"Nous ne voulons pas détruire ce que nous avons construit"
Philippe Bormans, le CEO du club, fait le point après la première partie de saison réussie de l’Union.
Publié le 08-01-2022 à 07h22
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PBYJ5DBSQFHFPB7VWDW6ZBQIKM.jpg)
Accompagné du directeur sportif Chris O’Loughlin, le CEO de l’Union Philippe Bormans a fait un passage éclair au stage, à La Manga. Arrivés en Espagne mercredi matin, les deux membres de la direction saint-gilloise ont plié bagage 48 heures plus tard.
Entre plusieurs réunions, Bormans a tout de même pris le temps de faire le point sur la saison de l’Union, le mercato et les ambitions du club à court terme depuis le lobby du luxueux hôtel des joueurs.
Plusieurs équipes ont annulé leur stage en dernière minute. Vous avez aussi pensé à une annulation?
Nous ne savions pas combien de joueurs allaient être positifs à leur retour de vacances. Nous avons fait deux checks : un test rapide pour connaître le nombre approximatif de cas positifs puis un test PCR. C’était à prévoir d’avoir l’un ou l’autre cas (NDLR : Tibo Herbots et Matthew Sorinola ont été détectés positifs au Covid-19). Les clubs qui ont annulé en dernière minute l’ont fait un peu en panique. Et puis, ils ont des infrastructures qui leur permettent de rester dans de très bonnes conditions en Belgique.
Il y a trois mois, vous aviez qualifié la saison de l’Union de «rêve». Aujourd’hui, quel mot utiliseriez-vous?
Le même (sourire). On ressent qu’il y a actuellement beaucoup plus de pression qu’avant, surtout venant de la presse. Beaucoup se posent des questions : est-ce que l’Union va finir dans le top 4? Est-ce que l’équipe va être championne? Je ne pense pas que ce sont des questions à se poser maintenant. Il faut profiter de ce qu’on a, avancer match par match et regarder ce qu’on peut améliorer pour remporter la prochaine rencontre. Et nous verrons bien où cela nous mène.
On vous pose quand même la question… Est-ce que l’Union va se qualifier dans le top 4?
On verra. Pour le moment, nous jouons bien et nous prenons des points. Mais peut-être que dans le futur, nous jouerons encore mieux sans prendre de points. Vu la situation actuelle, il est difficile de faire des projections à long terme. Tant que l’ambiance dans le groupe reste bonne comme c’est le cas actuellement, on est dans la bonne direction. Mais nous ne nous mettons pas de pression. Vu les investissements qu’ils ont réalisés, d’autres clubs doivent terminer dans le top 4. Ce n’est pas notre cas. On ne peut pas parler de déception maintenant si le club ne venait pas à se qualifier pour les PO1. Je ne peux pas tenir un discours différent qu’en début de saison. Et à ce moment-là, je n’aurais pas pu dire que cela pouvait être une déception de terminer cinquième…
À quoi l’Union doit-elle faire attention pour ne pas chuter?
Il y a plusieurs risques qui peuvent changer la bonne dynamique. Le Covid peut avoir un rôle important car si on joue un match avec cinq absents… Les blessures sont aussi un paramètre à prendre en compte et nous n’avons pas la main dessus. Et puis, il y a les transferts. Nous n’avons pas un groupe énorme et c’est pourquoi nous essayons de nous renforcer à droite et à gauche. Il faudra voir s’il n’y a pas de cadres qui partent. Mais nous avons été clairs dès le début et cela se voit que les joueurs veulent rester. Il pourrait bien sûr y avoir un club qui dépose une grosse somme sur la table et qui ferait douter le joueur. Mais je pense qu’ils sont assez matures dans leur tête pour gérer cette situation-là. De notre côté, nous avons dit qu’il n’y avait pas un montant assez élevé pour que quelqu’un parte cet hiver.
Avez-vous déjà reçu une offre durant ce mercato pour un de vos cadres?
Il n’y a pas encore eu la moindre offre depuis le début du mercato. Et il n’y a aucun signe qui fait sentir que des joueurs vont quitter le club cet hiver. Nous avons la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat: cela prouve que nous ne sommes pas là par hasard. Nous avons aussi envie de donner confiance à nos joueurs. Nous ne sommes pas en train de nous dire qu’il faut transférer onze nouveaux joueurs car il y aurait peut-être une possibilité de gagner quelque chose en fin de saison. Un exode en été? Il y a bien sûr toujours un risque mais la situation sera alors différente. Dans tous les cas, ce qu’on veut actuellement est de terminer le championnat avec le même groupe. Même si l’un ou l’autre joueur en manque de temps de jeu pourrait être prêté. Mais les joueurs clés ne peuvent pas partir.
Kacper Kozlowski et Koki Machida sont devenus Unionistes. Il pourrait y avoir d’autres arrivées?
Peut-être, oui. Le départ d’Avenatti (NDLR : prêté par le Standard au Beerschot) ouvre une possibilité pour signer un attaquant. Nous regardons en interne quel profil pourrait être intéressant. Ce sont des choses que nous analysons mais ce qui est sûr, c’est que nous ne signerons pas cinq nouveaux joueurs. Actuellement, nous sommes où nous voulions être avec Kozlowski et Machida qui nous ont rejoints en stage. Nous verrons ce qu’il se passe dans les prochains jours et prochaines semaines tout en sachant que nous travaillons aussi pour le mercato estival.
Après Mitoma, Kozlowski est le deuxième joueur prêté par Brighton cette saison. Cette situation semble être du win-win pour les deux clubs…
Nous ne regardons pas spécifiquement les joueurs de Brighton. S’il y a par exemple un joueur de Chelsea qui nous intéresse, ce serait pareil. Avec Kozlowski, nous avons un profil qui était intéressant pour nous. C’est un jeune joueur mais qui a déjà pas mal d’expérience. Plus globalement, nous ne voulons pas détruire ce que nous avons construit. Il faut apporter des petits changements, perfectionner ce qu’on a mais sans détruire la base solide.