Réfugié de guerre, Mozart et flop du Real : dix choses que vous ne saviez pas sur Luka Modric
Le capitaine croate s’avance sur la route des Diables rouges, ce jeudi. Voici dix choses à savoir sur lui.
Publié le 30-11-2022 à 21h23
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C’est le joueur dont les Diables devront particulièrement se méfier, ce jeudi. À 37 ans, Luka Modric est toujours au sommet de son art. Maître à jouer de la sélection croate, il compte bien réussir sa dernière Coupe du monde. Le Ballon d’or 2018 a un parcours hors du commun et un palmarès long comme le bras. Mais voici dix choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur lui.
1. Il est né dans le village de… Modrici
C’est cocasse. Luka Modric est né dans le village de Modrici (littéralement, les Modric) auquel il doit son nom. C’est là qu’il a commencé à jouer au football, en toute innocence, et à développer, très jeune, ses qualités. Toujours ballon au pied, il était déjà considéré comme un futur talent tant son adresse impressionnait.
2. C’est un réfugié de guerre
En 1991, alors que Modric n’avait que six ans, le village de Modrici a été envahi par des rebelles serbes croates, durant la guerre d’indépendance de Croatie. Le grand-père de Modric, dont il était très proche, a été froidement tué durant cet épisode. Le jeune Luka et sa famille se sont alors réfugiés dans un hôtel du village de Zadar, au sein duquel Modric était connu comme “le gamin hyperactif qui joue au foot dans les couloirs”.
3. Sa petite taille a failli l’empêcher de faire carrière
Avec son mètre 72 et ses 66 kilos, Luka Modric n’a pas un physique imposant. À cause de cela, il bien failli ne pas faire carrière dans le football. Quand il était petit, il était souvent amené à jouer face à des plus grands et était frêle. Le Dinamo Zagreb l’a scouté à plusieurs reprises et a longtemps hésité avant de le recruter, alors qu’il n’avait que 10 ans. Prêté à Mostar, en 2003, où il a été meilleur joueur du championnat bosnien, il est revenu au Dinamo par la grande porte. Il a même signé un contrat de… dix ans. C’était le début de sa formidable carrière.
"La première fois que je l'ai vu jouer, je me suis dit waouw"
4. Son pays, c’est tout pour lui
Luka Modric avait 21 ans et évoluait au Dinamo Zagreb, lors de sa première sélection en équipe nationale croate, en mars 2006. Vedran Runje était, à l’époque, son équipier. “J’ai vu débarquer quelqu’un qui n’était pas exceptionnel physiquement mais qui avait un talent extraordinaire. Il jouait très simplement mais il demandait tout le temps le ballon même quand il avait un joueur dans son dos. Pour un autre joueur, , cela aurait été dangereux mais pour lui, c’était tellement facile et naturel. Je me suis souvent dit waouw”, explique l’ancien portier du Standard, qui résume l’attachement de Modric pour son pays. “Luka a connu la guerre et il est donc très attaché à l’équipe nationale. Et il est en train de réaliser le rêve de tout jouer croate : évoluer au Real Madrid et être le joueur le plus capé de l’histoire.” Le match de jeudi face aux Diables sera en effet la 158e sélection du capitaine croate.
5. Une partie des Croates le détestent
Malgré son statut de légende, Luka Modric n’est pas apprécié par tous les Croates. En cause, un scandale de corruption, qui remonte à l’époque de son transfert à Tottenham, dans lequel Modric est soupçonné d’avoir fait un faux témoignage pour couvrir son ancien agent. Cela lui a valu beaucoup de critiques et certains ne lui ont toujours pas pardonné cet épisode.
6. Il était surnommé Mozart à Tottenham
Lors de son passage en Premier League, à Tottenham, Luka Modric a côtoyé un certain Paul-José Mpoku, qui était tout jeune. “Malgré sa petite taille, son intelligence ballon au pied était incroyable. Il jouait simplement, tranquillement. Mais il était impossible de lui prendre le ballon”, se souvient le Verviétois. Ce qui lui a valu un surnom. “Luka, on l’appelait Mozart. Quand il jouait, il jouait une partition”, avait déclaré son ancien équipier Sébastien Bassong à SFR. Qui a également fait une autre comparaison insolite.” Modric, c’est une machine à laver. Tu lui donnes un ballon sale, il te le rend propre. Pour moi, c’est ce qui se fait de mieux chez les milieux de terrain.”

7. Les petits ponts, son autre passion
On connaît tous les extérieurs du pied délicieux de Luka Modric, devenus une véritable signature. Mais le Croate adore aussi un dribble un particulier : le petit pont. “Je me souviens très bien d’un entraînement avec Tottenham où il s’était entraîné avec les jeunes”, sourit Mpoku. “J’étais le seul qui osait aller en un contre un avec lui et… il m’avait mis un petit pont. Mais j’étais aussi passé quelques fois.” Youri Tielemans se souvient également du petit pont que Modric lui avait mis lors du dernier Belgique-Croatie.
8. Sa vraie idole : le “vrai” Ronaldo
Luka Modric a côtoyé de nombreux grands joueurs dans sa carrière, dont Cristiano Ronaldo. Mais c’est un autre Ronaldo dont il est fan absolu : Il Fenomeno. Plus jeune, c’était le joueur qui le faisait rêver. Ses premiers protège-tibias étaient flanqués de l’image du Brésilien. Et il se raconte que Modric était très intimidé la première fois qu’il a eu la chance de rencontrer son idole.
9. Il a été considéré comme… un flop lors de sa première saison au Real.
Joueur du Real Madrid depuis août 2012, Luka Modric a gagné, au fil des ans, sa place parmi les légendes du club merengue. Mais ce n’était pas couru d’avance. Lors de sa première saison à la Maison Blanche, les supporters du Real s’attendaient à ce que le médian, recruté à Tottenham contre 40 millions d’euros, se mettent à briller immédiatement. Mais ce ne fut pas le cas. En décembre 2012, Modric avait même été désigné… le plus gros flop de la saison des Merengue. Les choses ont évidemment bien changé depuis.
"Duje Cop m'avait dit que Modric gagnerait le Ballon d'or"
10. Le Ballon d’or, sa destinée
Le plus grand accomplissement de la carrière de Luka Modric, c’est cette superbe année 2018, avec un titre de vice-champion du monde avec la Croatie et surtout le Ballon d’or acquis en fin d’année. Un trophée individuel qui n’a pas surpris, au pays. “Honnêtement, je me suis toujours dit qu’il pouvait devenir un jour Ballon d’or”, explique Vedran Runje. “Il était évident qu’il finirait par jouer dans les plus grandes équipes du monde vu son talent, qui est un don de dieu.” L’ancien portier n’était pas le seul à le penser. ” Quand je suis arrivé à Cagliari, j’ai rencontré Duje Cop”, explique Paul-José Mpoku, qui a retrouvé l’attaquant croate au Standard quelques années plus tard. “Et dès nos premières discussions, ce dernier m’avait dit que Modric gagnerait un jour le Ballon d’or. Il avait raison.”
