Anderlecht : le joker Francis Amuzu ne peut pas partir
Trois clubs ont montré un intérêt concret pour Francis Amuzu. Kompany ne veut pas laisser partir le joueur à moins d’une superbe offre.
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Publié le 22-01-2022 à 06h17
Face au Standard, Francis Amuzu a joué son rôle à merveille. Un job basé sur sa vitesse entre Dewaele et Dussenne. Il a appliqué les consignes de Kompany comme prévu. Il risque pourtant de se retrouver à nouveau sur le banc des remplaçants face à Malines, le club de sa ville, ce week-end.
Une situation qui résume parfaitement ce qui vit actuellement le numéro 7 d'Anderlecht. "Quand il joue, il le fait bien", dit une personne proche de lui. "Mais s'il ne marque pas, il retourne sur le banc."
Décisif toutes les 139 minutes
Dans son entourage, on s'interroge sur le traitement que lui réserve le staff anderlechtois. "Il traîne une image", nous dit ce même proche. Celle d'un joueur maladroit et pas toujours réfléchi. Une image partiellement tronquée.
Amuzu continue d’avoir des moments d’absence mais ils diminuent au fil des saisons. La preuve : il en est déjà à cinq buts et quatre assists, soit plus que sur toute la saison passée. Il tourne d’ailleurs à une action décisive toutes les 139 minutes de jeu.
Vincent Kompany a pourtant confiance en lui et croit que 'Ciske'peut être un élément clé de sa saison. "Sa vitesse peut toujours faire à un adversaire quand on le place haut sur le terrain", explique le coach. "Il a aussi sa polyvalence comme force. Il peut jouer entre les lignes, sur le côté, à l'attaque dans un système à deux pointes. Je l'aime d'ailleurs bien dans ce rôle où il a déjà fait mal à nos adversaires. Il a le profil d'un footballeur moderne."
Polyvalent mais pas titulaire
Kompany met le doigt sur la plus grande force d’Amuzu, sa pointe de vitesse. Problème : dans le système du coach, la vitesse est plus importante dans le chef des attaquants que des deux positions entre les lignes, actuellement occupées par Verschaeren et Refaelov, deux éléments plus techniques.
Il se retrouve dans une situation où son profil lui permet de jouer partout tout en étant bloqué pour une position de titulaire sur le long terme.
"Mon but est d'avoir une équipe tellement rodée qu'elle peut changer facilement en fonction de l'adversaire", expose Kompany. "Dans la situation actuelle, je ne peux pas dire que je n'ai pas une équipe-type mais je veux de la fluidité dans le groupe et que tout joueur puisse commencer un match ou peser sur l'adversaire en montant au jeu."
Sauf que la situation commence à peser sur le moral d’Amuzu. Il reste toujours aussi professionnel et jovial mais considère qu’à 22 ans, il est temps pour lui d’obtenir du temps de jeu sur base régulière.
Il aurait pu partir cet été
Un départ dès cet hiver a d’ailleurs été évoqué. Trois clubs – dont une formation historique de Ligue 1 et un club du subtop de Bundesliga – ont d’ailleurs fait une offre pour le joueur cet hiver.
Même double constant : les offres étaient largement insuffisantes et Anderlecht n’était pas prêt à lâcher son joueur pour toutes les raisons expliquées ci-dessous.
La donne était différente cet été où un club pensait à mettre 9 millions pour Amuzu. Des approches couplées à des promesses d’obtenir du temps de jeu et d’évoluer, c’était un argument de plusieurs écuries allemandes, dans une compétition où la vitesse est une clé.
L’entourage du joueur n’a pas toujours compris les décisions du club. Anderlecht a souvent répété vouloir alléger son payroll et Amuzu possède un beau contrat le liant au club jusqu’en 2024.
Malgré les touches et l’intérêt de plusieurs équipes, notamment Nice, il n’a, selon ses proches, que 5 % de chances de partir cet hiver vu le prix réclamer par Anderlecht. On parle de strict minimum six millions.
"Mais les six prochains mois seront déterminants", nous prévient-on. Soit Amuzu s'impose et devient un des leaders offensifs du club, soit il cherchera une porte de sortie.