Il faudra plus que de la mentalité
Mieux dans la tête, les Rouches ont encore de gros progrès à faire dans le jeu.
Publié le 18-01-2022 à 06h00
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Quand le Standard ne perd pas, c'est le mot qui revient le plus souvent : mentalité. Ce fut encore une fois le cas à Anderlecht, ce dimanche, lors du partage arraché lors du Clasico (1-1). "J'ai été heureux de la mentalité et de l'attitude à 1-0", expliquait Luka Elsner en conférence de presse après la rencontre. "Ce dimanche, je vais me contenter de ce constat : la mentalité était bien là."
Le coach liégeois aime être positif mais il est le premier conscient de la réalité : il faudra plus que de la mentalité pour parvenir à retrouver le goût de la victoire et à enchaîner les bons résultats. Car dans le jeu, ce qu’ont proposé les Liégeois sur la pelouse du Lotto Park était beaucoup trop pauvre.
Des transitions à mieux négocier
Le principal problème du Standard depuis plusieurs mois, c’est l’incapacité à faire la différence sur des transitions rapides. Si le but de Denis Dragus dimanche peut s’inscrire dans cette catégorie, il provient d’un cadeau de Gomez. Sans ça, on voit mal comment les Liégeois auraient pu inquiéter Van Crombrugge tant les contre-attaques ont été mal négociées.
"Ce qui est malheureux, c'est qu'on a eu beaucoup de bonnes récupérations avec des ballons qui ont pu avancer jusqu'aux trente derniers mètres, mais on n'est pas parvenu à se créer des occasions et on a dû tout jeter à la poubelle", ajoutait le T1 rouche.
À sa décharge, Elsner ne possède pas de profils adéquats pour la contre-attaque. Il suffit de se pencher sur le onze du Clasico pour s’en rendre compte : Renaud Emond est un attaquant de surface, Mathieu Cafaro n’est pas un joueur de percussion et Aron Donnum ne renferme pas assez d’explosivité pour entrer dans cette catégorie.
Dans le noyau actuel, les joueurs de transition se nomment Tapsoba – par sa vitesse -, et Amallah – par sa technique et sa capacité à accélérer le jeu. Mais tous deux sont à la CAN.
Le mercato permettra peut-être de régler la mire avec l’arrivée d’un ailier rapide et percutant. Le joueur qui se rapproche finalement le plus du profil du contre-attaquant, c’est Denis Dragus, le meilleur buteur du club. CQFD.
De la justesse technique à retrouver
L’autre principal souci liégeois n’est pas neuf : le manque de justesse technique. Mauvaises passes, dribbles manqués, appels à contretemps…
À Anderlecht, où la rencontre a parfois été un florilège de loupés, les Rouches se sont distingués par leur imprécision avec seulement 86 passes réussies vers l’avant (68 %) contre 170 pour les Mauves (82 %). Donnum, Raskin, Emond et Muleka n’ont même pas atteint 50 % d’actions réussies.
Difficile de construire quoi que ce soit comme occasions dans ces circonstances. Si le Standard n’est pas parvenu à se montrer dangereux, c’est tout simplement parce qu’il a eu toutes les peines du monde à entrer dans le rectangle anderlechtois.
Des automatismes à travailler
Avec trois nouveaux joueurs arrivés lors du mercato hivernal alignés dès le coup d’envoi, dimanche, le Standard a montré un nouveau visage. S’il n’avait pas été testé positif au Covid, Joachim Van Damme aurait même pu être le quatrième renfort (sur quatre) aligné d’entrée par Luka Elsner.
Le message du coach liégeois est clair : il n’était pas – ou plus – satisfait du noyau à sa disposition et voulait absolument du sang neuf.
Le revers de la médaille dans ces circonstances, c’est le manque d’automatismes. Dewaele, Cafaro et Emond (dans une moindre mesure) auront besoin d’un peu de temps pour s’intégrer dans les schémas liégeois. Les automatismes doivent être travaillés à l’entraînement avant d’avoir une vraie répercussion en match. Mais cela demande forcément un peu de temps.
Un système tactique à fixer
Du 4-2-3-1 au 4-4-2 en passant par le 4-3-3 et le 3-4-3, Luka Elsner a déjà écumé pas mal de systèmes tactiques depuis le début du mois d’octobre. Mais il ne semble pas encore avoir trouvé la bonne formule. S’il ne faut pas oublier que la CAN le prive de cinq joueurs (dont son meneur de jeu Selim Amallah) et que la suite du mercato va donner des contours différents à son effectif, le coach des Rouches a besoin d’imprimer une certaine stabilité à son équipe pour que cette dernière se reflète sur le terrain. Après avoir ramené une certaine mentalité, c’est la prochaine étape à franchir pour que le Standard progresse. Enfin.
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