"Je me suis remis en question à Noël"
Lazare a été décisif à Charleroi, un club qui le prête actuellement à Bruxelles.
Publié le 21-02-2022 à 06h14
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/IFJVDL7HA5GCDPYBMDSNDY4DVA.jpg)
"Pas mal Lazare, on devrait essayer de le transférer… Ah mais il nous appartient déjà!"
Cette remarque ironique d’un supporter zébré sur les réseaux sociaux samedi soir reflète bien la qualité de la prestation du joueur de 23 ans qui n’est pas près d’oublier cette soirée du 19 février 2022.
Prêté par Charleroi, où il était arrivé en janvier 2020 en provenance d’Eupen, l’Unioniste est revenu au Mambourg en tant que titulaire au sein du club leader de Pro League. Auteur d’un gros travail dans le milieu de terrain, Lazare a fêté son retour au Pays Noir par un but qui a crucifié les Zèbres peu de temps avant la pause. "C’est un goal qui est tombé au bon moment, expliquait le timide Ivoirien. Je suis content d’avoir pu aider l’équipe à se relever après la défaite contre Saint-Trond et à relancer la dynamique."
Buteur lors du match d’ouverture face à Anderlecht, le joueur formé à l’Aspire Academy au Qatar avait entouré la date de cette rencontre. "C’est un match que j’attendais depuis longtemps, souriait Lazare. Durant toute la semaine, j’en ai parlé à mes amis et à ma femme en leur disant que j’allais marquer dans ce match. Je me suis passé l’action en boucle… Mentalement, j’étais préparé à avoir une action décisive et je l’ai eue. Je voulais montrer ce dont j’étais capable, d’autant plus que je n’étais monté qu’en fin de rencontre au match aller (NDLR : victoire de l’Union 4-0)."
Sentiment de revanche
En Belgique, Lazare a déjà participé à 113 rencontres en Pro League : 91 avec Eupen, 22 avec l’Union et… 0 avec Charleroi. Après une demi-saison passée sur le banc sous les ordres de Karim Belhocine, le milieu de terrain avait été mis de côté lors du début de saison 2020-2021 avant de trouver refuge, en prêt, à Estoril Praia (D2 portugaise).
De retour au Pays Noir l’été dernier, il ne faisait pas partie des plans d’Edward Still et a rapidement trouvé refuge à l’Union. "Oui, il y avait un petit sentiment de revanche. Le club avait décidé de me prêter à l’Union car les dirigeants avaient transféré d’autres joueurs. Je voulais donc voir ce que ces joueurs étaient capables de faire sur le terrain. À mes yeux, il y avait une sorte de compétition entre eux et moi. Je n’ai pas voulu célébrer mon but par respect pour les supporters et les dirigeants. Mon ovation à ma sortie du terrain? Cela m’a fait très plaisir, je ne m’y attendais pas vu que je n’ai jamais joué un seul match avec Charleroi."
Depuis le début de la saison, celui qui est caractérisé par Anthony Moris comme "la bonté incarnée qui est tous les jours souriant" a plus souvent vu le banc que le terrain. Sur les 21 matchs joués de juillet à décembre, Lazare n’a connu qu’une titularisation pour un temps de jeu total de seulement 235 minutes. Depuis la nouvelle année, il a déjà doublé ce total grâce à sept titularisations en sept matchs pour un temps de jeu de 525 minutes.
"Je me suis beaucoup remis en question à Noël, avance-t-il. Je n’avais pas trop eu l’occasion de me montrer en début de saison, et quand je l’ai eue, j’ai pris un stupide carton rouge (NDLR : contre Seraing). Il fallait que je revienne avec une bonne mentalité tout en travaillant mes replis défensifs. Le coach ne te laisse jamais sur le côté même quand tu ne joues pas. Il continue à parler et à encourager tout le monde, ce qui te permet de rester concerné. C’est ce qui m’a donné envie de tout donner pour lui et pour l’équipe."
Un coach qui croit beaucoup en ce joueur qui avait été l’une des grandes satisfactions du stage hivernal à La Manga, en Espagne, début janvier. "Il est en train de franchir des paliers et prend confiance grâce au temps de jeu qu’il accumule, commentait Mazzù. Ce qui lui arrive est normal car il a des qualités et a toujours eu une attitude très positive, même quand il ne jouait pas. Il y a une grosse concurrence mais, malgré cela, il arrive à s’accrocher."
Ce qui lui permettra sans aucun doute d’être à nouveau sur le terrain samedi face à Eupen, une autre équipe qu’il connaît plutôt bien…