INTERVIEW | Arnaud Bodart veut retrouver un «esprit de famille» au Standard: «Ca ira mieux quand on parlera moins de moi»
Nouveau capitaine des Rouches, Arnaud Bodart, veut voir le groupe liégeois retrouver son «esprit de famille» avec Luka Elsner.
Publié le 15-10-2021 à 06h38
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Nouvel entraîneur, nouveau départ et nouveau capitaine. Meilleur Rouche depuis le début de la saison, Arnaud Bodart a logiquement été choisi par Luka Elsner pour porter le brassard dès ce samedi. «Il offre une garantie en termes de leadership. Il prend la parole et se sent responsable», a argumenté le T1 liégeois au moment de commenter cette décision.
Une décision qui ravit le principal intéressé. Car elle traduit une évolution personnelle régulière depuis qu’il a acquis le statut du titulaire, il y a un peu plus de deux ans. Cette évolution se traduit aussi dans les interviews du portier des Rouches, qui sont rarement vides de sens. La preuve.
Arnaud, reprenons les choses dans l’ordre chronologique. Comment avez-vous vécu l’éviction de Mbaye Leye?
On s’y attendait, même si on avait montré un meilleur visage en deuxième mi-temps face à Malines après la sonnette d’arme tirée par les supporters. C’était un sursaut d’orgueil et d’amour-propre. De l’extérieur, en voyant notre premier quart d’heure, je comprends que les gens puissent se dire qu’on a lâché notre coach mais ce n’était pas l’envie du groupe. Au contraire. Mais l’équipe manquait globalement de confiance, on avait les jambes qui tremblaient, on avait peur. C’est un cercle vicieux. Les événements tournaient contre nous et dans ce cas-là, on sait qu’il va y avoir du changement. Mais il doit également venir des premiers acteurs, de ceux qui sont sur le terrain. Nous, les joueurs.
Le coach n’avait plus les bons mots? Il ne trouvait plus les solutions tactiques?
Je n’ai pas envie de remettre en cause les choix de Mbaye (Leye). C’était les siens. J’ai, bien sûr, mon opinion, mais je préfère la garder pour moi. Cela relève désormais du passé. Il faut rapidement tourner la page et ouvrir un nouveau chapitre.
Il faut aussi tourner la page de Patrick Asselman et Éric Deflandre, eux aussi limogés.
Personnellement, je ne cache pas avoir été surpris du départ d’Éric, qui était présent au club depuis de nombreuses années. Mais c’est comme ça. Cela fait partie du métier et c’est aussi à nous, joueurs, de trouver les solutions. Pour que chacun sente plus libéré, plus concerné. Il faut également remettre un cadre qu’on avait un peu perdu. On doit recréer un esprit d’équipe, qui va nous aider à aller plus loin les uns pour les autres.
Ce sera notamment le rôle de Luka Elsner. Comment se sont passés les premiers jours avec lui?
Très bien. On sent qu’il a l’envie de recréer cet esprit de famille qui avait disparu. De recréer une confiance. Il veut qu’on retrouve le plaisir de jouer. On doit aussi retrouver la culture de la gagne. Au classement, on peut très vite remonter. Le Standard a déjà connu ce genre de scénario.
Au cœur du nouveau projet, il y a un nouveau capitaine. Vous.
Oui, le coach m’a appelé pour me faire part de cette décision. Il m’a dit que j’étais apte à le faire. Cela fait partie de mon développement personnel, cela me booste. Mon rôle ne se limite plus au terrain et il colle avec la personne que je suis dans le vestiaire. Je suis toujours ouvert à la discussion, à l’échange. Je connais ma personnalité et les points que je dois améliorer. Je dois avoir encore plus ce tempérament de leader et le brassard peut m’aider à développer cela.
Depuis le début de la saison, ce développement est bien entamé. Vous avez pris un rôle de patron au fur et à mesure des matchs et des circonstances. Vous avez gagné en assurance, sur le terrain et en dehors de celui-ci.
Cela me fait plaisir d’entendre cela. Les moments négatifs permettent d’apprendre, à ne pas avoir peur, à ne pas se cacher. Je viens de vivre ma période la plus compliquée en tant que joueur du Standard mais parfois, il faut savoir dire la réalité telle qu’elle est, ne pas tourner autour du pot. Il faut savoir assumer.
Quels sont vos objectifs en tant que capitaine? On a l’impression que vous pourriez vous inscrire dans la durée au Standard. Et pourquoi pas y faire toute votre carrière.
L’objectif, je pense que vous le connaissez. C’est soulever des trophées, évidemment. Quant au futur, on ne sait jamais de quoi il sera fait. Je n’écarte aucune possibilité. Je suis fier d’être ici. Je suis très attaché au club et à la ville.
Ce samedi, une nouvelle ère démarre. À Sclessin. Une chance après ce qu’il s’est passé à Malines?
Oui, c’est une très bonne chose. Dans notre malheur, la trêve internationale nous a fait du bien. Cela a permis de souffler, de se remettre les idées en place. Et on a des joueurs qui reviennent avec beaucoup de confiance, comme Amallah ou Tapsoba, qui ont marqué en sélection. On connaît les supporters et on a envie de leur montrer qu’on va remonter la pente. On a envie de voir le stade exploser à nouveau. Contre OHL, c’est avec la hargne et l’envie qu’on doit gagner. Les détails, on les travaillera plus tard.
Vous espérerez avoir un peu moins de boulot que ces dernières semaines, où vous étiez souvent homme du match?
C’est vrai que j’ai été beaucoup sollicité ces derniers temps. Mais j’ai encaissé pas mal de buts, ce qui ne me satisfait pas. Quand j’encaisse, je n’ai pas l’impression d’avoir aidé l’équipe. J’ai souvent été élu homme du match ces derniers temps mais l’objectif, c’est qu’on ne parle pas de moi. Cela veut dire qu’on a fait un bon match et que ça va mieux.