Fin de stage au Standard : la tête va mieux, les jambes pas encore
Après une semaine de reprise, les Rouches ont recréé un esprit d’équipe. Mais cela doit désormais se transposer sur le terrain.
- Publié le 10-01-2022 à 06h04
:focal(544.5x348.5:554.5x338.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/UESRWVCN25AKRFW54GM7Y2WYII.jpg)
Changer la dynamique d’une saison en une trêve. C’est l’ambitieux projet des Rouches entre la défaite subie face à Zulte Waregem, le 26 décembre dernier, et le déplacement à Anderlecht, le 16 janvier prochain. Après une intense semaine de travail sous la grisaille liégeoise plutôt que sous le soleil d’Espagne, Luka Elsner fait un premier bilan.
1. Un seul mot d’ordre désormais : positif
Le premier diagnostic qui a été fait par le staff liégeois, c’est que le souci des Rouches est d’ordre mental. La spirale négative des dernières semaines a beaucoup affecté les joueurs. Le premier objectif de cette première semaine de travail était de retrouver du plaisir et de l’optimisme.
"Il était important d'être positif, pas de le jouer", précise Elsner. "On ne doit pas être des acteurs, pas faire semblant. Il ne suffit pas de mettre un masque positif. Il fallait tout faire pour avoir ce sentiment-là. Dans la capacité de se faire mal, dans les discussions de groupe et dans la notion de responsabilité, on peut dire que nous avons essayé de créer du positif. De voir la vie avec un certain optimisme. C'est cela qui permettra d'avoir une capacité de réponse."
Et surtout pas l'inverse. "Voir la vie en noir est la pire chose qui peut nous arriver dans notre situation. Cela fait baisser les bras et on recherche l'inverse. On doit être capable de faire abstraction du passé car le football est une question de présent et de futur. On ne peut plus avoir d'impact sur le passé. Cela doit évidemment nous rendre vigilant mais cela doit aussi et surtout générer un sentiment que nous ne voulons pas revivre. On se bat pour haïr ce sentiment-là."
2. Un lien plus fort entre les joueurs
L’autre aspect qui a été au cœur de cette semaine, c’est la cohésion.
"On a placé des éléments de travail de groupe dans les séances, on a essayé d'emmener les joueurs dans un cadre un peu différent et on a aussi mis l'accent sur l'amusement", explique Luka Elsner. "On a fait une soirée luna park qui a créé beaucoup de bonne volonté. Jeudi, chaque groupe de l'effectif a dû faire un petit travail amusant. Ces moments nous permettent de se poser la question essentielle : quelles sont les valeurs qui nous rassemblent?"
Et les joueurs semblent avoir apprécié cette approche. "Après cette semaine, il y a un meilleur lien entre nous", explique Damjan Pavlovic. "On a fait des activités de team building pour apprendre à mieux se connaître. On a regardé du foot ensemble, on a fait des jeux, des activités. On a pris du plaisir à passer du temps les uns avec les autres. On passe plus de temps entre équipiers qu'en famille durant une saison, donc il est important que cette équipe soit notre deuxième famille."
3. Des défauts qui n’ont pas encore disparu
En marge du mental, il y a aussi le terrain. Et sur celui-ci, on peut dire que les Rouches ont sué durant la semaine, avec huit séances d'entraînement et un match amical. "On est complètement morts", ne cachait pas Pavlovic et Olivier Dumont vendredi.
Cette fatigue accumulée explique peut-être en partie la prestation un peu décevante face au RFC Liège (2-2 en amical). Sur la pelouse de Sclessin, le travail mis en place durant la semaine ne s’est pas répercuté à 100 %.
"Ce match me laisse un goût un peu bizarre mais il ne faut pas oublier que nous avions mélangé les équipes, en première puis en deuxième période", indique Luka Elsner. "On a toujours le même souci. C'est cohérent dans la progression du ballon sur pas mal de phases puis il manque ce petit coup d'accélérateur dans les 30 derniers mètres. On doit se mettre en position de frappe et on ne le fait pas."
Le fait de jouer sans attaquant (Klauss et Muleka sont positifs au covid et en quarantaine) n'a pas aidé à être efficace. "D'autant que Denis Dragus n'a pas apporté ce sentiment de danger", ne cache pas le coach liégeois qui avait insisté sur les reconversions rapides toutes les semaines. Mais face à Liège, on en a très peu vu.
"On aura beau travailler cela, je pense que cela va prendre longtemps pour modifier cet aspect de notre jeu car, à l'heure actuelle, nous n'avons pas les profils pour évoluer de la sorte", indique Elsner. "Cela va prendre pas mal de mois si on demande ça à un joueur comme Mehdi Carcela. Mais dans tous les cas, on doit être plus performants en contre-attaque. On ne peut pas être une équipe qui s'oriente juste sur les attaques placées. C'est impossible. On sait qu'on ne va pas avoir 65 % de possession de balle à Anderlecht. C'est pourquoi on a besoin de vitesse."
La vitesse de course d’un Tapsoba. La vitesse d’exécution d’un Amallah. Mais tous deux sont partis à la Can. Mais avec ou sans eux, il faudra pourtant être capable de modifier la dynamique.