Anthony Moris répond à dix affirmations cash : “Je serai encore à l'Union la saison prochaine à 2 000 %”
Anthony Moris, le gardien de l'Union, est l'un des hommes en forme de l'équipe bruxelloise.
Publié le 14-01-2023 à 09h15
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Depuis le début de la saison, l’Union peut compter sur plusieurs piliers solides. Aux côtés de Burgess ou de Teuma, Anthony Moris fait partie de ces leaders fiables. Au club depuis deux ans et demi, le gardien luxembourgeois n’a pas raté une seule minute en championnat et compte déjà 34 matchs joués cette saison, toutes compétitions confondues. Avant un duel au sommet face à l’Antwerp, Moris a pris le temps de faire face à dix affirmations cash, avec l'honnêteté qui le caractérise.
1. Moris est le meilleur gardien de Belgique
“Cela commence fort (rires). Je dirais que je partage cette place avec Simon Mignolet qui mérite aussi d’être considéré comme le meilleur gardien de Belgique, surtout depuis les derniers playoffs. Personnellement, je suis dans la continuité de la saison dernière. Mes statistiques de clean-sheets étaient peut-être plus impressionnantes, mais cela peut se justifier de différentes façons, comme le peu de temps de repos entre nos matchs cette saison. Ce que je peux améliorer ? Je pense avoir un très bon jeu au pied, mais je peux encore le perfectionner pour limiter le plus possible les petites erreurs. Le domaine aérien a aussi beaucoup d’importance dans le jeu moderne, mais ce n’est pas essentiel à l’Union, vu la taille de nos défenseurs. Avec le temps, j’ai appris à ne pas trop m’aventurer dans les airs.”
Coupe de Belgique: la balade saint-gilloise2. Moris sera encore à l’Union la saison prochaine
“Oui, à 2 000 %. J’ai signé un contrat longue durée jusqu’en 2026 et je suis un homme de parole. Je me retrouve totalement dans le projet de l’Union, aussi bien sportivement qu’humainement. Ce n’est pas un cadeau de la direction, car c’est basé sur mes performances, mon travail au quotidien et mon état d’esprit, mais c’est une marque de confiance. Je peux encore passer un palier, mais je peux le faire à l’Union. J’essaye de pousser ma réflexion personnelle quotidiennement pour m’améliorer et maintenir l’Union là où elle est. Si je devais partir un jour ? Alors l’aspect familial serait le plus important. Il faudrait que ma femme et mes deux enfants se sentent bien et je ne pourrais pas partir juste pour l’argent, car l’enjeu sportif me manquerait assez vite. Mais vu la façon avec laquelle le club grandit, il n’y a aucune raison de penser à un départ.”

3. Moris ne vivrait pas une si belle période sans ses blessures du passé
“C’est sûr, car je suis convaincu qu’il faut être un grand humain pour être un grand athlète. Mes périodes de galère (NdlR : le chômage et deux blessures au ligament croisé) m’ont fait grandir en tant qu’homme et m’ont permis de relativiser, en me faisant comprendre qu’il y avait plus important qu’un match de football. En novembre dernier, j’ai eu une petite alerte en sentant un petit ‘crack’ lors d’un dégagement avec l'équipe nationale luxembourgeoise. Je savais que ce n’était rien de grave et j’ai mis ça sur le compte de la fatigue. Quand je monte sur un terrain, je ne pense jamais à une possible blessure, car ce serait la meilleure façon de rechuter.”
“Je suis convaincu qu'il faut être un grand humain pour être un grand athlète.”
4. Il est difficile de commencer un nouveau chapitre avec un nouvel entraîneur des gardiens
“Oui, car chaque entraîneur a ses propres méthodes. Mais le plus important est de pouvoir travailler main dans la main pour continuer à performer et Logan Bailly l’a très bien compris. C’est vrai que ma relation avec Laurent Deraedt (NdlR : l'ex-entraîneur des gardiens de l’Union) était très forte, car j’ai connu des moments intenses avec lui à Virton puis à l’Union. Je ne lui en ai jamais voulu d’avoir quitter l’Union pour Anderlecht. Logan, lui, est un jeune entraîneur qui se sert de son grand passé de gardien. Il a d’excellentes idées et on se connaît depuis assez longtemps en dehors des terrains pour que je lui dise ce dont j’ai besoin. Il a en plus la faculté de se remettre en question.”
5. L’Union version 2022-2023 est plus forte que l’Union version 2021-2022
“Oui, surtout dans le jeu. Quand on fait face à un bloc bas, nous arrivons à mieux trouver les solutions. C’est ce qui nous a coûté le titre la saison dernière, quand nous avons perdu des points face à de plus petites équipes en fin de phase classique. Geraerts a aussi compris que l’Union allait avoir beaucoup de matchs à jouer et qu’il valait donc mieux, pour rester frais, avoir le ballon plutôt que de courir derrière. C’est pourquoi nous avons des phases de possession bien ciblées à l’entraînement. Le départ de Mazzù ? J’ai toujours eu beaucoup de respect pour lui, car c’est quelqu’un d’humainement très grand. Ce qu’il a apporté à l’Union est encore parfois sous-estimé. Quoi qu’il faisait, il aurait fait le bon choix. Il a suivi son instinct. Je suis certain que Charleroi bénéficiera de toutes ses compétences.”
“Ce que Mazzù a apporté à l'Union est encore parfois sous-estimé.”
6. Moris pense encore parfois au titre loupé la saison dernière
“Oui, j’y pense parfois et cela fait encore mal. Mais j’essaye de transformer cela en énergie positive en me disant qu’il faut retenter le coup cette saison en jouant tous les matchs à fond. L’équipe a grandi avec cette expérience et le fait d’y repenser permet d’avoir encore plus cette rage et cette envie de travailler. À la fin de la saison, j’ai eu une semaine un peu délicate, mais j’ai la chance d’avoir ma famille près de moi. Une fois que la pression est redescendue, j’ai vite fait la transition en comprenant rapidement que le bonheur vécu en famille était plus intense que celui que je pouvais retrouver sur un terrain de football.”
7. L’Union est un candidat au titre de champion de Belgique
“Vu le classement actuel, je vais dire oui, mais tout peut aller très vite en Belgique. Nous serons réellement candidats au titre une fois que nous serons qualifiés en playoffs. Pour le moment, je regarde plus l’avance sur Gand, cinquième, que le retard sur Genk. Dans le vestiaire, personne ne parle du titre car, si nos esprits se projettent trop loin, nous allons louper les échéances à court terme. Cela ne me gêne pas que certains affirment devant les médias qu’ils visent le titre. Je leur dis juste qu’il faut alors tout faire pour le prouver sur le terrain car, sinon, on passe pour des cons. Plus la saison avance et plus Genk sera mis sous pression. Il faudra voir comment les joueurs la gèrent, même s’ils ont l’habitude de faire face à cette pression.”

8. Les joueurs sont déçus de jouer le huitième de finale d’Europa League à Anderlecht
“Absolument pas. Avec Teuma, nous avons récemment eu un rendez-vous avec la direction. Bormans et O’Loughlin nous ont donné l’explication, mais ce n’est pas à moi de faire passer le message. Avec une bonne communication, les supporters comprendront le choix. Cela reste un très beau stade qui peut accueillir ce qui sera une grosse affiche. Il n’y avait pas non plus l’envie de jouer autre part qu’à Bruxelles. Le tirage idéal ? Ce serait exceptionnel d’affronter un club historique comme Manchester, Barcelone ou l’Ajax. Depuis mon arrivée à l’Union, nous abordons chaque match pour le gagner. Je ne dis pas qu’on va se qualifier pour les quarts, mais je peux dire qu’on attaquera le huitième de finale avec le même état d’esprit.”
9. Le Luxembourg sera à l’Euro 2024
“J’ai envie de dire oui, à la condition que nous ayons de la chance. Et par chance, je parle de pouvoir avoir le maximum du noyau à chaque match en évitant les blessures ou les suspensions. Nous avons un noyau de qualité si tous les joueurs sont présents. Arrêter la sélection après 2024 ? Ce n’est pas du tout dans ma tête. Tant que je suis performant en club, il n’y a pas de raisons de ne pas être repris en équipe nationale. J’ai envie de jouer le plus de matchs pour mon pays donc je ne compte pas m’arrêter en 2024.”
10. Moris se lancera dans la vin après sa carrière
“C’est en effet un plan d’après-carrière. Le vin est une passion commune avec ma femme. Nous avons toujours su apprécier un bon vin, avec modération évidemment. Pouvoir obtenir un vignoble en Belgique ou en France nous trotte dans la tête depuis un moment. Quand je jouais à Malines, j’ai fait des études de sommelier en cours du soir pendant un an. J’apprécie un bon verre de temps en temps pour décompresser, même si je m’interdis toujours de l’alcool deux jours avant un match. Ma femme étant à moitié italienne, les Montepulciano sont présents à la maison. De mon côté, j’aime beaucoup la région de Bordeaux. À l’Union, Guillaume François s’intéresse aussi au vin, tout comme certains membres du staff. Mais c’est vrai qu’après une victoire, on est plutôt à la bière (sourire).”