Les chiffres de Belgique – Maroc : 10 touches dans la surface adverse, le désert belge
La Belgique n’a touché que dix ballons dans la surface adverse contre le Maroc. C’était le même total contre le Canada et cela situe les problèmes offensifs des Diables.
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- Publié le 28-11-2022 à 15h08
- Mis à jour le 29-11-2022 à 08h32
On fait dire ce qu’on veut aux chiffres. Mais, parfois, ils sont tout de même éclairants. Sur le brouillard dans lequel s’avance la Belgique, par exemple. Contre le Maroc, dimanche, comme contre le Canada, jeudi passé, les chiffres des rapports Wyscout ont démontré que les Diables sont en panne d’inspiration. On en a sorti quelques-uns pour démontrer que le souci est profond.
10 C’est une statistique qui donne une bonne idée de la présence d’une équipe dans le camp adverse. Les Diables rouges n’ont touché le ballon dans la surface du Maroc qu’à dix reprises. Meunier, Onana et Mertens, soit deux médians défensifs et un remplaçant monté à la 64e minute, ont, chacun, touché deux ballons. Les quatre autres touches sont distribuées entre Vertonghen, Batshuayi et les frères Hazard. La Belgique avait déjà touché dix fois le ballon dans la surface du Canada, ce qui est la preuve que la pression offensive était encore trop relative contre le Maroc. À titre de comparaison, les Diables avaient touché, en moyenne, 23 fois la balle lors des six matchs de Ligue des nations de juin et septembre contre les Pays-Bas (22 et 19), le pays de Galles (20 et 27) et la Pologne (33 et 17).
637 La Belgique a compilé 637 passes alors que le Maroc n’en a additionné que 302. C’est la démonstration d’une possession stérile – la Belgique a fini la rencontre avec 64 % de possession – et il convient de regarder quel usage les Diables ont fait de ces passes. 166 d’entre elles ont été adressées vers l’avant, soit un peu plus de 25 % des services. Le Maroc, lui, a tenté 101 passes vers l’avant, soit 33 % de son jeu de passes. Avec 377 passes latérales ou vers l’arrière, les Diables n’ont pas su être efficaces pour déstabiliser le bloc marocain. Selon le FIFA Center Training, qui compile les statistiques pour la FIFA, seulement 7 passes ont été estampillées quatre étoiles, pour représenter la manière de casser efficacement une ligne adverse. Le Maroc en a compilé 5, mais avec un total de passes inférieur de moitié.

17 Le déchet de Kevin De Bruyne contre le Maroc a été remarqué. Il a fini la rencontre avec 17 pertes de balle, ce qui n’est pas dans ses standards (il en perd 12, en moyenne, en match officiel). La dernière fois qu’il est apparu autant en difficulté, c’était contre l’Italie, en quarts de finale de l’Euro 2020. Mais il avait disputé cette rencontre en étant blessé – il souffrait d’une déchirure des ligaments de la cheville. Contre les Marocains, KDB était physiquement prêt, mais le souci est manifestement à chercher ailleurs. Son jeu de passes est également apparu en deçà de ce qu’il propose habituellement puisqu’il n’en a réussi que 40 sur 52 (77 %). Là aussi, il faut remonter au match contre l’Italie pour trouver trace d’une plus mauvaise production (15/26, 58 %), avec le contexte à situer.
0,70 La Belgique a fini la rencontre avec 0,7 expected goals, soit les buts attendus sur base des occasions. C’est le total le plus faible des Diables rouges depuis… la victoire contre le Portugal en huitièmes de finale de l’Euro (1-0). Lors des défaites, il faut remonter au match contre la France, en demi-finale de la Coupe du monde 2018, quand l’équipe de Roberto Martinez avait fini la rencontre avec 0,72 but attendu.
Le message de Roberto Martinez, un groupe qui se fissure et le match contre la Croatie: écoutez notre Décrassage spécial Diables (PODCAST)22 Il est difficile pour une équipe de marquer si l’attaquant n’est pas servi ou ne se met pas en situation d’être servi pour scorer. Contre le Maroc, Michy Batshuayi n’a échangé qu’un total de 22 passes avec ses équipiers – 30 contre le Canada – et n’a reçu que 15 services, dont 4 de Thorgan Hazard. Cela limite forcément le danger, par rapport à un joueur comme Romelu Lukaku, plus impliqué dans l’animation, et qui combine plus et mieux. Batshuayi a le sens du but, mais il n’a pas les repères tactiques pour être efficace.