Standard: les médians offensifs doivent encore patienter
Les médians offensifs jouent peu, à l’exception d’Amallah. L’utilisation de deux attaquants et la sécurité en sont des raisons.
- Publié le 22-09-2021 à 14h44
- Mis à jour le 23-09-2021 à 07h34
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C’est un équilibre difficile à trouver, et Mbaye Leye passe ses semaines à consolider ce qu’il a déjà construit, pour rassurer sa jeune équipe. Avec une défense à quatre ou à trois (ou à cinq, c’est selon), et un milieu plus fourni et besogneux, le Standard veille à sécuriser ses arrières avant de penser à développer un jeu ouvert.
Après la victoire à Seraing (0-1), l’entraîneur avait expliqué qu’il acceptait de mettre la construction de côté, pour garder une certaine solidité en ce début de saison. Cette solidarité doit permettre aux Rouches de prendre des points, même quand ils avancent vent de face. À court terme, c’est une nécessité. Mais à plus long terme, la question d’un fond de jeu plus élaboré reviendra souvent.
La conséquence de cette approche prudente est que les joueurs au profil plus offensif ont moins souvent l’occasion de se montrer, encore plus si le duo Klauss-Muleka est aligné.
Selim Amallah est le plus utilisé, et le plus décisif des Rouches, mais il semble parfois esseulé alors qu’Aron Dönnum et Hamza Rafia, arrivés cet été, et Denis Dragus, revenu de prêt, n’ont droit qu’à des montées au jeu pour la plupart du temps, jusqu’ici (*).
Certains aimeraient voir le Standard, qui n’avance qu’à la moyenne d’un but par match (14e attaque de D1A, à égalité avec Seraing et Louvain), plus offensif, et plus entreprenant.
Mais est-ce possible? Alex Teklak prévient : «Empiler les joueurs offensifs n’est pas une garantie de réussite. On prend le risque, parfois, de diminuer le rendement des deux joueurs créatifs, qui pourraient se marcher sur les pieds, tout en se privant éventuellement d’un attaquant.»
Avec une défense à trois, le Standard a besoin de joueurs percutants dans les couloirs, comme le sont Siquet et Nkounkou. Mais derrière l’avantage de ces deux-là se cache une faille, dans le repli défensif. Nkounkou, contre Anderlecht, a par exemple été mis en difficulté dans son repositionnement, à l’une ou l’autre reprise, et il est acquis que Siquet doit encore travailler ce point s’il veut passer un cap.
Le 4-3-3, l’autre solution
En se basant sur ce que Roberto Martinez fait en équipe nationale, est-il envisageable de voir évoluer le Standard en 3-4-3, avec une pointe mais deux joueurs créatifs derrière l’attaquant? «Dönnum est plus créatif que Bastien et Raskin, c’est évident, mais il a besoin de percussion sur le côté, pointe Teklak. Rafia est un bon joueur de dribble, et a des qualités différentes d’Amallah, qui est le seul joueur à avoir un profil de numéro 10.» Mais le consultant attire l’attention : «Par nature, Amallah a tendance à forcer les choses. Serait-il capable de partager les responsabilités? Avec deux attaquants devant lui, il a une autre liberté.»
Maintenir les deux attaquants, avec une défense à trois, deux ailiers et deux joueurs créatifs, rendrait la vie trop compliquée pour le seul médian récupérateur.
Ce serait un déséquilibre total, qui ne tiendrait pas longtemps. L’autre solution est de passer au 4-3-3, déjà vu cette saison, au Beerschot et contre Ostende. Dönnum avait alors commencé ses deux seules rencontres de la saison, en compagnie d’Amallah, derrière Klauss puisque Muleka, blessé, était absent.
Mais il avait fallu attendre la montée de Dragus (à la place de Dönnum), au Beerschot, puis de Rafia (à la place de Cimirot), contre Ostende, pour faire la différence.
Daouda Peeters n’avait pas encore été complètement intégré au milieu – il avait terminé la rencontre face à Ostende –, laissant à Cimirot, Raskin et Bastien le soin de réguler le trafic et d’animer le cœur du jeu.
Cela n’a pas toujours été convaincant, et c’est toute la difficulté pour rendre ce milieu plus créatif. Samedi, contre St-Trond, il sera intéressant de voir quel système Mbaye Leye privilégiera. Sissako sera de retour de suspension, Al-Dakhil pourra jouer et Gavory, victime d’un coup direct, sera en mesure de tenir sa place, puisqu’il est rétabli.
Avec une défense à quatre, et deux attaquants, quelle serait la composition du milieu? À moins de revenir à la défense à trois, comme à Seraing, pour d’abord assurer l’essentiel : prendre des points?
(*) Selim Amallah : 5 titularisations, 1 montée au jeu, 512 minutes; Aron Dönnum : 2 titularisations, 3 montées, 207 minutes; Denis Dragus : 0 titularisation, 7 montées, 159 minutes; Hamza Rafia : 0 titularisation, 4 montées, 103 minutes.