Les U18 belges dans les grands championnats européens (5/5) : “Les jeunes n’ont aucune raison de quitter la Belgique”, dit Bob Browaeys
Bob Browaeys, coach des U17 belges et formateur de pas mal de membres de la génération dorée des Diables rouges, a vu les clubs belges faire évoluer leur formation.
Publié le 05-03-2023 à 10h49
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En 17 ans au sein de la fédération belge en tant que coach des équipes nationales de jeunes, Bob Browaeys a vu défiler pas mal de talents. Plusieurs membres de la génération dorée l’ont eu comme coach. Le sélectionneur des U17 a toujours milité pour une formation belge plus poussée. Il décrypte l’évolution des choix des jeunes joueurs en fin d’écolage.

La formation belge est-elle au niveau ?
“Oui. Et largement même. Il y aura toujours des joueurs préférant l’étranger à la Belgique mais il faut relativiser ce nombre. J’ai d’ailleurs l’impression qu’en comparaison, les expatriés étaient largement plus nombreux il y a dix ou 15 ans. J’en suis même persuadé. À l’époque, notre formation n’était pas au niveau de celle de pays plus avancés (NdlR : la France et les Pays-Bas notamment). Ce n’est plus le cas désormais et les joueurs s’en rendent compte. Ils n’ont plus aucun intérêt, à de rares exceptions près, à partir à l’étranger. Au contraire, c’est parfois plus un désavantage. ”
Est-ce risqué de partir rapidement à l’étranger ?
“Les étapes sont beaucoup plus difficiles à passer dans un club du top qu’en Belgique. Puis, en restant dans un environnement connu, les joueurs, qui sont souvent encore des adolescents, évitent pas mal de perturbations. Notamment au niveau mental. Dans de plus grosses structures, ils peuvent être livrés à eux-mêmes dans une véritable jungle. Il y a eu beaucoup d’échecs par le passé mais les réussites comme celle de Roméo Lavia (Southampton) existent aussi. ”
Les clubs belges osent-ils vraiment investir pour les jeunes ?
“Il y a déjà eu de nombreux investissements au niveau des structures des centres de formation. Le modèle économique de la Pro League a évolué pour devenir un championnat de formation. C’est positif même si les finances ne devraient pas être l’unique raison qui pousse à développer des talents. L’argent joue un plus grand rôle que par le passé. Dommage car quand tu as 16 ans, tu dois penser à ton développement de joueur et à obtenir ton diplôme à l’école. Souvent, l’entourage pense plus à l’argent que le joueur. Et quand c’est le cas, les grands clubs étrangers sont difficiles à concurrencer. ”
L’intégration des équipes U23 en D2 permet-elle finalement aux autres clubs de repérer et recruter des talents belges ?
“Ils n’ont pas besoin de cela. Je peux saisir que certains joueurs qui sont bons en Challenger Pro League ont envie d’avoir leur chance en A. Mais ils l’auront certainement plus vite en restant dans leur club. L’intégration des jeunes en D2 est une bonne idée et les récentes performances d’Anderlecht et du Club Bruges avec des équipes presque entièrement belges le prouvent. Ce n’est que positif pour leur développement. ”