Les bonnes pratiques pour un bon mercato d’hiver
La saison à trois descendants va rendre le mercato hivernal, qui s’ouvre ce mercredi, plus important encore que par le passé. Quelques exemples de l’histoire récente du championnat doivent permettre de bien choisir.
Publié le 04-01-2023 à 06h06 - Mis à jour le 04-01-2023 à 07h57
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Ce vendredi, Standard – St-Trond ouvrira la dix-neuvième journée de championnat. Avec le passage à dix-huit clubs, et donc trente-quatre journées, c’est quasiment toute la phase retour qui aura lieu, entre début janvier et le 23 avril, date de la fin de la phase régulière.
À l’exception de la saison 2020-21, quand dix-neuf journées (sur trente-quatre) avaient été disputées à la fin décembre, les dernières saisons avaient passé la barre des vingt rencontres jouées (21), dans un championnat à 18 ou à 16, avec l’instauration des playoffs.
L’autre particularité est d’avoir trois descendants en fin de saison, pour ramener la D1A à seize clubs à partir de la saison prochaine. C’est donc une deuxième phase importante du championnat qui s’élance, en même temps que le mercato hivernal ouvre ses portes, ce mercredi, pour se refermer le 31 janvier.
Quel mercato d’hiver en Pro League ? Pour ne pas pleurer à Pâques, ils cherchent (quasi) tous un neufLe marché hivernal des transferts est toujours une période d’ajustement des noyaux, mais l’urgence du maintien pour certains, avec une bataille qui risque de concerner pas mal de monde, ou la nécessité de rentrer dans ses objectifs, pour d’autres, obligera les clubs à faire les bons choix.
Certains n’ont pas traîné, à l’image d’Ostende qui a validé en ce début de semaine les transferts de Matej Rodin (Cracovie) et de Pierre Dwomoh (prêt, Antwerp). Zulte Waregem doit aussi confirmer dans les prochaines heures l’arrivée, sous forme de prêt, de Ruud Vormer, en provenance du Club Bruges.
C’est donc parti pour un petit mois, mais à quoi ont ressemblé les derniers mercatos, et quelles leçons en tirer, pour ne pas se tromper ?
Pour se sauver, la qualité plutôt que la quantité
Ce serait un mauvais réflexe d’imaginer que l’arrivée de nombreux transferts peut rétablir une situation mal embarquée. Il convient de bien cibler les renforts nécessaires, quitte à ce qu’ils soient efficaces sur une courte période voire le temps d’un match ou deux.
À Mouscron, lors de la saison 2018-19, Taiwo Awoniyi a presque fait le boulot tout seul, pour sortir les Hurlus de la zone rouge. Passé de la quinzième à la dixième place en neuf matchs, Mouscron a pu compter sur les sept buts de l’attaquant nigérian, prêté par Liverpool et passé par Gand en première partie de saison. Awoniyi avait joué sous le maillot mouscronnois la saison précédente, ce qui a pu aider son intégration rapide.
D’autres exemples de joueurs très précieux, à un instant précis, peuvent faire naître des idées. En 2020-21, le Cercle Bruges nageait dans les mêmes eaux que Waasland-Beveren et Mouscron, pour éviter la bascule ou le barrage. Kevin Denkey, débarqué de Nîmes, n’a marqué que deux buts lors des treize matchs qu’il a disputés. Mais des buts essentiels pour des victoires contre Mouscron (1-2) et Waasland-Beveren (2-0).

Toyokawa, quatre matchs, un triplé
Le Cercle avait fini antépénultième, mais tranquille, comme la saison précédente. Ils étaient partis de plus loin, à la dernière place, et avaient pu compter sur l’apport, notamment, de Dino Hotic, en plus de l’aide financière de Monaco. Cette saison-là, Waasland-Beveren n’avait pris que trois points en deuxième partie de saison, et un seul joueur, en prêt : Jakub Piotrowski (Genk).
Parfois, tout de même, il faut ajouter un peu de quantité, comme St-Trond l’a fait en 2020-21. Les arrivées de Pelé Mboyo, Christian Bruls, Dimitri Lavalée et Daiki Hashioka en fin de mercato, avaient ainsi contribué au redressement des Canaris, qui avaient pris dix-huit points.
Il reste, enfin, la piste de l’élément providentiel, le coup d’un soir, ou d’un après-midi dans ce cas. Le 11 mars 2018, Yuta Toyokawa avait planté trois des quatre buts d’Eupen, contre Mouscron (4-0), validant le maintien des Pandas aux dépens de Malines. L’attaquant japonais, remplaçant et monté pour la dernière demi-heure, n’avait joué que 80 minutes depuis son arrivée en région germanophone, avant ce triplé en trente minutes.
Des arrivées qui rapportent très vite
La dynamique d’une équipe qui se bat pour le maintien, pour le titre ou pour une place en playoffs n’est jamais la même. Mais pour valider les objectifs qu’il s’est fixés, un club doit trouver la bonne pioche, avec un apport direct si possible.
Le Club Bruges et Gand, ces deux dernières saisons, ont eu le nez fin pour attirer des joueurs qui ont été rapidement performants. Les arrivées d’Andreas Skov-Olsen et de Denis Odoi, au mercato d’hiver 2021, et celle de Bas Dost, un an avant, n’avaient pas été étrangères à la conquête du titre par les Blauw en Zwart.

Les apports de Tarik Tissoudali (hiver 2021) et de Jordan Torunarigha (hiver 2022) avaient contribué au redressement des Buffalos en deuxième partie de saison il y a deux ans (vainqueur des playoffs 2) puis au succès, notamment, en Coupe de Belgique la saison passée.
Le Standard et Anderlecht n’ont pas toujours réussi leurs mercatos hivernaux ces cinq dernières saisons (Zulj et Diaby côté mauve ; Halilovic et Shamir côté rouche), mais ils ont eu aussi quelques réussites. Les arrivées de Joao Klauss (hiver 2021) et de Gojko Cimirot (hiver 2018) avaient été des bonnes trouvailles, dans un premier temps pour l’attaquant brésilien au moins.
Du côté bruxellois, les apports de Michael Murillo et Yannick Bolasie peuvent être mis au crédit de la direction de l’époque, qui n’était pas toujours la même, d’une année à l’autre.
Des découvertes pour préparer la suite
S’il y a une urgence de points pour certains, il y a aussi la nécessité de préparer le futur, pour d’autres. Le Club Bruges avait pris pour habitude de transférer des joueurs sud-américains pendant le mercato hivernal. Cela permettait de les familiariser avec le championnat belge, et le climat local, pendant les premiers mois de l’année.
Il y a aussi l’option des jeunes joueurs, qui restent dans l’ombre dans un premier temps, avant d’éclore. Krepin Diatta (Club Bruges) et Zinho Vanheusden (Standard) avaient débarqué pendant le mercato hivernal de 2018, mais ils n’avaient disputé leurs premières minutes que lors des playoffs 1. On connaît la suite, et les montants des transferts qu’ils ont rapporté.

Genk, dans ce genre de préparation pour le futur, a été plutôt bon ces dernières années. Les arrivées de Junya Ito (hiver 2019), Kristian Thorstvedt (hiver 2020) et Marc McKenzie (hiver 2021) ont été autant de bonnes trouvailles, qui ont rapporté au club limbourgeois pour les deux premiers, dans l’attente d’un transfert pour le troisième.
Des retours qui ne réussissent pas toujours
C’est une vieille recette, qui présente certaines limites, parfois. Le rappel d’un ancien joueur, pour réveiller l’histoire, n’est pas toujours un gage de certitude. Le dernier exemple en date, avec le retour de Renaud Emond au Standard, lors du dernier mercato hivernal, a rappelé que l’affaire n’est pas aussi évidente.
Charleroi, un spécialiste des ventes réussies pendant le mercato d’hiver, avait tenté de ramener Cristian Benavente, pendant l’hiver 2021. Cela n’a pas eu le même impact que la première fois, et cela s’est vu.
