Pression interne, concurrence et supporters : voici pourquoi Brian Riemer est plus nerveux
À une semaine du Topper, Anderlecht est plongé dans le doute après un voyage raté à Courtrai. Et pour l’instant, l’entraîneur cristallise les reproches.
- Publié le 19-09-2023 à 11h52
- Mis à jour le 19-09-2023 à 11h56
Le timing peut sembler étonnant. Souligner la nervosité de Brian Riemer alors qu’Anderlecht est en tête du championnat (avec Gand). Mais la vérité du classement ne peut pas tout cacher. Si l’entraîneur danois avait la voix éraillée en conférence de presse après le nul ramené de Courtrai dimanche, ce n’est pas pour avoir trop fêté le but égalisateur à la dernière minute. Il avait fait trembler les murs du vestiaire juste après la rencontre. Mais pourquoi tant d’agitation ?
Le jeu n’est pas bon
Malgré sa place en haut du classement, Anderlecht ne joue pas bien. Avec le nombre de buts marqués en symbole (9 roses en 7 matchs comme Louvain, 13e en Pro League).
Riemer avait promis que le niveau de jeu du RSCA allait s’améliorer crescendo mais on ne voit rien de tout ça pour l’instant. Le jeu manque de fluidité, comme s’il hésitait parfois entre la verticalité et la tradition du beau football au Sporting.
À la décharge du coach, il y a beaucoup de nouvelles têtes. Il faut trouver du liant dans une équipe qui ne se connaît pas encore très bien. La priorité, c’est de trouver une solution à l’isolement inquiétant de Dolberg en pointe.
La concurrence énorme à gérer
Si Riemer est nerveux, c’est aussi parce que la tension est montée dans son groupe. Avec toutes les recrues, la concurrence est énorme à la plupart des postes. Tout le contraire de la saison passée où deviner le onze était un exercice simpliste. Et il n’y a pas de Coupe d’Europe pour partager les plaisirs cette année.
Réussir à garder une émulation positive dans son noyau est un job très compliqué. Il faut pouvoir justifier chaque décision face à vingt mecs qui s’estiment tous titulaires en puissance.
Le cas du gardien l’illustre bien ce souci. Dupé pensait être le numéro un désigné en signant à Anderlecht mais Schmeichel a débarqué quelques semaines plus tard et il faudra faire un malheureux. Et ça concerne aussi d’autres garçons comme Amuzu, Dreyer, Ashimeru, Diawara et plusieurs autres. Sans même parler des joueurs oubliés comme Raman ou Arnstad.

La pression interne
Officiellement, Anderlecht vise le top 6 cette saison. “Puis on verra bien en playoffs”, ajoute-t-on. Tout juste ose-t-on dire que la qualification européenne est un must. Mais loin des micros, la direction est ambitieuse. Avec le mercato d’été, une place sur le podium est le minimum. Certains pensent même que le titre est possible si les clubs plus riches gaspillent suffisamment de points avec l’Europe.
Riemer doit composer avec cette pression interne très forte. Gaspiller deux points à Courtrai n’était clairement pas prévu dans le tableau de marche. Il sait qu’il faudra une réaction dès dimanche dans le Topper.
Mais il ne faut pas croire que le coach danois fait ce qu’il veut avec l’équipe. Jesper Fredberg est plus qu’un directeur sportif. Il ressemble plutôt à un manager à l’anglaise dont Riemer serait le “super T2”. Fredberg veut un 4-3-3, Fredberg participe à la causerie dans le vestiaire, Fredberg a un regard sur les changements… Riemer doit l’accepter tout en assumant seul face aux médias et au grand public.
Une cote de popularité en berne
Même s’il ne parle ni français, ni néerlandais, Riemer sait qu’il ne jouit pas d’une grosse cote de popularité en ce moment. Pour les supporters, il n’a plus vraiment d’excuse à faire valoir. Cette fois, il ne doit plus reprendre l’équipe en milieu de saison avec l’Europe dans les pattes. Cette fois, il ne doit plus faire avec un noyau trop jeune et trop limité. C’est maintenant à lui de montrer qu’il peut être un bon entraîneur pour le Sporting, sans filet de sécurité.
Depuis son arrivée au Sporting, Riemer a veillé à entretenir une bonne relation avec les fans, comme avec les journalistes. Mais son optimisme a toute épreuve a parfois pu irriter les plus fervents sympathisants du club. On ne peut pas rire de toutes les situations au RSCA.
Dimanche à Courtrai, le ton de Riemer a changé, beaucoup plus critique, beaucoup plus dur. Pas parce qu’il veut changer son image mais parce qu’il ne peut pas éternellement contenir ses émotions négatives.