Kompany reste fidèle à son projet de jeu
Les chiffres après la moitié de la saison l’attestent… mais il manque encore certaines choses à cette équipe pour franchir un cap.
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Publié le 08-12-2021 à 06h14
Cinquième. Ni bon, ni mauvais. Le constat n’est pourtant pas si inquiétant quand on connaît l’historique récent d’Anderlecht.
Le RSCA a surtout marqué la première partie de saison par sa grande inconstance. De match en match mais surtout au sein de la même rencontre. Les dernières semaines en sont le parfait exemple. Anderlecht a parfois affiché deux visages sur 90 minutes.
Mené alors qu’il devait mener. Accrocheur et conquérant alors qu’il est à 10 contre 11, ce Sporting a été surprenant pour tous les observateurs. Les supporters, eux aussi, sont parfois passés des sifflets aux applaudissements.
Les statistiques révèlent pourtant une réelle continuité dans ce qui a été mis en place depuis le début de saison. Elles illustrent même parfaitement la direction prise par Vincent Kompany et mettent en exergue autant ses grands principes de jeu que les principaux défauts qui persistent.
Manque de réussite
À commencer par l’efficacité. C’est LE chantier de Vincent Kompany. Ses déclarations depuis quelques semaines vont toutes dans ce sens. "On se complique nous-mêmes la tâche", ou encore plus récemment: "Nous avons besoin de beaucoup d’occasions pour marquer". Des mots au travers desquels il confirme son constat.
Selon l’analyse réalisée par WyScout, Anderlecht aurait d’ailleurs dû prendre trois unités de plus que les 28 qu’il a obtenues.
Parmi le Top 6 actuel, seule La Gantoise éprouve plus de mal que le RSCA à concrétiser ses opportunités de but. Les Mauves auraient, selon les estimations, dû inscrire près de 36 buts et non 34.
Une différence marginale qui pèse quand on voit la réussite dont font preuve l’Union (+7,6 buts), l’Antwerp (+2,5) ou Charleroi (+1,4).
Le plus étonnant dans cette distribution de buts est la différence d’efficacité entre les deux mi-temps. Avant la pause, Anderlecht s’est créé 16,5 buts attendus et n’a marqué que dix fois. En deuxième partie de match, il est, au contraire, monstrueusement tranchant avec 24 buts pour seulement 19 attendus!
Spectaculaires fins de matchs
Les problèmes à marquer en début de match sont désormais bien connus. Kompany les explique par la fatigue et la moins bonne organisation de l’adversaire après la pause.
Il sait qu’il doit trouver la formule pour que son équipe puisse prendre un adversaire à la gorge. Le Sporting n’a marqué que cinq buts dans la première demi-heure. Il en a planté 18 dans la dernière.
Et étonnamment, c’est en fin de match qu’il est le plus vulnérable avec 7 buts encaissés en fin de partie. Soit quasiment un tiers de son total de buts contre.
Cette donnée s’explique par un souci de gestion de fin de match, notamment quand les Mauves mènent au score, comme ce week-end face à Zulte Waregem.
Faible au duel
Vincent Kompany a souvent pointé du doigt l’importance de l’intensité à mettre dans les duels. Il en fait même une de ses priorités sur le terrain. Le manque de vitesse dans le pressing a coûté quelques buts au RSCA et il n’est pas étonnant que seul le Beerschot a encaissé plus de buts de loin qu’Anderlecht.
Il est également l’équipe qui a le plus de mal dans les duels aériens. Anderlecht en dispute le moins et en gagne également le moins.
Idem pour les duels défensifs. Où toutes les autres équipes flirtent au minimum avec les 35 duels gagnés, Anderlecht n’atteint pas les 30 et fait office de dernier de la classe.
Souvent au ballon
Le manque d’intensité défensive n’explique pas entièrement cette place dans le fond du classement des duels.
Anderlecht a simplement moins besoin de défendre qu’une autre formation. Les Mauves totalisent 54,6 % de possession et ont la deuxième plus longue durée moyenne par possession (17,3 secondes).
En résumé : Anderlecht domine souvent son adversaire dans le jeu et brille donc davantage offensivement que défensivement.
Pas étonnant, donc, que seul OHL commette moins de fautes par match que les Bruxellois et que le RSCA soit une des pires équipes en termes d’interceptions. Quand on a souvent le ballon et qu’on est l’équipe qui perd le moins souvent le cuir, on a moins besoin de le chiper à l’adversaire.
Les rois de la passe
Les principes de jeu de Kompany transparaissent principalement à travers les statistiques de passe. Les Mauves donnent le plus de passes en profondeur (13 par match) et sont deuxièmes au nombre de passes dans le dernier tiers adverse.
Des données importantes dans la recherche de profondeur dans le jeu d’Anderlecht. À l’image de ce que réclame Guardiola à ses joueurs, Kompany veut voir un maximum de projections dans l’espace. Elles nécessitent des passes adéquates.
À ce petit jeu-là, il peut compter sur les centres de Sergio Gomez (deuxième de la ligue) et la distribution de Wesley Hoedt. Le Néerlandais a franchi un cap dans son passing.
Personne ne donne plus de passes dans le dernier tiers du terrain que lui et seul deux joueurs réussissent plus de passes faisant grandement avancer le jeu de son équipe.
Il résume à lui seul l’envie d’Anderlecht de jouer offensivement et depuis la ligne arrière. Mais quand le leader de la défense brille plus à la passe que dans les statistiques défensives, c’est qu’il y a une marge de progression.