Un clasico avec public mais sans sel
Un Standard en infériorité numérique quasi tout le match n’avait que son courage à opposer à un Sporting qui se rapproche du Top 3 en restant étonnamment fébrile.
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Publié le 20-09-2021 à 07h09
Après dix-sept minutes de jeu, les plus de trente ans ont eu une vision, magnifique pour les uns, cauchemardesque pour les autres : le 0-6 infligé par Anderlecht au Standard le 2 mai 1999.
Le combo carton rouge pour Al-Dakhil, but de Refaelov et double occasion très nette pour le Sporting donnait l’impression que le suspense ne serait pas un ingrédient versé dans le chaudron de Sclessin, garni de près de 26 000 fans ce dimanche.
Au final, on n’était pas dans un film d’Hitchcock mais la possibilité de l’égalisation liégeoise, à dix puis à neuf après l’exclusion de Fai, sur une vilaine agression, était l’unique intérêt d’un clasico assez décevant et un peu trop tendu.
Les Standardmen se seront endormis avec le regret de ne pas avoir plus poussé face à des Anderlechtois incapables de cacher leur fébrilité derrière la supériorité numérique. Ils auraient pu s’amuser, sur la lancée du 7-2 contre Malines le week-end dernier, mais ils ont stressé jusqu’au bout. Les accolades post-coup de sifflet final ressemblaient plus à du soulagement qu’à de la joie. Malgré son second succès à Sclessin en deux clasicos comme T1, Kompany n’a pas exulté non plus.
Manque de technique inquiétant au Standard
Avec un joueur de plus, puis deux pour les dix dernières minutes, le RSCA avait évidemment la possession du ballon mais il a eu du mal à créer quelque chose. Seuls Verschaeren et, par moments, Refaelov ont essayé. Avec de moins en moins de danger près de Bodart au fil de la rencontre. La stérilité du jeu rappelait parfois les plus belles heures de l’ère Davies, quand Kompany coachait depuis les loges du stade.
Avec son match en retard à jouer contre Gand ce jeudi au Parc Astrid, Anderlecht est potentiellement dans le Top 3 du classement mais, comme après le large succès contre Malines, il est difficile d’être rassuré par les prestations mauves. Le Topper dans quinze jours permettra probablement d’y voir plus clair sur le niveau réel des Bruxellois dans cette première partie de saison.
La question se pose aussi du côté du Standard. Que valent vraiment les Rouches de Leye? Incapables de battre une équipe de haut de tableau jusqu’à présent (Genk, Antwerp, Union et Anderlecht), ils ont affiché de belles valeurs de courage ce dimanche. Le problème, c’est que cette ardeur pourrait bien être leur meilleure arme. Les limites techniques, illustrées par le contrôle loupé du jeune Al-Dakhil qui a entraîné son exclusion après sept petites minutes, sont présentes dans toutes les lignes.
Muleka, plus Tito que Michael dans la famille Jackson dimanche, a aussi affiché sa maladresse en loupant complètement sa reprise sur un centre en retrait de Klauss peu avant la pause. On ne le savait pas encore à ce moment-là mais le Standard n’obtiendrait pas d’occasion plus franche, malgré une tension quasi permanente mise sur la défense bruxelloise en deuxième mi-temps.
En parlant de tension, ce clasico a quelques fois dépassé la limite, sur la pelouse et en tribune, obligeant l’arbitre à appeler les deux capitaines pour expliquer que l’arrêt du match serait la prochaine étape. Cela fait parfois le sel d’un Standard-Anderlecht mais pas dans un duel avec aussi peu de saveur que celui de dimanche soir. On reste sur notre faim.
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