Petkevicius, nouveau renfort offensif des Zèbres: un potentiel à polir
Avant de pouvoir le voir réellement en action, on lève déjà un coin du voile sur le nouvel élément offensif du Sporting de Charleroi.
Publié le 22-12-2021 à 11h30
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Le deuxième sera-t-il le bon? Après un premier essai infructueux il y a pratiquement deux ans, à Lille, Nauris Petkevicius va à nouveau tenter de franchir une étape en Europe dans une compétition davantage en adéquation avec son potentiel. Mais si le championnat de Lituanie s’avère déjà trop petit pour lui, l’international Espoirs parviendra-t-il pour autant, à 21 ans, à s’adapter convenablement et durablement à la Pro League? C’est la question principale qui entoure le transfert du nouvel élément offensif du Sporting de Charleroi.
Selon Andrius Skerla, son entraîneur au FC Hegelmann jusqu’il y a quelques jours, le timing est désormais plus propice à l’éclosion."On a souvent discuté de son avenir ensemble et je m’étais fait à l’idée qu’il partirait après cette saison (NdlR: le championnat lituanien, qui se déroule sur une année civile, vient de s’achever). Je lui ai conseillé de ne pas rejoindre un club de D2 d’un grand championnat, mais plutôt une équipe forte d’un championnat intermédiaire. Un club qui fait confiance aux jeunes. Je lui souhaite le meilleur à Charleroi."
Pas prêt pour Lille
Mais pourquoi n’avait-il pas réussi à Lille? "Comme tout joueur parti tôt à l’étranger, loin de ses proches et sans parler la langue, il a eu du mal à s’adapter et il a dû faire face à une forte concurrence" , résume Andrius Skerla.
Alanas Gulbinas, son agent, confirme:"Il n’était pas prêt pour la Ligue 1, surtout dans un club du top qui sort si souvent de très bons joueurs. Et la période du Covid, loin de sa famille, n’a rien facilité". Son conseiller en est pourtant persuadé, son joueur possède la détermination et le talent pour élever sa carrière. "C’est l’un des plus grands talents du football lituanien de ces dix dernières années. Bien sûr qu’il faudra être un peu patient avec lui et qu’il devra s’adapter au championnat belge, mais il est prêt physiquement. Il sait que le talent ne suffit pas et il est bien décidé à travailler d’arrache-pied pour réussir. Il se débrouille mieux en français et cela devrait faciliter son acclimatation."
Après la signature de son contrat (2 ans + 2 en option), lundi dans les bureaux du boulevard Zoé Drion, Nauris Petkevicius est rentré en Lituanie. Non sans poster un message pour le moins ordinaire en pareille circonstance sur les réseaux sociaux: "Je suis extrêmement heureux de rejoindre Charleroi […] Ce n’est que le début d’une longue route à parcourir. J’ai hâte de rencontrer les supporters."
Il rejoindra ses nouveaux équipiers à Charleroi le 2 janvier avant de s’envoler avec l’équipe pour le stage hivernal en Turquie (4-11 janvier).
Plutôt 7 ou 11 que pur n°9
Quel genre de joueur est-il? Coup d’œil sur quelques données chiffrées. Seize buts en 33 matchs de championnat cette saison avec le FC Hegelmann, dont il était le tireur attitré de penalty. Ça aide. Six passes décisives, aussi. "C’est un joueur intelligent, qui a confiance en lui", assure son ex-coach.
Sur la plateforme spécialisée Wyscout, on peut lire que Petkevicius réussissait en moyenne, par match, 81% de ses passes, gagnait 32% de ses duels et cadrait un peu plus d’un tir sur deux.
Compilation vidéo, ensuite, pour constater que le nouveau n°14 des Zèbres peut être utilisé à plusieurs positions offensives. On l’a surtout observé sur le flanc gauche la saison dernière en Lituanie. Skerla acquiesce: "On évoluait principalement en 4-2-3-1 et Nauris jouait comme flanc gauche ou droit. Parfois en 10 ou en faux 9. Ce n’est pas un pur attaquant de pointe et il aime d’ailleurs parfois descendre pour chercher le ballon."
Son agent loue sa polyvalence. Petkevicius en aura probablement besoin dans le dispositif actuel d’Edward Still. Tout comme il devra être capable d’absorber les consignes tactiques et les exigences physiques d’un entraîneur réputé pour sa méticulosité et sa rigueur.
Petkevicius n’est pas spécialement grand (1m83). Ce n’est pas un sprinteur, non plus. Mais un joueur de ballon, assurément. Un travailleur, aussi. Qui, les chaussettes sur les mollets, ne rechigne pas. Bref, un potentiel à polir. Un pari peu onéreux. Un transfert typique du Sporting.