Gwennaël Jaa: un mi-temps à l’école, l’autre au Standard

Oui, puisqu’on ne peut pas donner cours. J’occupe plus un rôle de surveillant et d’éducateur que d’enseignant pour le moment.

En revanche, au niveau du foot, vous avez à nouveau du pain sur la planche…

La charge commence tout doucement à augmenter, en effet. Nous avons repris les entraînements calmement avec Rochefort, à raison de deux séances par semaine. Histoire de s’entretenir et de retrouver ses sensations avec le ballon.

Puis il y a le Standard. La reprise approche aussi?

Oui, nous avons eu une réunion ce vendredi pour lancer la saison. Et on reprendra les entraînements le 15 juin. Notre calendrier sera calqué sur celui de l’équipe fanion.

Comment avez-vous décroché ce poste d’entraîneur des jeunes gardiens chez les Rouches?

Quelqu'un avait déjà cité mon nom à l'académie la saison dernière, mais c'était impossible à concilier avec mon planning à Visé, où nous nous entraînions quatre à cinq fois par semaine. Réginal Goreux (NDLR: responsable du foot à onze au sein de l'académie) est revenu à la charge voici quelques semaines et, cette fois, j'ai décidé de relever le défi. Je prendrai en charge les gardiens U18 et U21. J'aurai quatre garçons sous mes ordres, parfois six, dont trois jeunes internationaux. Travailler dans un des plus beaux centres de formation du pays constitue une opportunité exceptionnelle. D'autant que je compte bien rester dans le monde du foot après ma carrière de joueur. Je me verrais bien entraîner une équipe dans quelques années.

Mi-temps à l’école

Prof, entraîneur des gardiens au Standard et joueur à Rochefort en D3 amateurs: possible de caser tout cela dans un agenda?

Je passerai à mi-temps à l'école en septembre prochaine (NDLR: il travaille au DIC Collège, dans le centre de Liège) et je passerai l'autre moitié du temps à l'académie. Il faut compter cinq à six rendez-vous par semaine, au Standard. J'habite à Liège même, donc les trajets ne poseront aucun souci. Ce sera un peu plus long pour me rendre à Rochefort, mais nous ne nous entraînerons que deux fois par semaine pendant la saison. Ça ne me fait pas peur: quand je jouais à Oosterzonen, dans la province d'Anvers, je faisais les trajets tout seul quatre à cinq fois par semaine.

Si vous aviez dû faire un choix entre Rochefort et le Standard, quelle décision auriez-vous prise?

J’aurais opté pour Rochefort. Je viens d’avoir 35 ans, ma tête et mon corps ont toujours envie de jouer. Je crois même que je suis plus fit qu’il y a sept ou huit ans. Il faut dire que je me suis énormément entraîné ces dernières années, dans des structures semi-professionnelles où on ne laisse rien au hasard.

Pourquoi avoir quitté Visé, club de D1 amateurs, pour Rochefort, qui évolue deux échelons plus bas?

Parce que Visé souhaitait se professionnaliser encore un peu plus et je voulais garder un pied à l’école. Sans me vanter, j’ai reçu pas mal de propositions, mais le projet de Rochefort était vraiment très intéressant.

«Sprimont, le grand favori»

Avec la famille Lhoist à sa tête, le club ne manque pas d’arguments financiers…

On ne va pas se mentir, Rochefort a des ambitions et la direction s’en donne les moyens, il suffit de voir les joueurs transférés. Mais croire que Rochefort n’est rien d’autre que le jouet d’un mécène est faux. La direction ne s’intéresse pas uniquement à l’équipe première, elle veut aussi développer les infrastructures, le centre de formation. Des associations avec d’autres clubs de la commune se mettent en place. C’est quelque chose de très réfléchi, personne ne veut brûler les étapes.

Personnellement, si j’ai opté pour Rochefort, c’est aussi parce que je connais déjà pas mal de monde: Jérôme Bertrand, Gilles Bernard, Maxime Lambert, Thibaut Monmart, Jeffrey Rentmeister…

Rochefort va survoler la D3 amateurs?

Oh non, sûrement pas. Le club regarde vers le haut, c’est certain, mais la concurrence ne manquera pas dans la série.

Vous pensez en premier lieu à Sprimont, votre ancien club?

Oui, ce sera le grand favori selon moi. Le club a recruté la moitié de l’équipe de Durbuy. Autrement dit, des garçons qui ont le niveau de la colonne de gauche de D2 amateurs et qui, en plus, se connaissent déjà. Ce sera donc un très gros morceau. Des clubs comme Richelle ou Dison auront aussi leur mot à dire. Je m’attends à une belle bagarre.