La nouvelle vie de Nils Schouterden (ex-Eupen) sous le soleil de Chypre: «Finir ma carrière ici? Pourquoi pas...»
Voilà trois mois que Nils Schouterden (ex-Eupen) a débarqué à Chypre, où il se sent plutôt bien. Interview.
Publié le 27-03-2021 à 08h23
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Le 24 décembre dernier, Nils Schouterden confirmait son surprenant départ d’Eupen, pour rejoindre Chypre et l’AEK Larnaca. Pour les supporters de l’AS, c’était tout sauf un cadeau de Noël. Pour l’intéressé, ce transfert et ce contrat d’un an et demi (plus un an en option) étaient synonymes de nouvelle vie. Et de nouveau départ. Après une carrière bien remplie en Belgique (OHL, Saint-Trond, Westerlo, Malines) et deux passages à Eupen (2013-2014 puis 2017-2020), le gaucher de 32 ans vit désormais sa première expérience à l’étranger. Installé à Oróklini, petit village chypriote de 6000 âmes niché en bord de mer, à 10 minutes de l’AEK Arena, l’ailier de Larnaca a répondu à nos questions.
Nils Schouterden, comment se sont passés ces premiers mois à Chypre?
Je suis arrivé fin décembre et la compétition reprenait directement. Mais moi, avec la quarantaine et le contexte Covid-19, j’ai été absent et j’ai manqué les deux premiers matches.
Et ensuite?
Le coach m’a repris dès que c’était possible. D’abord sur le banc, ce qui est normal quand on arrive dans un nouveau club. Puis j’ai fait ma montée au jeu le 6 janvier, à la mi-temps du match à l’AEL Limassol. On a perdu 3-1.
Si ce qu’on lit sur internet est vrai, vous ne comptez que six apparitions pour l’instant.
Oui: dont trois comme titulaire. Les choses se passaient bien et puis je me suis blessé à l’entraînement: une déchirure du quadriceps. À vrai dire, je n’avais jamais eu de blessure de ce genre avant, donc je ressentais une douleur mais je pensais que ça irait. J’ai forcé et puis j’ai fini par me blesser plus sérieusement. Et j’ai dû rester près de cinq semaines sans jouer. Ici, j’ai signé mon retour le 18 mars dernier, lors de la défaite 1-0 chez l’actuel leader: l’Omonia Nicosie.
Un jeudi?
Oui, ici à Chypre on joue chaque semaine à des heures et des jours différents. C’est particulier (rires).

En dehors du football, elle est comment, la vie sous le soleil de Chypre?
Ça se passe plutôt bien. On vit dans une maison avec piscine à Oróklini, près de la plage et à dix minutes du club. J’avais dit à ma femme quand on négociait pour mon transfert que si je signais ici, ce serait pour vivre l’aventure à fond.
Ça change du climat eupenois.
Oui, ici vous m’appelez en fin d’après-midi et je me promène le long de la plage, il y a une vingtaine de degrés. Il ne fait pas encore assez chaud pour se baigner. Mais je sais aussi qu’en été, les températures et le soleil seront brûlants.
Comment vit-on la crise sanitaire à Chypre?
Tous les restaurants sont ouverts mais uniquement en terrasse. Mais comme ici tout le monde vit dehors, et notamment les personnes âgées, ce n’est pas vraiment un souci. Il y a deux cafés près de chez moi: ils sont souvent bondés. C’est incroyable.
Il se dit que vos débuts n’ont pas été faciles à titre plus personnel.
Disons qu’au début, c’était vraiment difficile pour moi car ma famille est restée une semaine, puis ma femme et mes deux enfants sont rentrés en Belgique. Je me suis senti seul, c’était la première fois et ce n’était pas facile. Ils vont à l’école en Belgique, ils voyagent une fois par mois. Mais ils prennent des cours d’anglais car l’idée, c’est qu’ils préparent leur venue ici. L’année prochaine, ils iront à l’école anglaise ici à Chypre. C’est aussi une belle expérience pour Lio et Seth, qui ont bientôt 8 et 6 ans.
Vous avez déjà eu l’occasion de visiter l’île?
Pas vraiment non. On a juste visité la station balnéaire Ayia Napa qui est vraiment superbe. Et j’ai déjà entraperçu des endroits qui ont l’air magnifiques et que je me réjouis de découvrir. J’ai hâte que ce p…. de virus disparaisse. Que mes proches et mes amis puissent me rendre visite plus facilement.


Avec un autre Belge
À l'heure d'écrire ces lignes, Larnaca pointe à la 5e place, mais à 10 longueurs du quatrième. Sofronis Avgousti, l'entraîneur, espère redresser la barre avec sa formation multiculturelle. «Comme à Eupen, il y a beaucoup d'Espagnols. Il y a aussi un autre Belge: Jens Teunckens (NDLR: gardien de 23 ans passé par le Club de Bruges et l'Antwerp) que je ne connaissais pas avant de signer ici.»
Schouterden compte aussi un certain Ivan Trickovski, que l'on a connu chez nous à Waasland et Bruges, parmi ses équipiers. «Ici on joue les play-off et j'espère ne pas me blesser car je veux tout donner. On joue deux fois contre le quatrième (Anorthosis) donc tout est encore possible» ponctue Nils Schouterden.


Il a quitté le Kehrweg durant l’hiver mais, dès l’été 2020, Nils Schouterden avait compris que l’aventure eupenoise se terminait.
«J'avais un contrat jusqu'en juin 2021. Durant l'été 2020, on m'a fait comprendre que ce serait compliqué pour moi car plusieurs gauchers arrivaient. Mais j'ai décidé de me battre pour faire ma place» rembobine le joueur qui a su convaincre… À tel point qu'il est devenu capitaine. Un brassard que d'aucuns disent maudit, puisque ceux qui l'ont porté ces dernières années ont rapidement quitté le club germanophone. On pense à Danijel Milicevic (parti à Seraing) ou Siebe Blondelle (à Deinze) par exemple. «Il est vrai qu'ils sont partis dans d'autres conditions. Moi, j'ai eu droit à de vrais adieux de la part de l'équipe. Mais pas des supporters: puisqu'on joue sans public. S'il y a une malédiction des capitaines à Eupen? Je ne sais pas, peut-être (rires)! Il faudra que je le dise à mon ami Jordi Amat!»
Jordi Amat, qui a pris le relais comme capitaine, est justement un proche de Schouterden. «J'avais une chambre aménagée chez lui. Je pouvais rester y dormir pour ne pas faire certains trajets, ou même entre deux entraînements. Je passais du temps avec lui et sa compagne. En contrepartie, moi je leur cuisinais de bonnes choses…» se souvient le natif de Bonheiden.
Non à la D2B espagnole
Plutôt discret à ce sujet jusque-là, Schouterden avait mal digéré l’invitation à partir reçue par la direction eupenoise.
Si un come-back à OH Louvain avait été évoqué, une piste en D2B espagnole est moins bien passée. «Je n'ai pas compris qu'on pense que j'allais signer là. Je me sens toujours bien, mentalement et physiquement pour jouer au football. Je jouais en D1 et rejoindre la D2B espagnole aurait été un pas en arrière à mes yeux» explique celui qui se serait toutefois vu vivre une expérience au sein du football ibérique. «Ça m'aurait plu, oui…»
En attendant, il se focalise sur Larnaca, tout en gardant un œil sur Eupen. «J'ai gardé de bons contacts là-bas. Dommage, cette élimination d'Eupen en demi-finale de Coupe de Belgique contre le Standard. Si la frappe de Musona va au fond et pas sur la transversale, c'est un autre match. Ça aurait été incroyable pour l'équipe d'Eupen de disputer une finale. Mais bon: il reste le championnat et je suis convaincu que cette saison 2020-2021 reste bizarre et que tout est encore possible pour le Top 8.»
