Bruges champion: voici les architectes du 18e titre des Blauw en Zwart
Alfred Schreuder et sept joueurs ont joué un rôle prépondérant dans la conquête de ce 18e titre du Club Bruges.
Publié le 15-05-2022 à 15h40 - Mis à jour le 15-05-2022 à 15h41
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Alfred Schreuder
Une révolution dans le jeu et le vestiaire brugeois, le nouvel entraîneur a convaincu ses joueurs d’adhérer à son projet. Les résultats ont suivi, le public aussi.
Son bilan
12 points de retard et une troisième place au classement le 6 février, Schreuder a sorti le Club Bruges d’une situation critique en trouvant un équilibre et une stabilité. Il a mis de l’eau dans son vin, en ajoutant du jeu vertical à sa possession de balle, et a donné sa confiance à un groupe plus restreint. Il a remobilisé (une partie de) son effectif, grâce à une nouvelle dynamique. Avec à la clef, une fin de saison tonitruante et un titre presque inespéré, vu les temps faibles rencontrés durant l’exercice et les prestations de l’Union.
Face aux Bruxellois, il a su faire preuve de souplesse et a mis son ego de côté, en s’adaptant à l’adversaire. Choix payant, alors qu’il alignait toujours la même équipe.
Et maintenant?
Son retour à l’Ajax Amsterdam se fera par la grande porte. Alfred Schreuder va réaliser son rêve. Ne devait-il pas attendre un peu? Au Club, il ne s’agissait finalement que de sa première vraie expérience de T1 réussie. Et elle n’a duré que six mois.
Il ne s’est pas vraiment posé la question, de peur de voir l’opportunité ne plus jamais se présenter.
Brandon Mechele
De remplaçant idéal à patron, il s’est à nouveau imposé dans la défense du champion de Belgique malgré la concurrence et les réserves à son sujet.
Son bilan?
Sur le banc lorsque Clement optait pour une défense à quatre, avec Nsoki et Hendry, il a, comme chaque saison, émergé pour se frayer une place dans l’axe de la défense. Et même un rôle de taulier, malgré son caractère introverti.
Schreuder l’a préféré à Jack Hendry, pour couvrir Clinton Mata et surtout Stanley Nsoki, très bon sur l’homme mais parfois nonchalant et coupable de déconcentration. Malgré son manque de vitesse et ses relances par moments imprécises, il apporte de la stabilité et de la sérénité à l’arrière-garde.
Difficile de ressortir vraiment un match, le joueur formé au Club ne fait jamais de vague et commet d’ailleurs très peu d’erreurs.
Et maintenant?
Si le FCB parvient à renouveler son titre de champion, c’est grâce à son noyau dur, dont il fait partie. Un élément important, qui ne demande qu’à rester. La saison prochaine, il fêtera ses dix ans dans le noyau de l’équipe première. Il en a vu défiler des concurrents, mais ça ne l’a pas empêché d’être conservé, hormis ses six mois à Saint-Trond, sous la houlette d’Ivan Leko.
Clinton Mata
Indéboulonnable sur le côté droit de la défense, il enchaîne les saisons sans connaître de temps faible.
Son bilan
Il était certainement frustré de ne pas recevoir de bon de sortie pour l’étranger l’été dernier, mais il s’est réconforté en mettant Neymar dans sa poche au mois de septembre et en poursuivant son sans-faute dans la défense brugeoise. Sur les deux dernières saisons, il n’a loupé que deux ou trois rencontres, pour accumulation d’avertissements.
À 29 ans, il affiche toujours une forme physique impressionnante, grâce à une excellente hygiène de vie. Contre l’Union, il a remporté son duel tant attendu face à Undav (25 ans), pourtant réputé pour sa puissance. Une finale aller-retour qu’il a parfaitement maîtrisée, malgré une petite blessure qui l’a forcé à sortir mercredi dernier. Il a apporté son dynamisme et sa motivation à l’équipe, tout au long de l’exercice.
Et maintenant?
La direction voudra le garder alors qu’il aimerait vivre une expérience à l’étranger. Contrairement à CDK ou Lang, deux attaquants en vogue, les offres sont financièrement refusables. Son contrat se termine en 2024, le Club a toujours la main, mais pour le joueur, qui ne manque pas d’ambition, le temps presse.
Simon Mignolet
Son premier tour complètement raté, il a réussi à le passer sous silence en se montrant impitoyable lors des Champions playoffs.
Son bilan?
Après la double confrontation face à l’Union, Mazzù et les observateurs ont usé tous les superlatifs possibles et imaginables pour décrire les prestations du gardien brugeois de 34 ans. Simon Mignolet a retrouvé son niveau, avec six rencontres de rang sans encaisser le moindre but.
Gêné physiquement pendant des mois où il est apparu très fébrile, il a tourné la page, quand son corps le lui a permis, pour tirer son équipe vers le haut et enchaîner les clean sheets, dans la phase la plus importante de la saison. Aucun but encaissé contre l’Union cette saison, voilà qui en dit long.
Certains gardiens auraient douté de leurs qualités et perdu confiance, mais le Brugeois a fait parler son expérience, malgré les critiques.
Et maintenant?
Il n’a pas de raisons de vouloir quitter le Jan Breydel, même s’il recevra probablement l’une ou l’autre proposition. Sa priorité, ce sera la Coupe du monde avec les Diables rouges, prolonger le règne flandrien en 2022-2023 et vivre encore de grands moments en Ligue des champions.
Mats Rits
Une révélation lorsqu’il a évolué un cran plus haut, sa terrible blessure à Anderlecht l’a empêché d’atteindre la barre des dix buts.
Son bilan?
Remplaçant idéal par moments, il s’est rendu indispensable lorsqu’on l’a placé en huit. Beaucoup de courses et de la présence dans le rectangle adverse, grâce à ses infiltrations. Neuf buts et sept assists, il a malheureusement été coupé dans son élan par une rupture des ligaments croisés du genou, à Anderlecht. Sa meilleure saison a pris fin un peu trop vite. Il n’empêche que pour un porteur de bidons, il a marqué les esprits, avec des réalisations à Leipzig, Anderlecht et au PSG. À l’Union, il était présent dans le vestiaire, pour encourager et conseiller ses coéquipiers. Exemplaire.
Et maintenant?
Il aura besoin de temps pour sa revalidation et loupera la reprise du championnat, cet été. Il faudra se montrer patient avec lui, la pause due à la Coupe du monde pourrait lui permettre de réintégrer le groupe. En attendant, il faudra lui trouver un remplaçant. Pas une mince affaire, vu son profil très particulier et sa mentalité.
Charles De Ketelaere
Tueur devant le but, il a confirmé qu’il avait les épaules et le talent pour évoluer en attaque, même s’il a dépanné à gauche et à droite.
Son bilan?
Son étiquette de grand espoir s’est transformée en pièce maîtresse du système brugeois. Ses performances l’ont aidé à postuler pour une place d’attaquant de pointe, dépassant largement Dost dans la hiérarchie. 18 buts et 9 passes décisives en 4000 minutes, il a ajouté de l’efficacité dans son jeu. Dribbleur, il prend l’espace et garde le ballon dos au but, marque de la tête ou d’une frappe à distance. Il s’est spécialisé dans le rôle de 9, avec des réalisations inscrites tout au long de la saison… sauf en Champions playoffs, pour le moment. Étincelant face au PSG, il a également brillé mercredi contre l’Union ou à Manchester City.
Et maintenant?
Son transfert sera probablement le feuilleton de l’été. Un montant de 40 millions sera nécessaire pour s’attacher ses services, d’autant plus que la somme risque d’être plus importante après le Mondial. Il est prêt à tenter le coup dans un grand club européen, mais ne forcera pas son départ.
Hans Vanaken
L’homme des grands rendez-vous a été décisif plus de 25 fois cette saison, souvent avec le brassard autour du bras.
Son bilan?
Il est devenu le grand patron de cette équipe, suite au temps de jeu réduit de Ruud Vormer. C’est lui qui a dicté le tempo brugeois et s’est mis en évidence dans les moments clefs. Trois buts en Ligue des champions, il a également trouvé le chemin des filets face à chaque participant aux Champions playoffs. Dont évidemment le 1-0 à l’Union. Il est le symbole de cette domination du Club Bruges sur la scène belge, capable d’encore augmenter son niveau lorsque la situation l’exige. Cinq titres de champion de Belgique, en sept saisons à Bruges. Une telle constance force bien entendu le respect.
Et maintenant?
Sa fidélité sera-t-elle récompensée par un bon de sortie cet été? Bruges a déjà repoussé les avances de West Ham par le passé, qui proposait quand même 15 millions d’euros. Le statut de Vanaken s’est encore amélioré, avec ce nouveau titre, ses prestations en C1 et surtout son rôle avec les Diables rouges. Il aura 30 ans en août et mérite en tout cas de pouvoir choisir entre le club de son cœur et un championnat plus huppé. La question est de savoir s’il veut toujours prendre un risque, alors que la Coupe du monde approche à grands pas. S’il continue sur sa lancée, il est certain d’être sélectionné. Peut-être moins laprès trois mois sur le banc…
Andreas Skov Olsen
Pas besoin de temps d’adaptation pour l’élégant ailier danois, qui a fait parler toute sa classe, dans le jeu et face aux portiers adverses
Son bilan
Les meilleures recrues, elles sont arrivées en hiver. Buchanan et Odoi se sont imposés dans le onze de base, Skov Olsen aussi, en apportant une touche supplémentaire.
Capable de frapper à mi-distance ou de centrer, des deux pieds malgré une grosse préférence pour le gauche, il a été décisif à 14 reprises, en 15 apparitions. Des chiffres qui témoignent de son impact en zone offensive, malgré le travail défensif qui lui est également imposé. Il a offert deux passes décisives à l’Union, contribuant au succès brugeois après être sorti du banc. Il avait déjà allumé auparavant la défense de l’Antwerp, en phase classique, avec une réalisation et un assist.
Le Danois respire le football et a offert à Schreuder une solution sur le flanc qui a manqué en première partie de saison. S’il avait été transféré en août, Bruges aurait très certainement perdu moins de points face aux petites formations.
Et maintenant?
Il n’est là que depuis janvier mais risque déjà d’être sollicité pendant l’été. Andreas Skov Olsen s’éclate en Belgique, après avoir connu un passage frustrant en Italie, où il passait son temps à défendre. Il souhaitera certainement profiter d’une saison supplémentaire à jouer le haut du classement, avant de retrouver un grand championnat européen. D’autant plus qu’il postule à une place avec le Danemark, au Qatar.