Toujours plus bas
Difficile d’imaginer pire. Pire que ces images de match interrompu, comme à Beerschot-Antwerp, voire carrément arrêté, comme à Standard-Charleroi, où de nombreux supporters, parfois encagoulés, ont pénétré sur la pelouse, haranguant les joueurs liégeois et allant jusqu’à jeter un fumigène dans la tribune adverse, dans un raid ciblant à la fois les "leurs" et les autres, ce qui donne une idée de l’approximation du message qu’ils souhaitaient véhiculer.
Publié le 07-12-2021 à 06h00
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Deux jours après avoir reçu un cadeau de saint Nicolas inespéré de la part des autorités, à savoir le droit de continuer à organiser des matchs dans des stades pleins, comme si de rien n’était, le foot professionnel s’est tiré dans le pied une balle de la taille d’un ballon de foot. La xième d’une saison où le retour du public dans les enceintes aura trop souvent rimé avec débordements.
Du coup, la Pro League, instance qui régule les clubs de D1A et D1B, a annoncé, dès hier midi, une décision forte: l’interdiction aux supporters des équipes visiteuses de se déplacer dans les stades adverses jusqu’à la fin décembre. Une sanction collective et, donc, injuste aux yeux de certains, y compris parmi les leaders de clubs qui n’ont pas manqué de la critiquer. On aime décidément rajouter de l’huile sur le feu chez les dirigeants de foot aussi, comme si la situation n’était pas assez désespérante.
Le foot belge sait pourtant qu’il est observé de très près et que ses écarts de conduite répétés noircissent un peu plus à chaque fois une image déjà écornée par le footgate ou l’exonération fiscale dont il bénéficie. Les supporters, en pleine négociation avec les autorités de la création d’un cadre autorisant l’usage des engins pyrotechniques dans les stades, ont également marqué un beau but contre leur camp, ce week-end.
"Nous comptons sur vous pour montrer l'exemple", leur écrivait pourtant la Pro League, vendredi. Elle n'a pas vraiment été entendue. Et elle le sait: le risque est réel que l'on impose à nouveau le huis clos dans nos stades de l'élite, si on peut encore l'appeler de la sorte. La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, a d'ailleurs rappelé à tout ce beau monde à ses responsabilités, hier. Comme un dernier avertissement avant le carton rouge.