un promu qui a longtemps eu la meilleure attaque de l’élite. Un cocktail qui a plu à Wouter Vandenhaute et Peter Verbeke, qui reprochaient au précédent coach un certain entêtement à vouloir à tout prix bien jouer… quitte à perdre à quatre reprises contre l’Union la même saison.
Soit. C’est l’ère Mazzù qui va s’ouvrir, maintenant, à moins d’un retournement de situation de dernière minute. Certains n’ont pas oublié que cela s’était produit lorsque l’ex-entraîneur des Zèbres n’avait plus qu’à apposer sa signature au bas d’un contrat au Standard, en 2014, avant de faire marche arrière. Mais il semble improbable que cela arrive ici. Car Felice Mazzù a exactement ce qu’il souhaite: un nouveau club qui lui permet de rester en Belgique, près de chez lui et de chez son père, veuf depuis quelques mois et qu’il aime à visiter au quotidien. Les offres concrètes venues de Ligue 1 et d’Italie ne présentaient pas cet avantage.
Il aura également une revalorisation salariale conséquente, supérieure à celle qui lui était proposée à l’Union. À cet égard, le club de Saint-Gilles paie ici très cher son manque d’anticipation. Cela faisait un moment que son entraîneur à succès, sous CDI, avait sollicité une renégociation de son contrat, sans obtenir d’autre réponse que "on en discute après les playoffs". Cela a irrité celui qui a reçu coup sur coup les prix Raymond Goethals et d’Entraîneur de l’année. C’était une erreur de gestion majeure et cela a permis à Mazzù de discuter avec d’autres clubs sans arrière-pensée. Du côté de l’Union, on en veut au T1 de ne pas avoir été clair, encore en début de semaine, au sujet des sollicitations extérieures. Caractérisé par son honnêteté vis-à-vis de ses joueurs, Mazzù a été plus rusé avec ses dirigeants. Mais le monde du football est ainsi fait: on n’y dévoile pas ses cartes avant de les abattre. C’est une leçon, pour la jeune direction unioniste.
Enfin, Felice Mazzù a l’assurance de pouvoir venir à Anderlecht avec une bonne partie de ses adjoints du Parc Duden. Un souhait qui n’avait pas été rencontré à Genk, en 2019, et qui, à ses yeux, était en partie la cause de son échec dans le Limbourg. Il emmènera dans ses valises son entraîneur des gardiens, Laurent Deraedt, son analyste vidéo, Sandro Salamone et son préparateur physique, le Français Thibaut Meyer.
L’adjoint néerlandais de Kompany, Willem Weijs, très apprécié au Sporting, pourrait bien rester.
Union: Geraerts en T1
D’autant que Karel Geraerts, lui, ne viendra pas. Et pour cause: le T2 de Mazzù s’est vu proposer le poste de T1 à Saint-Gilles. Après réflexion, celui qui suivait les cours pour obtenir la licence Pro cette saison a accepté de faire le grand saut dans un club où il était arrivé avant Mazzù, à l’été 2019. Pour l’Union, cela permettrait une certaine continuité puisque l’ex-médian était très impliqué, tant dans les choix tactiques que dans les séances d’entraînement, qu’il donnait parfois lui-même. Il connaît le club, le noyau et pourrait bien être accompagné du T3, le Polonais Arthur Kopyt, en poste depuis 2020 et qui dispose de la licence Pro. À l’Union aussi, c’est la fin d’un grand chapitre et le départ d’un entraîneur qui aura marqué le club.