ANALYSE |Standard: une transition en forme de révolution
Plongée en pleine crise, la direction liégeoise a remercié Leye, Asselman et Deflandre. Une révolution en quatre questions.
- Publié le 04-10-2021 à 19h37
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Grande crise, grands effets. Le naufrage liégeois à Malines (3-1), troisième défaite de rang pour les Rouches, ne pouvait pas déboucher sur une autre issue : Mbaye Leye a été limogé ce lundi, après neuf mois comme entraîneur principal du Standard. Son staff a également pris la porte. Si Jean-François Gillet, Renaat Philippaerts et Kevin Miny ont assuré l’intérim ce lundi matin, l’équipe sera prise en charge par Geoffrey Valenne, Kevin Caprasse et Réginal Goreux en attendant l’arrivée d’un nouveau staff (et d’un nouveau directeur sportif). On répond aux questions qui découlent de cette situation.
1.Quand la décision de limoger Leye a-t-elle été prise?
Vendredi, après la rencontre perdue à Malines dans les conditions que l'on connaît, la direction a refusé de prendre une décision à chaud. Mais s'il y avait encore un peu de doute dans la tête des décideurs liégeois, il s'est rapidement évaporé au moment des déclarations d'après-match de Leye («Il faut quelqu'un qui inspire la peur», «Un autre coach ferait les mêmes choix que moi»). Les dirigeants rouches se sont clairement sentis visés par ces mots.
Pour ne rien arranger, le retour en car à Liège, avec un débarquement des joueurs à Hognoul pour éviter la confrontation avec les supporters, a été sujet à vif débat entre Leye et la direction. Des mots ont été échangés et le point de non-retour a été atteint.
Conséquence : ce week-end, les principaux intéressés ont vu leur renvoi être signifié, les joueurs ont été avertis des changements à venir et les formalités administratives ont été signées ce lundi en matinée.
2.Que retenir des neuf mois de Leye?
C’est presque la chronique d’un échec annoncé tant le choix de Mbaye Leye pour succéder à Philippe Montanier semblait bancal et dicté par une situation financière précaire plus que par véritable choix sportif. D’autant que six mois plus tôt, Mbaye Leye, estimé inexpérimenté, n’avait pas été choisi pour succéder à Michel Preud’homme. Il avait quitté le club après avoir refusé de prendre en charge les U21. Avec le recul, on se rend compte que cette étape était peut-être bien nécessaire dans son apprentissage du métier.
Mais à la décharge du Sénégalais, cet apprentissage s’est fait dans des conditions très, trop compliquées. Entre des finances en souffrance, la mise à l’écart de certains joueurs (Dussenne, Carcela, Lestienne…), le départ de talents (Vanheusden, Balikwisha), l’arrivée tardive de joueurs pas au niveau durant le mercato et les blessures de certains cadres (Bokadi, Laifis), Leye aura également bénéficié de circonstances atténuantes. Mais footballistiquement, ce que son Standard a proposé était insuffisant.
3.Pourquoi le staff a-t-il été remercié?
Il n'y a pas que Mbaye Leye qui a été démis de ses fonctions ce lundi. Patrick Asselman (T2 et analyste vidéo) et Éric Deflandre (T3) ont également été remerciés. «La situation actuelle nécessite des changements importants», a précisé le Standard dans son communiqué officiel.
Patrick Asselman formait un binôme indissociable depuis les débuts de Leye et les deux hommes s’étaient juré fidélité. La relation entre Asselman et Bruno Venanzi n’était plus au beau fixe, ce qui a précipité sa chute.
Mais le départ le plus surprenant est sans doute celui d’Éric Deflandre. Présent au club depuis 2012 (d’abord chez les jeunes puis comme adjoint de l’équipe première), celui qui avait même assuré un intérim comme T1 fin août 2015 voit son histoire avec les Rouches se terminer brutalement, son apport étant jugé insuffisant.
4.Qui sont les intérimaires?
Pour faire la transition entre l’ancien et le nouveau staff, le Standard s’est tourné vers le SL16 Football Campus. Geoffrey Valenne (coach des U21), Kevin Caprasse (coach des U18) et Réginal Goreux (directeur du projet Elite du SL16) prendront les entraînements à leur charge jusqu’à ce qu’un nouveau staff soit formé. Présent au Standard depuis 2018, Valenne est notamment passé par les Francs Borains et le Sporting Charleroi. Quant à Caprasse, il est notamment passé par Cointe et Solières.