Le président de la Liga demande à l’Union européenne une loi pour protéger le football.
Javier Tebas reste persuadé que le Barça, le Real, la Juve et d’autres n’ont pas enterré le projet de Super League.
Publié le 12-01-2023 à 14h27
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Un grand nombre d’acteurs du football européen s’est réuni à Bruxelles, à un jet de pierre du Parlement européen, ce jeudi matin pour débattre de l’avenir du sport roi, à l’invitation de la Liga et du think tank “Sport and Citizenship”. Au cœur du débat : la menace brandie par quelques grands clubs européens de faire sécession et de créer une Super League. Un projet préparé depuis longtemps et qui surgissait en avril 2019, provoquant une vague d’indignations des autres clubs, des ligues, mais surtout des supporters douchant l’enthousiasme de certains des clubs engagés, qui faisaient amende honorable ensuite.
Cela ne veut pas dire que ce projet est enterré. Le Barça, le Real Madrid et la Juventus ont d’ailleurs attaqué l’UEFA devant la Cour de justice européenne pour dénoncer la menace de sanction brandie par l’UEFA. La décision est attendue pour mars et l’avis du procureur plutôt en faveur de l’UEFA incite à l’optimisme. Mais pas au point de baisser la garde. “Il ne faut pas croire que les clubs concernés ont changé d’avis”, tonne Javier Tebas, président de la Liga en clôture des débats. “Ils ont adapté leur communication et se sont regroupés derrière un nouveau nom, A22, pour dire qu’ils veulent ‘Sauver le football européen’, mais ce ne sont pas devenus des moutons. ” “La Super League est bien vivante”, disait d’ailleurs le président d’A22 en décembre.
La mort du basket-ball
Dirigeants de clubs – dont Alex Muzio, président de l’Union Saint-Gilloise -, représentant des supporters, directeur général d’Eleven Sports, économiste du sport : tous ont dit tout le mal qu’ils pensaient d’une compétition fermée regroupant 22 clubs dont 16 seraient fixes. Invité à parler de l’exemple du basket-ball où une ligue fermée, l’Euroleague, existe depuis un moment maintenant, rendant le système des compétitions continentales particulièrement peu lisibles, Tomas Van Den Spiegel, président de l’Union des ligues européennes de basket, a dit combien il regrettait ce qui se passe et que son sport “a besoin de revenir à un système où les compétitions sont bien intégrées dans un calendrier, où tout le monde trouve sa place, sans quoi ce sera la mort du système en Europe. ”
Une loi ou le chaos ?
“C’est contraire à ce qui fait l’ADN des compétitions sportives européennes”, ajoute Jean-François Brocart, de l’Université de Limoges. “Le modèle actuel a des limites, mais une alternative fermée ne fonctionnerait pas. Au contraire, il faut respecter encore plus l’idée de la solidarité. Ces menaces faites par les clubs doivent être rendues illégales. ” Une idée qu’a un peu plus développée Javier Tebas, concluant la session par un appel aux instances européennes à jouer leur rôle : “Le jugement de mars nous sera très certainement favorable et doit être retranscrit dans une directive qui doit protéger notre sport. Le football européen, ce n’est pas 22 mais 1500 clubs professionnels et 50 000 footballeurs dont c’est le métier. L’Europe doit protéger notre modèle sportif. Les déclarations d’intention, c’est bien, mais il faut légiférer et réguler le football européen, sinon il y aura demain une nouvelle étape dans cette longue bataille. ”