Excel Mouscron: Après la galère, Yves Dabila a faim de foot
De retour de blessure, l’Ivoirien espère gratter un peu de temps de jeu d’ici la fin de saison et aider Mouscron à s’en sortir.
Publié le 03-04-2021 à 06h00
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Sur le papier, avec Hervé Koffi, Yves Dabila se présentait comme l’une des bonnes recrues en provenance du LOSC. Avec ses 24 matchs de Ligue 1 et ses 21 au Cercle de Bruges au compteur, il pouvait amener une belle dose d’expérience au jeune groupe mais aussi sa connaissance du championnat belge. Ce n’est donc pas un hasard si l’Ivoirien avait trouvé sa place dans la défense hurlue lors des six premiers matchs de la saison.
«Je ne pensais pas que c’était aussi grave»
Mais la belle promesse avait été stoppée dans son élan lors d'un déplacement à Ostende. Peu avant la pause, l'arrière était mal retombé sur la cheville. Il n'imaginait alors pas la galère qui l'attendait. «Je pensais m'être foulé la cheville au pire. Je n'aurai jamais pensé que je venais de me casser le 5e métatarse et que j'allais avoir une absence de quatre mois… C'est frustrant car je venais à Mouscron avec une grosse envie et des ambitions. Mais c'est le football…» L'une des ambitions était de retrouver la sélection ivoirienne. Ironie du sort, le Lillois recevait un coup de fil d'Ibrahim Kamara (NDLR: sélectionneur des Éléphants à l'époque) le soir de sa blessure. «Il voulait que je remplace Simon Deli de Bruges qui était aussi blessé. J'ai malheureusement dû refuser car je ne savais même plus marcher lors de son coup de fil. Comme quoi, tout peut aller très vite…»
«Difficile d’être loin du groupe»
Le joueur ne le cache pas: sa longue revalidation a été une période difficile. «C'est la première fois que je connais un aussi gros coup d'arrêt dans ma carrière. Pendant deux mois, j'ai dû marcher avec une botte et des béquilles. Je ne faisais qu'aller aux soins. C'était difficile de voir le groupe partir sur les terrains sans pouvoir le rejoindre. Heureusement, j'ai la chance d'être bien entouré avec mon agent, mon conseiller, ma famille et mes amis. De toute façon, dès que je me suis blessé, le mal était fait. Tout ce que je pouvais faire, c'est donner le maximum pour revenir le plus rapidement possible en bonne santé». De retour en forme, le défenseur préfère se tourner vers l'avenir: «Cette blessure m'a permis de voir l'autre aspect du football. Mentalement, j'ai progressé. Il fallait être solide pour gérer les frustrations. Mais aujourd'hui, tout cela est derrière moi. Le plus important, c'est que j'ai su me remettre. Physiquement, je suis prêt à jouer. Je me sens très bien».
Mais sous Jorge Simao, l'international n'a toujours pas reçu de minutes. Il compte seulement trois apparitions sur le banc. «Quand le nouveau coach est arrivé, j'étais blessé. Il a construit son groupe et cela a bien fonctionné à un moment. C'est parfois frustrant d'être sur le banc car on veut tous être maître de son destin et pas un simple acteur. Mais ce sont les choix du coach. Tout ce que je peux faire, c'est continuer à travailler. Si je n'ai pas réussi à le convaincre lors d'une semaine, je donne encore plus durant la suivante pour obtenir sa confiance. Tout ce que je peux dire, c'est que je suis prêt si on fait appel à moi. Que ce soit pour 5 minutes, 10 minutes, un match complet ou plusieurs. Même si c'est pour monter 30 secondes en fin de match pour casser une action», sourit notre interlocuteur.
«Mon futur au LOSC? D’abord le maintien»
À trois matchs de la fin de saison, Mouscron n'est toujours pas rassuré pour sa survie en Pro League. Mais l'Ivoirien y croit. «Comme l'ensemble du groupe. On donne tout en semaine pour atteindre l'objectif. Aujourd'hui, on peut dire qu'il nous reste trois finales à jouer. Mais depuis janvier, vu notre situation, il n'y a que des gros matchs. On les aborde tous de la même façon. On donne tout pour atteindre le maintien», assure le central qui ne veut même pas penser à la possibilité de jouer les barrages.
Sous contrat au LOSC jusqu'en 2023, Yves Dabila ne veut pas penser à son futur avant la fin de saison. «Je sais que Lille ne m'oublie pas. J'ai déjà eu des dirigeants en ligne. Mais c'était avant tout pour prendre des nouvelles de ma blessure. J'ai également pu suivre une partie de ma revalidation à Luchin. J'ai aussi eu des contacts avec quelques anciens coéquipiers. Comme Bouba Soumaré, Jonathan Bamba et Ikoné ou encore Mike Maignan. Lui, c'est mon grand frère. Il m'a guidé dès mon arrivée dans le groupe de Lille.
Mais pour l'instant, c'est impossible de dire ce que je ferai l'année prochaine. Ma priorité, c'est de pouvoir retrouver le terrain et assurer le maintien de Mouscron. Si cela arrive, tout suivra naturellement pour la suite de ma carrière».