Les chiffres fous de l’Union Saint-Gilloise en déplacement: à 2 matchs d’un record absolu
Auteure d’un parcours quasiment parfait en déplacement, l’Union tient une moyenne record depuis le passage de la victoire à 3 points. Et établira un nouveau record si elle garde le rythme jusqu’au bout.
Publié le 10-03-2022 à 07h00
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Parmi tous les chiffres incroyables de la saison de l’Union Saint-Gilloise, il en est un qui impressionne particulièrement : celui des résultats du promu à l’extérieur. Déjà auteure d’un parcours plutôt correct au stade Marien, avec 29 points pris en 15 matchs, l’équipe bruxelloise trône loin devant la concurrence, avec 38 unités glanées sur 45 possibles, dans le classement particulier des matchs en déplacement.
Ses trois dernières rencontres à Courtrai (2-3), à Charleroi (0-4) et à l’Antwerp (0-2) ont confirmé la tendance après un écart de conduite, si l’on peut dire, à Bruges, où elle n’avait pas réussi à tromper Mignolet malgré une partie plutôt dominée (0-0).
Depuis le début de cette saison, une seule équipe a été capable de faire chuter celle de Mazzù dans son stade : Malines, le 22 août (3-1). Pour le reste, il n’y a que le champion en titre et Genk (1-1) qui sont parvenus à éviter la défaite à domicile contre le leader. L’Union a signé 12 succès en 15 rencontres et présente une incroyable différence de buts de +28 (39 buts pour, 11 contre). Ses points acquis à l’extérieur lui permettraient à eux seuls de se placer devant le Standard (33) et Courtrai (37) à la douzième place du classement général.
Le dernier match à Courtrai a encore illustré cette force, même si le KV, qui a mené 1-0 et a su revenir à 2-2, pensait tenir le bon bout. "On a eu la chance d’affronter une équipe qui a joué le jeu et qui nous a laissé des espaces", n’a pas manqué de souligner Mazzù samedi soir. "Cela convient au style et au profil de mon équipe : on aime évoluer en déplacement parce qu’on sait que l’adversaire aura envie de jouer et pas juste de viser un point."
On reste insouciant et sans pression, même à l’extérieur
C’est probablement le premier point d’explication à la meilleure tenue hors de son stade du promu que chez lui. Au contraire, Saint-Trond et Eupen avaient fermé le rectangle à double tour, au Parc Duden, récemment.
Et vendredi, à Louvain? Pas sûr que ce vieux briscard de Marc Brys proposera une composition aussi offensive que ne l’a été celle de Karim Belhocine samedi passé, même devant son public.
Guillaume François avance un autre élément d’explication à cette réussite. Et la lie en partie à la sérénité de son équipe. "En fait, pas grand-chose n’atteint ce groupe au niveau de la pression. On aborde les matchs avec une certaine insouciance. Que ce soit à l’extérieur ou à domicile, on commence pour gagner. On ne s’est jamais dit : ‘Aujourd’hui, on sera contents avec un point.’ Et, oui, c’est vrai que c’est parfois plus facile d’évoluer à l’extérieur qu’à domicile, vu que les adversaires ouvrent beaucoup plus chez eux. Mais il ne faudrait pas se dire qu’on a peur de jouer chez nous, ce n’est pas le cas."
Un réalisme particulièrement chirurgical en déplacement
L’Union est également plus efficace en déplacement. Beaucoup plus. Elle a nettement plus marqué à l’extérieur (39 buts) qu’à domicile (26). Si cette différence de moitié supérieure s’explique par les espaces dont bénéficient Undav, Vanzeir et leurs équipiers, elle est également liée à une précision face au but redoutable hors de leur stade, puisque les expected goals (les buts qu’une équipe est censée marquer au regard de la qualité des occasions qu’elle s’est créée) ne sont en réalité pas si éloignés que cela entre domicile et déplacement : l’Union "aurait dû" marquer 27,99 buts à la maison (et en a donc inscrit 26) et "aurait dû" en inscrire 31,07 à l’extérieur (pour 39). Une réussite presque insolente.
On verra si celle-ci se poursuit jusqu’au terme de la saison. En attendant, le leader est tout simplement sur les bases d’un record en déplacement. Avec, actuellement, une moyenne de 2,53 points pris par rencontre à l’extérieur, il fait mieux que n’importe quelle équipe belge depuis l’instauration de la victoire à trois points en D1, lors de la saison 1996-97.

Seul le FC Bruges 2000-2001 a tenu un rythme comparable à celui de l’Union, puisque le Club avait une moyenne de 2,47 points à une époque où le championnat comportait une phase classique de 34 journées, sans playoffs.
Le total de 42 points obtenu par les Blauw en Zwart cette année-là, qui n’avaient pas été champions, est donc un record que l’Union peut éventuellement égaler ou dépasser, à condition d’ajouter quatre ou six unités à son bilan actuel de 38 points à Louvain, vendredi, puis au Standard, le 3 avril.
Si elle prend un point de plus que ce qu’elle compte actuellement, elle égalera d’ores et déjà le deuxième meilleur total de points. Il est détenu par le Club, lui aussi, et a été réalisé à deux reprises : par l’équipe de Philippe Clement en 2020-21 et celle de Trond Sollied en 2004-05.
N°2 européen derrière Porto
Au niveau européen, une seule équipe parmi les meilleures ligues du continent réussit mieux que la RUSG : Porto, qui n’a pas perdu un seul match de championnat cette saison et caracole en tête de la Primeira Liga.
