"J’en ai marre de passer pour un con"
Jean-Louis Garcia, le coach de Seraing, aborde ce derby liégeois comme un match de Coupe. "Je veux montrer autre chose."
Publié le 12-03-2022 à 06h52
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Les Métallos sont en totale méforme: 5 défaites consécutives, 6 matchs sans marquer et une claque contre le Club Bruges (0-5), samedi dernier. Ils peuvent déjà valider les barrages en cas de victoire à Sclessin (et si le Beerschot ne bat pas Gand). Mais il ne faut pas s'en soucier pour ce derby liégeois, clame Jean-Louis Garcia : "Imaginons qu'il s'agit d'une demi-finale de Coupe, où l'on se donnera à fond durant 95 minutes sans regrets." C'est la façon de penser du Bordelais, qui se rend compte que son équipe doit d'abord afficher un autre rendement pour rassurer. "J'en ai un peu marre de passer pour un con (sic), s'agace-t-il. J'aimerais montrer autre chose. Avant tout une belle mentalité à Sclessin parce que, dans la perspective de notre fin de saison, on en aura besoin. Il faut accepter les périodes d'inconfort comme celle-ci. On sait qu'il peut y avoir une immense satisfaction au bout."
Une situation inconfortable pour Garcia, qui a signé jusqu’à la fin de la saison prochaine… avec l’idée d’accrocher le maintien. Nommé en janvier, il présentait un CV intéressant (Lens, Troyes, Nancy) mais partait avec plusieurs désavantages : une méconnaissance du championnat, une équipe qu’il n’a pas choisie, un mercato où il a fallu poser des choix en urgence, un budget famélique et un partenariat avec le FC Metz à ne pas négliger.
Tournant raté à Zulte
Arnauld Mercier, ex-coach (2014-15) et directeur sportif (2019) du club, connaît le contexte du RFCS. La situation actuelle ne l'étonne pas. "Ça ne sert à rien de vendre du rêve. Seraing barragiste, c'est une vision réaliste. Rien n'est fichu et ce serait super qu'ils se maintiennent. Mais ils ont loupé le tournant de la saison à Zulte (1-0)", note le nouvel entraîneur des Francs Borains (N1). S'il ne veut pas se prononcer sur la façon de procéder de son compatriote, Mercier saisit l'ampleur du challenge, immense à l'échelle du club promu. "Un changement de coach, c'est délicat. Le football, ce sont des cycles et il faut être dans le bon pour réussir, avec des joueurs qui ont la mentalité et le potentiel. M. Garcia est un entraîneur respecté en France, qui avait une vision très claire dès son arrivée. Mais il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour savoir qu'une équipe promue ne va pas jouer le top 4 la saison d'après. Ce que Mazzù réalise avec l'Union est exceptionnel, mais il a l'expérience du foot belge et des joueurs d'un autre niveau."
Sous l'ère Garcia, on voit parfois une équipe coupée en deux : une très (trop?) rigide arrière-garde, un milieu qui ne pèse pas et trois offensifs à bout de souffle. Malgré un mercato axé sur le secteur défensif, Seraing fait partie des pires défenses. "Seraing avait un football très attrayant en D1B. Mais quand on saute de catégorie, il faut amener un peu plus de niveau et trouver la stabilité du bloc équipe. Les joueurs méritent la D1A, mais l'apprentissage doit être très rapide", conclut Arnauld Mercier.