Charleroi subit le réveil du Racing Genk

Will Still avait préparé son équipe à subir: on ne vient pas à Genk pour dominer et garder le ballon sous le pied. Les Carolos le savaient et s’appuyaient sur une bonne organisation derrière pour ne quasiment rien concéder dans un premier temps. Seul un long ballon sur un Onuachu de retour en forme donnait des sueurs froides aux Zèbres, mais Koffi sauvait les siens (18e). Le plan sambrien virait à la perfection lorsque Tchatchoua ouvrait le score sur une frappe déviée par Juklerod (27e). Il y avait tout dans cette action: de la bonne agressivité avec ce "tampon" à la limite de Bessile sur Ito pour récupérer le ballon, une déviation altruiste d’un Nicholson qui a pesé et travaillé, et l’audace de Tchatchoua, qui a fait mal, ce jeudi.

Mais ce but était en réalité le chant du cygne des Zèbres. Pourtant, ce KRC en crise, avec un nouvel entraîneur, était au bord du KO. Le maigre public présent au stade n’encourageait plus son équipe, hésitant même à siffler. Mais les joueurs de Storck ont eu une réaction de (vice) champions. Alors qu’on les voyait sombrer, ils se sont remis à gagner la majorité des duels et Charleroi ne sortait plus du pressing. Onuachu remettait d’abord les siens à égalité sur un corner où il se jouait trop facilement d’Ilaimaharitra (35e). Puis à peine cinq minutes plus tard, Ito était à la bonne place sur un ballon boxé par Koffi, après un beau travail de Bongonda (40e).

Charleroi sauvait d’abord les apparences via un modèle de travail sur phase arrêtée: un coup de coin joué "à la rémoise" pour isoler parfaitement un Gholizadeh qui torpillait du gauche la lucarne de Vandevoordt (45e). Problème pour les Zèbres: ce but n’instillait pas plus que ça le doute chez les Limbourgeois et ne changeait pas le cours du match. Le milieu en triangle du KRC exploitait les espaces, Ito faisait très mal par ses percées et Onuachu donnait une leçon de conservation de ballon et de jeu en pivot. Cela n’empêchait pas Bessile de passer à quelques centimètres de son troisième but de la saison, mais le poteau sauvait Genk (61e). Le tournant du match, puisque quelques instants plus tard, un nouveau bijou lointain, signé Hrosovsky celui-là, replaçait le KRC aux commandes (68e). Oyen parachevait le travail (82e) pour le premier succès de l’ère Storck. Le vice-champion est relancé dans sa course vers le top 4.

Charleroi, lui, connaît un coup d’arrêt. Il reste dans les temps, mais devra recharger les batteries pour finir en beauté l’année à Eupen et contre OHL.