«Ramener le joueur au centre du projet»
Jelle Van Damme a lancé son agence Polymatch, qui prône la transparence absolue.
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Publié le 13-05-2022 à 06h00
S’il a officiellement raccroché les crampons en février 2021, Jelle Van Damme n’a pas attendu cette date butoir pour penser à sa reconversion. Depuis quelques semaines, l’ancien latéral gauche et défenseur central a lancé, avec ses associés – les deux avocats anversois Omar et Mounir Souidi, Erik Saelens et le médecin du sport Eddy Spans – sa société Polymatch Agency. "Cela fait cinq ans que cette idée me trotte dans la tête", nous lance le néo-agent, qui prône plus que jamais la transparence.
Jelle, comment en êtes-vous arrivé à ce nouveau rôle d’agent?
Durant toute ma carrière, j’ai vu pas mal de choses liées aux agents. J’ai constaté que trop peu d’agences mettaient réellement leurs joueurs au centre du projet. Ces derniers ne sont que trop souvent des pions. Quand tu as des dizaines voire des centaines de joueurs dans ton écurie, comment peux-tu prétendre pouvoir les aider tous à parts égales? Je ne suis pas adepte de la théorie qui veut qu’on prenne un maximum de joueurs pour espérer qu’il y en ait au moins un qui perce un jour. Dans notre agence, nous voulons vraiment remettre le joueur au centre du projet et lui permettre d’atteindre le top dans différents domaines. Bien sûr, nous voulons gagner de l’argent, mais la motivation première restera toujours le développement de nos joueurs.
Comment comptez-vous vous y prendre?
Chaque détail compte. Pour qu’un joueur puisse s’épanouir, son entourage est primordial et ce dernier est souvent négligé. Les joueurs, surtout les jeunes, doivent être encadrés au niveau mental, médical, développement personnel mais également au niveau de la communication. Chez nous, en un clic, nous aurons accès à toutes ces données. Le but est qu’un joueur qui est à 75% de ses capacités puisse gagner les 25% qui manquent.
L’objectif est de commencer petit?
On préfère prendre notre temps; on n’est pas dans l’urgence. Pour le moment, notre structure compte quatre à cinq personnes. De mon côté, je prendrai en charge le sportif. Je profiterai de mon expérience et si on voit un jour qu’on est dépassé, on agrandira l’équipe. Encore une fois, le but n’est pas de faire dans le quantitatif mais bien dans le qualitatif. On se veut compétitif et sélectif. Nous opterons pour les joueurs dont nous sommes persuadés qu’ils peuvent réussir dans le monde professionnel.
Vous prônez également la transparence. C’est-à-dire?
Tout le monde pourra consulter nos comptes, voir combien on gagne, ce qu’on touche sur un transfert, ce que le joueur et le club gagnent également. Il n’y aura aucune construction à l’étranger. Après l’affaire du Footgate, notre football a besoin de cette franchise. Il y a eu trop de zones d’ombre.
Pensez-vous que votre manière de faire sera bien accueillie?
Bien sûr, il y aura des détracteurs, des gens pessimistes. Mais honnêtement, on s’en fiche. Nous sommes persuadés, avec mes collaborateurs, que notre manière de fonctionner deviendra, dans le futur, la norme. Nous avons conscience que certains clubs, qui sont peu enclins à révéler les montants de transferts par exemple, n’adhéreront peut-être pas. Mais nous avons déjà plusieurs rendez-vous programmés avec des clubs du top en Belgique et à l’étranger pour leur exposer notre projet auquel nous croyons énormément. Nous avons déjà reçu pas mal de retours positifs.
Cette idée a également germé dans votre esprit à la suite de votre passage en MLS?
Oui, là-bas la transparence est de mise, tout le monde peut consulter les salaires des joueurs par exemple. J’ai vu pas mal de bonnes choses aux États-Unis dont je me suis inspiré. Après le Footgate, c’était le timing idéal pour se lancer dans ce genre d’aventure.