Danijel Milicevic avant Seraing – Waasland-Beveren: «Ce genre de train ne passe pas chaque année»

Ce samedi à 18h30, Seraing et Danijel Milicevic disputent le match aller de leur duel face à Waasland-Beveren. Ce sera au Pairay, avec la D1A dans toutes les têtes.

David Liz
Danijel Milicevic avant Seraing – Waasland-Beveren: «Ce genre de train ne passe pas chaque année»
Milicevic et Seraing veulent écrire l’histoire, dès ce samedi au Pairay. ©BELGA

Seraing, 2e en D1B derrière le champion (et montant direct) de l’Union Saint-Gilloise, va disputer un double affrontement face à Waasland-Beveren (17e), barragiste de D1A, pour tenter de décrocher la dernière place vacance au sein de l’élite.

Le match aller aura lieu ce samedi (18h30) à Seraing, alors que le retour au Freethiel est fixé au samedi 8 mai (20h45).

Arrivé chez les Métallos en octobre dernier, Danijel Milicevic (ex-Eupen, Metz, Gand, Charleroi) sait ce qui attend les siens.

Danijel Milicevic, quel est l’état d’esprit à Seraing avant le match aller de ce samedi?

On reste calme. L’équipe a atteint son objectif fixé en janvier: la deuxième place, derrière l’Union. On a décroché cette deuxième place avec la manière et une belle avance sur Westerlo et Lommel. On n’a rien volé.

Qu’est-ce qui a fait la différence entre Seraing, deuxième et l’Union, championne?

Ils ont un autre budget et un autre style de joueurs, avec plus d’expérience que ce soit en D1A ou à l’étranger. L’Unio, c’est une équipe très organisée qui a bien travaillé avec Felice Mazzu. Nous, on a bien grandi au fil des mois. On gère mieux les émotions. C’est une étape importante dans le vécu d’un joueur. On concède moins de buts et on reste efficace devant. Avant, on était très spectaculaire, désormais, l’équipe est davantage réaliste.

Waasland-Beveren a doublé Mouscron au dernier moment. Vous étiez-vous mentalement préparés à affronter Mouscron?

Je trouve surtout que Waasland-Beveren a un petit peu trop fêté sa 17e place, comme s’ils étaient d’ores et déjà sauvés…

Une attitude qui est mal passée à Seraing?

Non, mais je sais ce que c’est de jouer des matches pour ne pas descendre et ce ne sera pas évident pour eux. Et ça nous donne une motivation de plus, car on a une équipe de compétiteurs qui a gagné beaucoup de matches cette saison. C’est important pour la confiance. Jouer une saison de 34 matches et n’en gagner que huit, ce n’est pas pareil.

Waasland a évité la relégation directe au dernier moment. Cela leur donne un avantage psychologique?

Ce sera un coup de «boost» pour eux, oui. Mais le premier match c’est chez nous. Et, comme en Coupe d’Europe, il faudra bien gérer les émotions. Ça va se jouer en 180 minutes, pas en 90 et ça change tout. Il faudra bien gérer les moments forts et les moments plus compliqués.

Milicevic et Seraing ont su décrocher la 2e place en D1B, derrière l’Union, championne et d’ores et déjà assurée de revenir en D1A.
Milicevic et Seraing ont su décrocher la 2e place en D1B, derrière l’Union, championne et d’ores et déjà assurée de revenir en D1A. ©BELGA

Mais le match retour se jouera au Freethiel.

Oui et c’est un avantage pour eux. Mais on ne pouvait pas choisir, on doit s’adapter et déjà faire un gros match à la maison ce samedi. Il faut surtout savourer le moment. Ce sont deux matches qui vont marquer la vie de nos jeunes joueurs. C’est important.

Si vous aviez pu choisir, vous auriez préféré jouer Mouscron plutôt que Waasland-Beveren?

Difficile à dire. Ce sont deux équipes totalement différentes. Mouscron propose un football plus offensif alors que Beveren s’est un peu cherché toute la saison.

Vos jeunes équipiers gardent-ils leur calme à la veille de ce double grand rendez-vous?

Honnêtement, je pensais qu’il y aurait un peu plus d’excitation mais tout le monde garde la tête froide. Et on a un coach (NDLR: Emilio Ferrera) qui a vraiment beaucoup d’expérience et qui a bien travaillé avec eux. Le groupe garde bien les pieds sur terre et c’est pour ça qu’on a maintenu cette régularité cette saison.

Votre expérience de ce genre de rendez-vous devrait être précieuse.

J’ai joué un tour final pour monter avec Eupen. Les play-off 3 pour tenter de ne pas descendre, avec Eupen aussi. Sans oublier les matches aller-retour en Coupe d’Europe avec Gand. Savoir que ça se joue en 180 minutes t’oblige à être intelligent. Rester concentré sur les consignes tactiques du coach, bien gérer les phases arrêtées… J’ai aussi le souvenir de ce que l’on ressent dans ces matches-là: une pression positive et de l’euphorie quand tu vises la montée, mais un stress difficile à contenir quand tu joues pour ne pas descendre.

Donc, psychologiquement, Seraing est favori?

Je ne dirais pas ça, mais on peut dire qu’on est dans une bonne dynamique, avec un groupe de joueurs qui a faim de football et qui veut se hisser en D1A.

Ça vous rappelle un peu votre premier passage à Eupen et la montée en D1A de ce groupe méconnu, en 2010?

Oui, un peu. Le groupe veut découvrir la D1A. Ce genre de train ne passe pas chaque année. Il faut en profiter, mais en restant lucide, aussi.

Ce seront deux rencontres sans public. Pas de regret?

On s’est habitué… Et peut-être qu’avec nos jeunes joueurs, ce n’était pas plus mal. La pression du public peut parfois déstabiliser un jeune groupe.

«Mili» avec le président Franchi lors de son arrivée au Pairay. Le Bosnien a signé jusqu’en juin 2022 à Seraing.
«Mili» avec le président Franchi lors de son arrivée au Pairay. Le Bosnien a signé jusqu’en juin 2022 à Seraing. ©
Beñat San José, le futur ex-coach d’Eupen.
Beñat San José, le futur ex-coach d’Eupen. ©BELGA

«Je dois bien avouer que le départ de Beñat San José m’a surpris car je l’aurais bien vu s’installer dans la durée et sur le moyen terme à Eupen» dixit Milicevic, qui a travaillé sous la direction du coach basque pendant un an, avant de rejoindre Seraing.

«Il a fait progresser pas mal de joueurs. L’équipe jouait mieux que ces dernières années, avec des moments de domination, des joueurs comme N’Dri et Prevljak qui ont explosé.»

Et d'ajouter: « C'est dommage pour Beñat San José de partir. J'avais une bonne relation avec lui. J'espère qu'il va trouver une nouvelle expérience qui lui conviendra. Ce premier passage en Europe l'a enrichi. Il a travaillé avec 50 joueurs différents en deux ans, il a appris à mieux connaître le championnat belge. Il a aussi progressé comme entraîneur.»

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