Roland Morias a biberonné des pépites
Le coordinateur de l’école des jeunes de Wanze/BO a formé du très lourd quand il était au Standard. Petit passage en revue.
Publié le 17-11-2020 à 06h28
Une pointe de fierté mêlée à un sentiment mesuré d'excitation. Roland Morias boit du petit-lait depuis le début de la saison quand il regarde les matchs du Standard. Formateur au long cours, le Berlozien de bientôt 58 ans a, on le sait, longtemps été une valeur sûre de l'école des jeunes rouche à laquelle il a dispensé ses précieux conseils. École qu'il a fréquentée à l'occasion de deux passages ces dernières années. « J'y ai d'abord coaché les U8, U9 et U10 de 2009 à 2014 dans le sillage de Vincent Ciccarella, explique celui qui, depuis, est devenu le coordinateur de l'école des jeunes à Wanze/Bas-Oha. Puis, je suis revenu à ce qu'on appelait encore l'Académie Robert Louis-Dreyfus lors de la saison 2016-2017 sous la coupe de José Jeunechamps. Là, je coachais en partie les U12. Mais quand José est parti, je l'ai suivi… »
Ces deux passages lui auront en tout cas permis de croiser et de former quelques belles pépites qui, depuis, ont explosé et jouent ou viennent de jouer leurs premières minutes en D1A. «Mais très modestement car tous ces gamins avaient d'énormes qualités» insiste l'ex coach de Limont. D'Arnaud Bodart à Nicolas Raskin en passant par Hugo Siquet et Damjan Pavlovic, petit passage en revue. Bienvenue sur l'autoroute du talent.
Arnaud Bodart
«Je l'ai connu en U10 et il était déjà magique. Il avait vraiment la cogne, si vous me permettez l'expression, de son oncle Gilbert. C'était, comme Gil, un chat. On avait deux équipes, la A et B, et il alternait avec Antoine Lejoly (NDLR: aujourd'hui pro au GBA). Je me souviens d'un tournoi international en France à Paris où on avait sorti du lourd et Anderlecht en demi. Il avait été incroyable. Il était à l'écoute déjà tout petit et était déjà… pro en fait dans sa tête. Avec des belles valeurs. Quand je l'ai revu lors de mon 2e passage, il m'a salué et a repris de mes nouvelles, m'assurant être content de me revoir. Sympa! »
Nicolas Raskin
«J'ai rigolé quand j'ai lu dans votre journal que Laurent Henkinet le comparait à un pitbull parce que c'est exactement comme ça qu'on le surnommait avec Jofray Hella quand on l'avait en stage dans la région. Je ne le coachais pas directement au Standard car il était déjà surclassé en U9, mais quelle envie, il avait! Puis en tant que Waremmien, c'était mon voisin. Cela ne m'étonne pas qu'il soit sérieux. Les Raskin sont des gens bien. À l'époque, déjà, son talent sautait aux yeux de tous…»
Hugo Siquet
«Lui, je l'ai connu de très près. C'est même moi qui l'ai repéré à l'occasion d'une journée de détection. On l'a intégré aux U8 et dès le premier entraînement, on a vu sa frappe de mule et ses courses, déjà impressionnantes. J'ai directement donné mon feu vert. Un talent pareil, tu ne peux pas le laisser passer. Sinon, tu n'y connais rien (rires). Il était déjà réservé et timide mais pour lui non plus, même s'il n'y a pas de formule magique et que rien n'est fait, il ne fallait pas trop s'inquiéter… »
Damjan Pavlovic
« La remarque vaut aussi pour Damjan Pavlovic. On l'a repéré à l'occasion d'un tournoi Kidibul de fin de saison. On l'avait scouté alors qu'il était à Eupen en U7. On a directement pris contact avec ses parents qui voulaient absolument voir leur fils aller au Standard. Mais Eupen, bien conscient du talent du garçon, l'a d'abord bloqué avant de le laisser partir. Mais on a quand même dû négocier… Et ce ne fut pas facile du tout. Il était aussi très timide, mais avait déjà cet enchaînement frappe-crochet qu'on constate maintenant en D1A. Avec cette mentalité germanophone si rigoureuse. Je ne suis pas étonné non plus outre mesure par sa réussite.»