Eupen - Standard (0-2) : la victoire en doutant
Le Standard s’est imposé, sans être largement supérieur. Il se donne un peu d’air, et c’est tout ce qui compte.
Publié le 27-01-2022 à 07h11
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VKRTZLHSANE55EEYKPVQG4GJJM.jpg)
En 2022, le Standard n’a pas encore été battu. Il a même gagné, et, pour la première fois de la saison, par deux buts d’écart. L’écart s’est concrétisé en fin de rencontre, et cela a été la confirmation d’un match mal maîtrisé, avec trop d’incertitudes.
Ce n’est que le troisième succès lors des 16 derniers matchs – le dernier remontait à la mi-décembre, à l’Antwerp –, et cela peut expliquer cette peur de ne pas gagner. C’est aussi la cinquième victoire, sur sept, en déplacement, ce qui n’est pas anodin. Cette équipe gagne plus loin de Sclessin, alors qu’elle va enchaîner deux matchs à la maison, contre Malines puis le Cercle Bruges.
Le Standard sera-t-il capable de gagner deux matchs de suite? Il ne l’a fait qu’une fois, au mois d’août. Trois fois? Cela marquerait au moins un réel changement, mais il ne faut pas trop en demander…
L’avantage du huis clos, à Eupen, est que la tribune de presse est située à proximité du terrain. Cela a permis d’entendre les consignes de Luka Elsner, et, tout à la fois, les encouragements, les emportements et certains commentaires de la direction liégeoise.
Au cœur de la deuxième période, la nervosité était d'ailleurs palpable, en raison de l'apathie d'une équipe qui menait sans en mener large. Souvent, les remarques ont porté sur l'engagement dans les duels, les bons choix à faire, la précision dans le pressing et le positionnement. "Serrez les lignes, et fermez l'intérieur", a répété plusieurs fois Elsner.
Des Rouches faits pour défendre
Après deux matchs où ils ont plus souvent défendu qu’attaqué, on pouvait imaginer que le Standard allait prendre les choses en mains, et un peu plus la possession. Mais cela n’a pas sauté aux yeux, et les chiffres ont même conforté l’idée que ces Rouches-là sont faits pour défendre, pas trop mal, même s’il y eut encore trop d’espaces à certains moments dans le milieu, et se projeter vite en transition, pas toujours bien, pour le coup.
C’est d’ailleurs à la suite d’un corner, grâce au placement d’Emond, et d’une faute de main de Nurudeen, que le Standard a ouvert la marque. Avant cela, les Liégeois avaient affiché un visage timoré, au point qu’Elsner devait donc donner de la voix pour rappeler pourquoi ils étaient là. Après l’ouverture, la deuxième période a été une mauvaise mi-temps, sauvée par Bodart, décisif comme trop souvent, et avec la peur pour accompagnatrice. Dragus, monté en fin de match, a confirmé son rôle de joker, en soulageant tout le monde, à la suite d’un bon service de Carcela, auteur d’une nouvelle montée intéressante.
Avec Al-Dakhil aux côtés de Laifis en défense centrale, Bokadi à nouveau installé au milieu et Muleka pour composer un duo offensif avec Emond, l’idée de départ était de jouer dans la profondeur, dans le dos de la défense germanophone. Il n’y eut pas grand-chose dans ce registre, et beaucoup dans le combat, donc. Au moins, ce succès doit aider le Standard à sortir un peu plus des profondeurs du classement. Mais c’est trop laborieux, comme une équipe de bas de classement, au fond.
Pour se donner un peu d’air, et de la confiance, il est temps de gagner. Comment? Cela ne passera pas toujours, avec ces manières-là.