Le Japon et l’Espagne qualifiés : retour sur la folle soirée du groupe E
Dans une soirée totalement dingue, les Japonais et les Espagnols ont empoché leur billet pour les huitièmes de finale où ils affronteront la Croatie et le Maroc.
Publié le 01-12-2022 à 23h05 - Mis à jour le 02-12-2022 à 08h38
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GWRWKSNSRBA6DOHEOKBZ4OXZZE.jpg)
La soirée a commencé par une claque. Tout ce que la Belgique compte d’amoureux du ballon rond a été saisi de dépit une fois l’élimination des Diables entérinée. Avec, sans doute, la volonté de détourner le regard du Qatar. Mais les dieux du football sont alors entrés en lice pour tenter de réconcilier une nation éliminée avec ce jeu qui reste formidable quand il est joué ainsi.
L’improbable scénario de Japon – Espagne et Costa Rica – Allemagne a été une formidable propagande pour le tournoi. Avec un formidable ascenseur émotionnel. Ce groupe F était présenté comme celui de la mort, il laisse deux survivants, Japonais et Espagnols, dans un drôle d’état après une soirée folle où tout le monde a été un temps virtuellement qualifié. Récit.
20h1. Espagne 5 pts ; 2. Japon 4 ; 3. Costa Rica 4 ; 4. Allemagne 2.
À 50 kilomètres de distance, Stéphanie Frappart et Victor Gomez donnent les coups d’envoi. À ce moment précis, l’Espagne et le Japon sont qualifiés dans cet ordre. Avant que la fête ne commence…
20h10 Gnabry ouvre le score…1. Espagne 5 pts ; 2. Allemagne 4 ; 3. Japon 4 ; 4. Costa Rica 3.
Dans l’obligation de s’imposer, l’Allemagne entame la rencontre pied au plancher. Dans le sillage du feu follet Musiala. Le prodige déclenche le premier des… 32 tirs allemands de la soirée après 110 secondes. Il s’offre un solo incroyable où il élimine cinq joueurs dans la surface (7e) et voit Müller ne pas cadrer sa tête. Mais le Costa Rica cède logiquement quand sur un mouvement à trois parfaits où Raum trouve Gnabry (10e). Qui qualifie virtuellement l’Allemagne.
20h12… Morata l’imite1. Espagne 7 pts ; 2. Allemagne 4 ; 3. Japon 3 ; 4. Costa Rica 3.
Aucune surprise à ce moment-là. De manière tout à fait logique, la Roja a pris les commandes via Alvaro Morata, auteur d’une belle tête au bout d’un centre tout aussi bon de César Azpilicueta. L’attaquant de l’Atletico Madrid, enfin récompensé d’une titularisation, pense évidemment à ce moment-là que son troisième but en trois matchs (son 30e en équipe nationale, pour devenir le cinquième buteur espagnol de tous les temps) présage une soirée assez facile. D’autant que le Japon ne touche presque pas le ballon (80% de possession) et que la Roja domine outrageusement tous les compartiments du jeu. À titre d’exemple, Pau Torres (121 passes) et Rodri (119) ont réussi plus de passes que toute l’équipe du Japon (116) sur la première période. L’Espagne termine la mi-temps en tête de son groupe, sans se douter de la suite.
21h03 Doan et Tanaka renversent tout1. Japon 6 pts ; 2. Espagne 4 ; 3. Allemagne 4 ; 4. Costa Rica 3.
Le sélectionneur nippon Hajime Moriyasu décide alors d’injecter de la vitesse dès l’entame de la deuxième période, en lançant l’ancien Unioniste Kaorua Mitoma et Ritsu Doan. Le duo avait déjà participé à l’exploit face à la Mannschaft (2-1) en sortant du banc. Ils ont remis le couvert dès leur montée, avec d’abord le pressing de Mitoma qui a causé une perte de balle espagnole, puis la frappe de Doan qui trompe Unai Simon (48e), qui aurait pu faire mieux. Le Japon était alors qualifié grâce à son average positif sur l’Allemagne. Cet avertissement n’a visiblement pas servi de leçon à cette Espagne qui a fait preuve de beaucoup trop de non-chalance et de suffisance. Au contraire du Japon qui a encore joué son va-tout pour profiter des quelques trous dans la défense. Cette fois, Mitoma est à l’assist pour le but de Tanaka (51e). La VAR intervient pour vérifier que le ballon n’avait pas franchi la ligne de but avant le centre de Mitoma, mais l’arbitre valide finalement le but. Le Japon se voit alors propulsé en tête du groupe !
21h13 Tejeda égalise 1. Japon 6 pts ; 2. Espagne 4 ; 3. Costa Rica 4 ; 4. Allemagne 2.
Enfin plus équilibrée avec Kimmich à droite, la Mannschaft a livré une première période de très haut niveau avec une domination assez indécente. Mais elle laisse en route deux occasions par Musiala (36e) ou Gnabry (39e) et a surtout laissé apparaître certaines failles avec cette double erreur improbable de Raum et Rüdiger qui ont offert une balle d’égalisation à Fuller que Neuer, pour son 19e match de Coupe du monde, un record pour un gardien, détourne, a détourné (44). Impérial sur ce coup-là, le portier brille encore en sortant cette tête de Watson. Sauf que sa défense, elle, l’a abandonné pour laisser Tejeda égaliser (58e).
21h25 Vargas donne l’avantage aux siens, virtuellement qualifiés1. Japon 6 pts ; 2. Costa Rica 6 ; 3. Espagne 4 ; 4. Allemagne 2.
La mine des supporters dans les tribunes du stade Al Bayt est défaite. Mais le pire est encore à venir. Avec une séquence improbable. Musiala puis Rüdiger échouent sur le montant de Navas dans la même minute ou presque (61e). Le prodige du Bayern touche encore poteau sur frappe lointaine délicieuse (67e). L’improbable se produit alors. Un coup-franc anodin à gauche met en lumière l’apathie défensive allemande et Vargas, au bout d’un drôle de cafouillage, permet au Costa Rica de prendre l’avantage. Stéphanie Frappart valide ce but après l’appel de la Var et les Ticos passent à ce moment-là devant l’Espagne qui les a pourtant fait exploser en ouverture…
21h28 L’Allemagne égalise, l’Espagne à nouveau en huitièmes1. Japon 6 pts ; 2. Espagne 4 ; 3. Costa Rica 4 ; 4. Allemagne 2.
Si les Allemands savent que le Japon mène et qu’ils doivent espérer une égalisation espagnole, ils doivent d’abord commencer par se remettre à l’endroit. Un nul de l’autre côté ne suffirait pas, eux doivent s’imposer par deux buts d’écart pour arracher leur qualification. Alors, Flick décide de faire tapis. Füllkrug et Havertz, qui sont entrés en même temps, font la différence quand l’attaquant de Brême trouve le milieu de Chelsea qui marque enfin du droit (73e). Un but qui fait naître un frémissement dans les tribunes du Khalifa International où les Espagnols sont à nouveau en huitièmes de finale.
21h40 Havertz et Füllkrug font plier Navas1. Japon 6 pts ; 2. Espagne 4 ; 3. Allemagne 4 ; 4. Costa Rica 3.
Le Costa Rica est saoulé de coups. Mais il peut compter sur un grand Navas qui signe l’une des parades du tournoi quand il met en échec à bout portant Füllkrug qui voit sa frappe détournée par la tête du gardien. Irréel (76e). Mais tout le talent du portier n’a pas suffi face à la furia allemande. Havertz, du gauche, s’offre un doublé (85e). Füllkrug parvient lui aussi à trouver la faille (89e). Le Var valide son but. Et l’Allemagne s’impose. Pour rien.