" Rester à Anderlecht ne me dérangerait pas"
Christian Kouamé considère que son équipe doit être dans le Top 4.
Publié le 19-02-2022 à 06h54
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Dimanche soir, Aruna sera ovationné par le Lotto Park avant de tomber dans les bras de Christian Kouamé (24 ans). L’invité d’honneur de la maison mauve pour la réception de Genk est une des idoles de l’attaquant. "Une légende, sourit Kouamé. Je suis content de pouvoir le voir."
Le buteur anderlechtois du début des années 2000 n’est toutefois pas le modèle absolu de Kouamé. Son nom? Didier Drogba.
Pouvez-vous nous décrire ce que cela vous a fait de travailler avec lui à la Can?
Je l’avais déjà rencontré une fois mais là, j’étais sur le terrain avec lui. C’était vraiment incroyable. Pour un attaquant, pouvoir travailler avec lui, c’est une opportunité. Je l’ai beaucoup observé.
Il a encore de beaux restes malgré sa retraite…
Il dribble toujours facilement, provoque encore ballon aux pieds. Tout semble si simple avec lui.
Avez-vous tenté d’imiter ses gestes?
Non, non! C’est trop compliqué (rires). Puis, il a un autre style de jeu. Par contre, j’ai bien écouté ses conseils. Il disait que je restais trop dans l’axe pour demander le ballon. Je dois davantage me décaler entre le latéral et le défenseur axial. Dans cette position, je sème le doute sur qui doit me suivre et je peux également jouer sur ma vitesse.
Êtes-vous le joueur le plus rapide d’Anderlecht?
L’un des plus rapides. Mais tout dépend de la distance. Benito (Raman) va être plus explosif sur les premiers mètres mais je finirai par le rattraper avec mes grandes jambes (rires).
Des grandes jambes qui font que parfois vous vous emmêlez les pinceaux!
J’arrive en position de tir en ayant fait de grandes enjambées. J’aurais parfois plus de facilités en réalisant de petits pas.
On vous dit assez sévère envers vos prestations. Est-ce vrai?
Je suis très fâché quand je rate une occasion. Je n’en dors pas la nuit quand je rate des opportunités. Contre Zulte Waregem, par exemple, je contrôle mal. J’aurais dû marquer deux buts. Mais parfois, même quand je marque deux buts, je suis énervé au bout du compte.
Vous semblez plus facilement marquer dans des situations difficiles que lorsque le but est vide…
C’est vrai. Je cherche encore l’explication. Ce n’est pas quelque chose que je dois discuter avec un psy mais que je dois bosser seul. Rester concentré 90 minutes est la clé. J’ai encore trop tendance à arriver avec trop de légèreté devant le but quand c’est trop facile. Je suis plus concentré quand la situation est difficile.
Parmi les attaquants, vous êtes le premier sur la feuille de match de Kompany. Avez-vous une explication?
Depuis le premier jour, Kompany m’a expliqué comment il me voyait dans l’équipe qu’il voulait mettre en place. Il voulait que je sois au centre d’un projet. Ces propos, venant d’un ancien joueur de son niveau, m’ont fait plaisir.
Il n’a pas hésité à vous appeler régulièrement pour vous convaincre de venir à Anderlecht!
Je pense que j’étais déjà convaincu de le rejoindre en juillet lors de notre premier appel sur FaceTime. Je devais partir aux Jeux olympiques. J’avais prévu de prendre ma décision à mon retour en Italie. Je voulais quitter la Fiorentina. J’avais besoin de jouer. Et souvent. Les appels de Vinnie et les messages de Peter Verbeke m’ont fait comprendre qu’ils me voulaient.
Connaissiez-vous Anderlecht avant de signer?
Je connaissais le club de nom. J’ai aussi appelé des amis ivoiriens comme Idrissa Doumbia (Zulte Waregem, ex-Anderlecht) ou Kouadio-Yves Dabila (Ex-Cercle et Mouscron) pour prendre des informations.
Vous avez pu vous forger votre propre opinion du pays. Avez-vous envie d’y prolonger votre séjour?
Ça ne me dérangerait pas de rester. Je suis bien ici. Je sais que la Fiorentina me suit et je ne peux pas encore affirmer maintenant que je resterai à Anderlecht la saison prochaine. Cela ne me dérangerait pas mais je dois d’abord me concentrer sur notre objectif de fin de saison.
Le top 4, donc!
On doit y être. Vu notre équipe et ce que nous avons déjà montré cette saison.
Battre Genk ce week-end est donc crucial?
Au niveau mathématique mais aussi pour nous donner davantage de confiance pour les prochains matchs. Ils nous ont battus à l’aller et nos résultats contre les grands ne sont pas bons.
En fin d’année, vous disiez commencer à être le vrai Kouamé. L’êtes-vous désormais?
Pas encore. Ma blessure au genou a gâché beaucoup de choses. Les ligaments croisés, ça prend du temps. Mes sensations commencent à vraiment revenir. Quand je suis arrivé à Anderlecht, j’avais encore un peu peur. Je ne suis pas encore à mon top. Je dois encore progresser, apprendre. Je suis sur la bonne voie pour redevenir celui que j’étais avant.
Vous êtes-vous fixé un objectif de buts?
J’en suis à dix et je me dis que 15 est le strict minimum. J’ai raté beaucoup d’occasions. Et j’ai encore envie de marquer des buts et de les fêter avec Majeed Ashimeru à qui j’ai emprunté la célébration. (rires).
Vous dites ne pas être assez égoïste…
Oui, je vous le jure. Si je suis en bonne position de frappe et qu’un équipier m’appelle, quelque chose change dans ma tête. Et je donne le ballon au lieu de tirer. Parfois, je le regrette.