Frankie et sa bande de jeunes
Douze blessés, des renforts pas prêts: avant d’aller à Gand et à Malines, Frankie Vercauteren doit racler les fonds de tiroir.
Publié le 04-02-2020 à 06h00
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Douze blessés et trois recrues qui sont encore loin d’être prêtes pour disputer un match complet: à six journées de la fin de la phase classique et avant deux déplacements à Gand et à Malines qui s’annoncent décisifs dans la course aux play-off 1: Frankie Vercauteren grimace. Contre Mouscron, l’entraîneur anderlechtois a dû faire appel à Marko Pjaca – une moitié d’entraînement dans les jambes – et au jeune Ait El Hadj pour trouver dix-huit noms à coucher sur la feuille de match.
Les raisons de cette situation inédite et pour le moins préoccupante sont nombreuses. Avec Chadli et Nasri, entre autres, Anderlecht a transféré l’été dernier des joueurs expérimentés, certes, mais surtout fragiles et à court de rythme. Le staff médical, de son côté, a mal géré plusieurs dossiers en relançant prématurément des éléments insuffisamment rétablis. Par ailleurs, quelques joueurs ne se soignent pas comme il le faudrait tandis que le groupe dans son ensemble, privé d’un vrai préparateur physique depuis le début de la saison, affiche de grosses lacunes en termes d’intensité.
Vercauteren, qui prie pour que Kompany continue d’enchaîner les rencontres, a toujours préféré trouver des solutions que déplorer les problèmes. Il n’empêche qu’il a beau chercher, il a d’autant moins l’embarras du choix que les tests physiques des nouveaux venus Marko Pjaca et Dejan Joveljic ont révélé un sérieux retard de condition. Kemar Lawrence, lui, n’arrivera à Bruxelles que mercredi.
En cette période la plus cruciale de la saison, c’est une nouvelle fois avec une bande de jeunes que le Sporting devra tenter de s’en sortir. Le trio offensif composé d’Amuzu, Doku et Colassin s’en est plutôt bien sorti contre de faibles Mouscronnois, mais qu’en sera-t-il dans des circonstances moins favorables et sur le long terme? Et, d’une manière plus générale, quel avenir pour ces jeunes auxquels on en demande trop et trop vite alors que le club traverse la période la plus compliquée de son histoire? Boostées ou au contraire brûlées, toutes les belles promesses de Neerpede? Lokonga est dans le creux, Verschaeren est attendu dans quinze jours mais il peinait déjà avant sa blessure pendant que d’autres (Kayembe, Dewaele, Kana, Ait El Hadj) risquent de régresser en ne jouant plus ni en réserves, ni en équipe première. Bien rentré, Sardella était l’exception confirmant la règle, dimanche.
«Certains, qui ont eu beaucoup à manger en une fois, ont faim aujourd'hui mais leur assiette est vide, résume un Frankie Vercauteren conscient de la situation. L'objectif est toujours de ne pas brûler les jeunes mais nous sommes parfois bousculés par les circonstances. Ces garçons doivent se dire qu'un pas en arrière peut être nécessaire pour en faire deux en avant. Tout joueur professionnel doit passer par de tels moments pour grandir, même à 30 ans.»
La période de trouble traversée par le RSCA fait à la fois le bonheur et le malheur des talents de Neerpede. Dans un Anderlecht qui tourne, la plupart d'entre eux n'auraient eu droit qu'à quelques minutes en fin de match, lorsque celui-ci était plié. « Je sais que ce n'est pas l'idéal d'avoir autant de U21 lancés en une fois dans le grand bain et que ce n'est pas nécessairement leur rendre service, admet l'entraîneur anderlechtois. Mais ils n'ont pas le choix. C'est lorsque la chance se présente à eux qu'ils doivent la saisir.» Les gamins devraient à nouveau être au moins cinq au coup d'envoi, vendredi, à la Ghelamco Arena.