Pourquoi Chelsea fait-il signer des contrats aussi longs à ses nouvelles recrues ?
Les Blues contournent le règlement de la FIFA pour profiter d’avantages financiers non négligeables.
Publié le 16-01-2023 à 15h48
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Sur le marché des transferts, Todd Boehly est ce que l’on appelle un boulimique. En six mois, le propriétaire de Chelsea a marqué les esprits en investissant de manière déraisonnable sans résultat. Il interpelle aussi par la durée des contrats qu’il offre à ses nouvelles recrues. En une semaine, Mykhailo Mudryk a signé un bail de 8 ans quand Benoit Badiashile a paraphé pour 7 saisons et demie.
Cet été, les Blues s’étaient déjà démarqués de manière singulière en proposant un contrat de 7 ans à Wesley Fofana. David Fofana (6,5 ans) et Carney Chukwuemeka (6 ans) ont profité de cette nouvelle politique au même titre que certains enfants du club. Reece James et Trevoh Chalobah ont prolongé leur aventure pour 6 saisons.
Un règlement de la FIFA contourné
Cette démarche est-elle légale ? Le règlement de la FIFA basé sur la loi européenne Monti du 5 mars 2001, visant à réguler le marché des transferts, indique que la durée maximum d’un contrat est de 5 ans. Et les éventuelles années optionnelles font partie du décompte. À titre d’exemple, un joueur ne peut signer un contrat de 5 ans assorti d’une année en option.
Comment les Londoniens ont-ils pu contourner cette législation ? Dans les faits, la FIFA se contredit elle-même en laissant chaque pays définir ses propres limites en termes de durée contractuelle. Si en France il n’y a jamais eu d’exemple comme à Chelsea, l’Espagne s’est distinguée par l’intermédiaire de l’Atlético Madrid qui a fait signer un contrat de 9 ans à Saúl Ñíguez en 2017.
Pourquoi proposer des contrats si longs ?
Quels avantages les clubs peuvent-ils tirer en proposant des contrats aussi longs ? Pour Chelsea, l’argument principal réside dans l’atout de pouvoir contourner les règles du fair-play financier. Ainsi, le montant de l’indemnité de Mudryk (100 millions d’euros) sera lissé sur les 8 années de son contrat ce qui représente 12,5 millions par an. L’occasion de rester dans les clous et de ne pas se faire sanctionner d’interdiction de recrutement par l’UEFA pour investissement trop onéreux.
L’autre bénéfice est de pouvoir éloigner la concurrence qui devra débourser une indemnité importante si elle désire racheter les nombreuses années de contrat du joueur visé. L’opération peut être un risque aussi. Si le joueur est longuement blessé ou s'avère être un flop, et qu'il perd de sa valeur marchande, le club devra en assumer la responsabilité en payant son salaire pendant de longues années. Un drôle de poker menteur.