Owusu avant Standard-Gand: «On veut montrer qu’on mérite le Top 8 plus que les autres»
Revenu dans le coup, Gand est face à un triptyque Standard - Charleroi - Zulte qui s’annonce terrible. Mais Elisha Owusu y croit.
Publié le 02-04-2021 à 10h00
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Treizième avant l’arrivée d’Hein Vanhaezebrouck le 4 décembre, Gand a mis du temps, mais est remonté à la neuvième place (à égalité avec le huitième, Zulte), grâce à un dix sur quinze porteur d’espoir. Le médian français des Buffalos, Elisha Owusu, revient sur la saison décevante jusqu’ici du vice-champion 2020… qui pourrait encore se terminer sur une bonne note.
Le début de saison raté: «Pas au niveau attendu»
Comment cette équipe a-t-elle pu se louper à ce point? Le joueur de 23 ans apporte son éclairage: «On a eu beaucoup de blessés (NDLR: Vadis, Ngadeu, Nurio, Chakvetadze, Depoitre, etc.), des joueurs qui ont attrapé le Covid puis ont mis du temps à retrouver la forme. Il y a eu quatre entraîneurs différents, aussi et il a fallu s'adapter. Mais il ne faut pas le nier, on n'a pas été au niveau escompté. On a retrouvé les ingrédients, ça va mieux, on le voit à l'entraînement. Mais il seul le résultat du week-end compte, et on le sait.»
Il ne le nie pas, cette équipe européenne a parfois eu du mal à assurer lors des «petits» matchs: «Dans la période actuelle, tout le monde a connu des soucis de motivation. Ce n'est pas toujours facile de "kiffer". Avant, quand je n'étais pas dans un match, avoir des supporters qui poussent provoquait un déclic, je me disais 'Réveille-toi'.»
Et puis il ne faut pas oublier la perte de Jonathan David : «Il était probablement le meilleur joueur de l'équipe et les défenses adverses se focalisaient sur lui, ce qui libérait des espaces pour les autres. On n'a pas su montrer qu'on avait les capacités de le remplacer alors qu'on a pourtant un très bon groupe.» Tissoudali a fait du bien en janvier: «Il a ramené sa fougue, sa technique, il aime le dribble et déstabilise les défenses, c'était une très bonne recrue.»
Standard, Charleroi, Zulte: 3 gros matchs pour finir
Owusu a le sentiment que son équipe mérite ce ticket pour les play-off 2: «On finit avec trois matchs très importants, contre des concurrents directs et de bonnes équipes, donc. À nous de montrer qu'on mérite notre place plus qu'eux. Ce qui est bien, c'est qu'il n'y aura pas de souci de motivation vu que ce sont de gros matchs. On a trois matchs pour montrer que le début de saison était une erreur, pour dire : " Regardez, on répond présent dans ce type de rencontre."»
Une victoire dimanche à Sclessin serait déjà un grand coup, probablement même un adieu définitif aux play-off pour le Standard. «Exactement… même si je ne sais pas s'il faut dire définitif, corrige-t-il. Disons que ce serait une façon d'éloigner encore plus le Standard du Top 8. On avait fait un bon match à l'aller (2-1), mais je sais qu'ils auront les crocs aussi. Ce sera une belle bataille.»
Et après? «Objectif Europe… voire play-off 1»
Elisha Owusu reste ambitieux et rêve même tout haut, puisque Gand peut encore mathématiquement croire au Top 6, qui est pourtant très loin, à six points. «L'objectif de la Gantoise c'est l'Europe. Et ça reste le cas. Vu la formule du championnat belge, il arrive qu'une équipe soit moyenne en début du championnat, puis se qualifie de justesse pour les play-off et y arrive en pleine bourre pour, au final, décrocher l'Europe. C'est ce que je nous souhaite. La première étape est d'assurer notre présence en play-off 2… mais ça peut-être en play-off 1 aussi. Je suis quelqu'un qui a la foi, de très positif, on ne sait jamais.»

La deuxième saison à Gand d'Elisha Owusu, arrivé à l'été 2019 en provenance de Sochaux (L2) est un peu moins pleine que la première, où il était intouchable sous Thorup. Mais il relativise, aidé par sa foi. «J'ai été blessé, j'ai eu le Covid et il y a une grosse concurrence au milieu. Mais je vois cela comme une bénédiction. J'ai pris du recul cette saison, pour apprendre à savourer le moment après une victoire, par exemple.» On sent l'importance de la religion chez ce protestant pratiquant né en région parisienne de parents ghanéens. «Mon père était pasteur et ne restait dans une ville que sept ou huit ans avant d'aller dans une autre. Et moi, je le suivais. Après Paris, il a été transféré à Marseille, où j'ai commencé le foot dans le club d'Air Bel, puis il est passé à Lyon et j'ai réussi à décrocher un essai à l'OL.» Arrivé chez les Gones en U14, il y a été capitaine de l'équipe U19 qui affrontait Gand en Youth League en 2015, y a signé son premier contrat pro en 2017, et s'est assis quelques fois sur le banc de l'équipe A, mais sans jamais monter au jeu. «Mais sans regret. Dieu a un chemin différent pour chacun.» Il s'y est lié d'amitié avec Tangy Ndombele, international français aujourd'hui à Tottenham : «Il m'a beaucoup inspiré et nous sommes toujours en contact.» Mais son grand modèle, c'était Yaya Touré. «Quelle classe il avait.» Sans oublier que c'est en Belgique qu'il a percé…