Du ballon rond aux bulles carolos: la BD officielle des Zèbres (extraits)

Un projet qui n’a pas été simple à concrétiser. Si, pour Thierry Jacqmain, l’éditeur, et Philippe Glogowski, tous deux passionnés et (ex-)footballeurs (lire l’encadré), l’idée avait depuis longtemps germé, encore fallait-il réunir les conditions… Tombé, un peu par hasard, sur la BD consacrée à Manchester lors d’un voyage en 2015, Mehdi Bayat avait été séduit… et surpris de découvrir que des Carolos l’avaient réalisée!

Le président des Zèbres s'était montré très emballé par une telle réalisation pour son club, mais le projet n'était, a priori, pas viable financièrement. "C'est grâce à une implication plus grande du club et grâce au soutien des sponsors, du Sporting en particulier, que la BD est devenue possible", souligne Glogowski. Ceux qui y ont investi ayant eu un retour en albums et l'apparition de leur logo dans les pages de l'album.

Des portraits à faire signer

Si la BD retrace, en 42 planches, l'histoire du club, l'auteur prend le parti de rompre avec une chronologie. Le récit débute en 2016, au Stade du Pays de Charleroi, où les Zèbres reçoivent Anderlecht en 1/8e de finale de la Coupe de Belgique. Un match remporté par les locaux aux penalties. Comme en 1978… C'est le point de départ d'une narration qui passe par une dizaine de témoins privilégiés – anciens joueurs, dirigeants, etc. – qui évoquent les événements marquants du club, dès sa naissance en 1904, mais aussi de faits indirectement liés aux performaces sportives, comme les supporters ou la ville avec laquelle le club est en résonance depuis toujours. "Tout est véridique, rien n'a été inventé", insiste Glogowski qui a puisé dans ses souvenirs personnels, des témoignages, confortés par André Daubresse, le documentaliste des Zèbres.

Mais la BD vaut aussi par les portraits de joueurs, d’entraîneurs, de dirigeants et d’autres personnalités qui ont émaillé l’histoire du club, dont elle est truffée. Tous identifiables au premier coup d’œil, et à la grande satisfaction des concernés. La qualité des portraits monte encore d’un grand avec la galerie de dessins au crayon, en fin d’ouvrage, qui n’attendent que les signatures de leurs propriétaires – excepté les Zèbres de l’équipe actuelle, mesures sanitaires obligent… –, le dimanche 19 décembre au shopping center Rive gauche. Migeot, Gérard, Pugh, Beugnies, Cloquet et Mazzu, entre autres, sont annoncés.

Les premiers retours de librairie sont excellents, confie l’auteur. Cela augure-t-il d’un second tome? En tout cas, il reconnaît que l’histoire récente est peu abordée, de même que les internationaux étrangers, la philosophie de l’école des jeunes ou encore le futur stade. La matière potentielle ne manque pas.

Car cette BD, c'est aussi celle de passionnés du ballon rond, carolos d'origine de surcroît. "Dès son plus jeune âge, explique l'auteur, Thierry Jacqmain, mon éditeur, s'est inscrit au stade Jonet. Il a été joueur au Sporting, mais la fracture d'une vertèbre a très rapidement mis fin à sa carrière pro. Il est diplômé de l'école d'entraîneurs en Angleterre. Quant à moi, j'allais voir le foot à la Neuville et au Mambour, mais j'étais fondamentalement Zèbre. J'ai joué au foot jusqu'à 39 ans; j'ai même eu l'occasion de me frotter à Kevin Pugh."

Bref, le foot, Glogowski connaît. Ce que n’a pas manqué de souligner Christian Vavadio, un ancien Zèbre, en inspectant les postures des joueurs dessinés. Un album 100% carolo, ou presque: par son sujet, l’origine de son auteur et de son éditeur, le siège (gerpinnois) de la maison d’édition et pratiquement la coloriste, Sylvaine Scomazzon, de Pry (Walcourt).