S’appeler Robin sans être condamné à rester numéro deux
Qu’adviendra-t-il de Robin Himmelmann? Le gardien, débarqué cet hiver à Eupen, est déjà en fin de contrat et c’est dommage.
Publié le 19-04-2021 à 14h04
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Arrivé fin janvier à Eupen via Sankt-Pauli (Bundesliga 2) suite au départ d'Ortwin De Wolf à l'Antwerp, Robin Himmelmann n'avait signé que pour six mois au Kehrweg. Faute de top 8, «ce sera finalement une pige de moins de trois mois» sourit le gardien de but allemand, titulaire samedi soir au Sporting de Charleroi. C'était sa première en Pro League et, peut-être, sa dernière. L'homme ne comptait jusque-là qu'un match avec Eupen: en Coupe face à l'Olympic de Charleroi.
«Je me réjouissais d'enfin recevoir ma chance en championnat, même si j'ai eu une petite frayeur quand on nous a dit que le match risquait d'être postposé voire annulé (NDLR: suite à l'action des supporters carolos, qui avaient pénétré sur la pelouse avant le match). Il a fallu patienter, mais je n'étais pas rassuré (rires). J'avais très envie d'enfin pouvoir jouer en championnat.»
Avec, à la clé, une victoire 2-3 et une solide prestation du portier de 32 ans, qui a vécu l'essentiel de son passage à Eupen dans l'ombre de Théo Defourny. «Finir ainsi sur un succès fait du bien. Maintenant, je vais avoir besoin d'un peu de repos car ça a été une saison mouvementée pour moi (NDLR: il a mal vécu son départ de Sankt-Pauli, après plus de huit ans au sein de ce club mythique). » Himmelmann ne compte dès lors pas discuter de son futur directement.
«Pour être honnête, j’ai besoin de me poser pendant une ou deux semaines. De penser à ces neuf derniers mois et prendre une décision pour mon futur. Mais là, je me sens bien après avoir joué.»
Malgré un temps de jeu minime, l’adaptation s’est, elle aussi, bien passée.
«Avec le coronavirus, ce n’est pas facile de nouer des relations avec ses équipiers à l’extérieur: d’aller boire un café ou autre. Ici, c’était uniquement le sportif. Et avec un calendrier hyperchargé, souvent des matches tous les trois jours et, finalement, moins d’entraînements avec le groupe. J’ai signé pour six mois mais en pratique l’expérience a duré moins de trois mois. C’est spécial. Je me sens bien à Eupen mais on verra ce qu’on décide pour la suite. On n’a pas encore discuté mais rien ne presse.»
En attendant, sa prestation face aux Zèbres, avec des arrêts réflexes et spectaculaires, le met dans une position confortable pour négocier une éventuelle prolongation. S'il rempile, Robin Himmelmann a tout pour devenir un leader du groupe: les qualités, le charisme et la communication, lui qui parle couramment l'allemand et l'anglais, tout en se débrouillant en français et en espagnol. «Et j'ai quelques notions de norvégien et d'italien» ajoute-t-il.
Il méritait plus que ça
De son côté, l'entraîneur Beñat San José a salué la belle copie rendue par son deuxième gardien, qu'il a ainsi «récompensé», à l'occasion de l'ultime journée. S'il est impossible de statuer sur les qualités du gardien après un seul match de championnat, Himmelmann a tout de même marqué des points en 90 minutes seulement. Assez que pour s'interroger sur certains choix: où en serait Eupen si Robin Himmelmann avait davantage joué? On ne le saura jamais. Dommage. Car ce Robin-là semble être bien plus qu'un numéro deux.